Header Critique : GOONIES, LES (THE GOONIES)

Critique du film et du DVD Zone 2
GOONIES, LES 1985

THE GOONIES 
ATTENTION : Cette critique est très ancienne et est convertie de manière automatique ! Veuillez nous excuser s'il y a des problèmes d'affichage !


Les "Goonies" sont une bande de jeunes ados en total décalage avec leurs semblables : Mickey (Sean Astin, alias Sam dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX) et Brand (Josh Brolin, rival de Kevin Bacon dans HOLLOW MAN) sont deux frères qui ne peuvent passer cinq minutes sans se molester, Data (Ke Huy Quan, révélé par INDIANA JONES 2) est un inventeur fou de gadgets foireux à la James Bond, Chunk (Jeff Cohen, disparu de la circulation après un long passage télé) est un boulimique mythomane aux allures de catastrophe ambulante, Mouth (Corey Feldman, récemment gynécologue dans TOXIC AVENGER 4) est quant à lui une pipelette spécialisée dans les blagues tendancieuses. Lorsque qu'un promoteur immobilier véreux se met en tête de racheter la maison de la famille Walsh, soit la maison de Mikey et Brand et accessoirement le QG des Goonies, toute la bande se met en branle autour de la découverte inopinée d'une carte au trésor, solution apparemment miracle à leur problème.

Réalisé en 85, LES GOONIES est un fidèle représentant du cinéma familial haut de gamme alors en vogue à cette époque. Partant du nom de Steven Spielberg (qui signe l'histoire originale ainsi que la production exécutive), il ne sera pas étonnant si l'on tente de résumer le concept du film à une version teenager de la série cinéma des Indiana Jones. Univers fédérateur (le monde des pirates), aventure sans temps mort, héros à fortes personnalités permettant cependant l'identification, direction artistique versant allégrement dans le dégueu (on ne compte plus les squelettes), le tout lié autour d'un imparable sens de l'humour… S'il paraît difficile de mijoter une cuisine plus complète, encore faut-il savoir en doser correctement tous les éléments.

Pour mettre toutes les chances du côté du film, Spielberg va copieusement s'entourer afin d'optimiser la qualité d'un film qu'il prend finalement très au sérieux. Outre ses habituels complices à la production (à savoir Franck Marshall et Kathleen Kennedy), on retrouve le (alors) jeune Chris Columbus au scénario. Avant de tomber dans les abysses (non) créatives des MAMAN, J'AI RATE L'AVION pour y être sauvé in extremis par une Harrypotterite aiguë, Columbus était bel et bien à cette époque le nouveau wonder boy travaillant dans l'ombre des grands succès du moment. Spécialisé dans les scripts de divertissements familiaux (on le trouve au scénario de GREMLINS de Joe Dante ou du SECRET DE LA PYRAMIDE de Barry Levinson), sa signature tamponnait immédiatement le scénario des GOONIES d'un label paré pour le carton au box-office.

Mais pour signer la réalisation complexe du film, Spielberg va plutôt se tourner vers un homme d'expérience à savoir Richard Donner. Vieux routier d'Hollywood ayant déjà une poignée de succès pas simples en poche (LA MALEDICTION et surtout SUPERMAN), Donner y voit l'occasion idéale de consolider sa position de réalisateur de première catégorie avant de trouver enfin une véritable franchise qui l'imposera définitivement (ce sera la série des ARMES FATALES). Si rétrospectivement, on ne voit pas bien ce qui a pu retenir Donner sur les rangs de la mise en scène du film, le challenge que constituent en souterrain les prises de vues du métrage aura tôt fait d'attiser la compétitivité de notre vieux briscard. En effet, il est extrêmement difficile de tourner avec des enfants (au niveau de la gestion humaine mais aussi et surtout à cause des lois sur le travail des mineurs qui retardent considérablement le plan de travail), qui plus est à l'intérieur d'un gros film d'aventures à la logistique déjà ultra complexe.

Si LES GOONIES est donc une réussite, c'est avant tout grâce à cette association de talents qui, bien qu'au service d'un film secondaire dans leurs carrières respectives, va injecter le maximum de leur propre spontanéité comme une version décalée de leur univers personnel. Presque vingt ans plus tard, LES GOONIES est toujours un monstre d'efficacité rythmique, alignant aussi bien enfants qu'adultes sur un diapason mené tambour battant sans pour autant tomber dans l'inflation de péripéties propre aux films de divertissement de la deuxième moitié des années 90. Cette réussite est avant tout due à un scénario ultra répondant et très inventif qui, non content de nous convier à une chasse au trésor, va nous sortir du tout et du n'importe quoi (comme le personnage de Cinoque, force de la nature pas vraiment finie) pourtant totalement en harmonie avec la mise en scène très BD que Donner confèrera au métrage.



