Critique du film
et du DVD Zone 2
VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR
1989
Rien de mieux qu'un couple voulant folâtrer sur un bateau pour
provoquer l'inévitable réapparition de Jason ! Et ce coup-ci,
on ne sait trop pourquoi (mais est-ce important ?), il embarque pour
une croisière en direction de New York !
VENDREDI 13 : UN NOUVEAU DEFI, le septième opus, avait rapporté quelques millions de moins que JASON LE MORT-VIVANT mais étant donné le budget ridiculement bas des films de la série, l'affaire est toujours rentable ! VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR est donc mis en chantier. Mais ce coup-ci, les revenus sont franchement décevant même si l'affaire reste juteuse. Pour la France, le huitième film se voit directement propulsé dans les vidéo clubs suite aux chiffres assez mauvais générés dans notre pays. Depuis quelques temps déjà, la rumeur d'un film mettant en scène Jason Voorhees face à Freddy Krueger court mais rien ne se produit de vraiment concret. Paramount décide donc de céder le personnage à New Line suite aux résultats jugés moyen de VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR. Ce qui met fin à la période "Paramount" de Jason qui se verra ressuscité ensuite dans JASON VA EN ENFER puis JASON X en attendant le fameux FREDDY VS JASON.
Souvenez-vous, le masque de hockey de Jason s'était brisé à la fin de VENDREDI 13 : UN NOUVEAU DEFI mettant un terme, de façon temporaire, aux agissements du tueur de Crystal Lake. Etrangement, le masque réapparaît entre les mains d'un farceur qui s'amuse à terroriser sa petite ami avant que Jason ne vienne réclamer ce qui lui revient. Ne cherchez pas logique là dedans, elle a été perdue quelques part entre le deuxième et le quatrième film. Ce n'est donc pas un nouveau masque mais bel et bien le seul et unique en parfait étant à l'exception de la brèche sur le côté droit. C'est une nouvelle fois l'électricité qui ranime le tueur le plus opiniâtre du cinéma d'horreur. A peine le temps de présenter une poignée d'étudiants qui vont fêter la fin de leurs études que Jason grimpe à bord du bateau qui les emmènent. Et c'est reparti pour un tour
JASON LE MORT-VIVANT donnait une vision second degré du personnage qui lui aurait peut être permis de se diversifier. Le septième film retourne à un sérieux à toute épreuve pour une histoire trop banale dans son déroulement. Malheureusement, le voyage en bateau de Jason ne se transformera pas en version sanglante de LA CROISIERE S'AMUSE. Ce qui aurait pu être un développement amusant. En fait, en dehors du lieu, Jason se remet à tuer de façon besogneuse alors que le réalisateur s'arrange pour cadrer le tout de façon efficace. Rien de plus ! Plus sanglant que le précédent film, difficile de faire moins de toutes façons, ce ne sont pas pour autant les diverses armes employées (une guitare électrique ?) qui viendront donner un coup de fouet salvateur à la série.
Le titre original, JASON
TAKES MANHATTAN, se devait de placer un tueur habituellement à
l'aise dans son univers forestier dans un milieu urbain. Voilà
qui était plutôt prometteur. Sauf que la croisière
s'éternise sur les deux tiers du métrage. Le temps pour
Jason d'éradiquer le maximum de passagers. Bien sûr, personne
n'écoute un vieux marin qui essaye de prévenir tout le
monde que Jason est de retour. Est-ce si anormal ? Jusque là,
ils vont tous camper à Crystal Lake, alors bon
Débarqué
enfin à New York, le tueur ne se démonte pas et suit à
la trace la poignée de victimes qui lui ont échappé.
Il se comporte plutôt bien dans les rues puisqu'ils ne se jettent
pas sur les passants et se bornent à effrayer une bande de voyous
en soulevant son masque. On connaissait le Jason mortel mais il faut
croire qu'il a aussi de l'humour sous ses dehors de tueur monomaniaque.
Mais ce petit tour dans les rues d'une grande ville déçoit.
Le film commençait pourtant par une présentation pessimiste
de la jungle urbaine. Mais une fois que notre bon vieux Jason déambule
dans les rues, les quelques loubards qui traînent n'ont rien de
bien menaçants avec leurs minois de bonnes familles. La promenade
à New York n'a rien de bien jouissif même si les passages
se déroulant dans le métro ou les égouts essayent
de rattraper le long voyage en bateau !
A la barre
de ce huitième épisode, Paramount place Rob
Hedden. Scénariste et réalisateur pour la télévision,
il officie jusque là essentiellement sur Mc GYVER ou
la série dérivée de VENDREDI 13 (sans
Jason comme tout le monde le sait !). Il écrit ainsi le scénario
de VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR et en assure la réalisation.
Honnête lorsqu'il s'agit de découper des victimes et
déjà plus énervants lorsqu'il essaye de brouiller
les pistes pour surprendre le spectateur. Surnagent ici ou là
quelques idées amusantes comme Jason face à une énorme
pancarte publicitaire pour du hockey sur glace ou un combat de boxe
à vous dévisser la tête ! Ou encore le traumatisme
de la petite enfance de Tina à qui on a raconté l'histoire
de Jason lors d'une séance de natation éprouvante, ce
qui amène des séquences cauchemardesques plutôt
réussies.
Enfin à titre de curiosité, comme pas mal d'actrices,
Kelly Hu (LE
ROI SCORPION) fait ici une toute première apparition
cinématographique dans un rôle très secondaire.
En dehors du recadrage coutumier pour ne pas voir apparaître de petites barres noires disgracieuses sur les films dans un format proche du 16/9, VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR affiche une image très bonne auquel il faudra tout de même mentionner quelques petites ratés dans la compression.
Tout comme le film précédent, VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR fut enregistré en "Ultra Stéréo". En gros, il s'agit d'un système sonore concurrent du "Dolby Stéréo" mais en moins onéreux. Le principe est le même à savoir une bande-son matricée d'où l'on peut décoder un canal surround à partir des deux canaux stéréo. Paramount n'a pas réalisé de remix en Dolby Digital 5.1 cette fois-ci et ce n'est pas plus mal puisque sur VENDREDI 13 : UN NOUVEAU DEFI le résultat n'avait rien de bien concluant. Efficace que ce soit dans sa dynamique stéréo ou avant/arrière, cette piste remplit son office comme il faut. La version française bénéficie elle aussi d'un encodage en surround mais loin d'être aussi performant.
Jason n'a ramené aucun souvenir de son voyage à Manhattan ni même du Canada où l'intégralité du tournage s'est déroulé à l'exception de rares séquences tournée réellement dans les rues de New York. Tout du moins, c'est ce que l'on peut penser lorsque l'on se rend compte de l'absence totale de suppléments. Pas même une bande-annonce ne viendra augmenter l'interactivité de ce DVD.
Quelques bonnes
idées pour ce huitième film ne suffisent pas à
relancer l'intérêt d'une série qui a beaucoup
de mal à se renouveler. Si tant est qu'elle ait vraiment essayé
de le faire jusqu'à VENDREDI 13 : L'ULTIME RETOUR. Plutôt
égale à elle-même, la série des VENDREDI
13 fait penser à un groupe de rock tel que AC/DC ou
MOTORHEAD. A chaque nouvelle livraison, on retrouve les mêmes
ingrédients, la même trame
Aucune véritable
surprise !