Mais ce qui marque avant tout lorsque l'on revoit le film de nos jours, c'est la liberté de ton utilisée dans un film dit "pour enfants". En effet, les Goonies ne sont pas une bande d'enfants modèles, et le film va se faire un plaisir de nous faire partager leur univers (entre autre) fait de blagues salaces et/ou scato. Entre hilarité et surprise totale, nous assistons donc à un spectacle finalement très politiquement incorrect où, rien que dans la scène d'exposition, le jeune obèse du groupe fait une "danse de la dinde" torse nu, la pipelette de service interdit à la bonne de monter dans le grenier sous peine de tomber sur "les instruments de tortures sexuelles" du chef de famille, et où le groupe entier va se réunir autour du sexe cassé d'une statue grecque. Ca pourrait être navrant et vulgaire, c'est parfaitement irrésistible grâce à la fraîcheur du jeune casting du film, aussi à l'aise dans l'aventure que dans les tirades comiques improbables.

Comme on pouvait s'y attendre, l'édition zone 2 du film est techniquement impeccable. L'image (au format) a été franchement dépoussiérée et le résultat est épatant : on croirait avoir affaire à un film tourné il y a seulement quelques années. Côté son, un remix multicanaux nous est proposé en version originale. Très honnête, celui-ci fonctionne même très bien lors des séquences fortes du film. La version française est en stéréo surround très efficace mais qui ne tient pas la comparaison avec son homologue en 5.1. Et s'il y a des bilingues italiens parmi vous, une piste mono italienne va vous permettre de vous rafraîchir avec cette jolie langue.

Côté bonus, l'éditeur mélange le neuf et les archives poussiéreuses. Attaquons tout de suite par le meilleur, à savoir le commentaire audio de Richard Donner entouré de toute la troupe des Goonies, visiblement ravie d'être réunie au grand complet après de si nombreuses années. Bien entendu, il ne faudra pas longtemps pour que ce commentaire vire à la très chaude ambiance, alternant fous rires et anecdotes hilarantes sur les performances de chacun. Si Donner n'a pas le temps de nous dispenser de précieux conseils de mise en scène, la convivialité des retrouvailles est telle que le bonus s'avère rapidement indispensable. Et petite nouveauté, pour ne pas se perdre dans le flot ininterrompu des blagues, le commentaire n'est pas comme de coutume en "off" sur les images du film puisqu'une caméra s'est immiscée dans le studio d'enregistrement afin d'être témoin de l'effervescence de la tablée. De quoi viser le poids des années sur le faciès de nos anciennes stars en herbe. Seul problème (et de taille) le commentaire n'étant pas sous-titré, il ne sera réservé qu'aux seuls familiers du parler anglais.

Dans la série "archives", l'édition nous permet de visionner quelques scènes coupées du film (trois au total). D'un intérêt variable, on retiendra surtout la fameuse (et néanmoins peu convaincante) apparition d'une pieuvre géante à laquelle il est pourtant fait référence à la fin du film malgré sa suppression. Aussi inclus, un making of d'époque donnant la parole à Richard Donner à même le plateau du film. Intéressant et convivial, le documentaire est malheureusement beaucoup trop court pour s'avérer pertinent. Outre l'éternelle bande-annonce, un long clip vidéo, amusant et looké trash, de Cindy Lauper, viendra combler les nostalgiques de la disco-punkette.

Produit phare du divertissement familial des années 80, LES GOONIES est encore aujourd'hui une excellente occasion de passer un très bon moment en compagnie de ces sales gosses. A mille lieux de l'aseptisation contagieuse du récent cinéma Hollywoodien, on profitera d'autant plus des blagues du film en se disant qu'on ne verra sûrement plus beaucoup de film aussi spontanés dans un carcan budgétaire aussi confortable. Avis aux amateurs, l'édition zone 2 du titre est techniquement impeccable.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
49 ans
1 news
287 critiques Film & Vidéo
On aime
On ne s'ennuie pas une seconde
L'humour (quelque fois un peu trash) du film
Le commentaire audio
On n'aime pas
Pas de sous-titrage sur le commentaire audio
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
6,82
11 votes
Ma note : -
L'édition vidéo
THE GOONIES DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h50
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Italian Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio... et vidéo !
    • Les coulisses des Goonies (6mn50)
    • Scènes inédites (6mn52)
    • Bande-annonce
    • Cyndi Lauper "The Goonies 'R' Good Enough" (Clip Vidéo)
    Menus
    Menu 1 : GOONIES, LES (THE GOONIES)
    Autres éditions vidéo