Header Critique : ROI SCORPION, LE (THE SCORPION KING)

Critique du film et du DVD Zone 2
ROI SCORPION, LE 2002

THE SCORPION KING 
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3000 ans avant J.C., en Afrique du nord-est, le tyran Memnon règne sur un Empire qu'il a conquis cruellement à la pointe de l'épée. Mais il doit ses plus grandes victoires à l'aide de la sorcière Cassandra, dont le don de voyance lui permet de préparer les meilleures stratégies. Les tribus de la région décident de s'unir contre Memnon et font appel à de redoutables assassins akkadiens, parmi lesquels le terrible Mathayus, et les chargent d'assassiner Cassandra...

Après le succès surprise de LA MOMIE, confirmé par celui du RETOUR DE LA MOMIE, le réalisateur Stephen Sommers s'est vu catapulté à Hollywood comme le nouveau golden boy du cinéma de divertissement familial. Dans LE RETOUR DE LA MOMIE, il avait confié le rôle, uniquement physique, de l'antique Roi Scorpion au très populaire catcheur américain Dwayne Johnson, alias "The Rock". Sa performance est si remarquée, notamment dans les spectaculaires grandes scènes de bataille, qu'on décide de lui confier le rôle principal d'un film dérivé du RETOUR DE LA MOMIE, racontant les origines de son personnage : LE ROI SCORPION. Sommers ne participe toutefois que de loin au projet, même s'il en écrit l'histoire originale. La réalisation est confiée à Chuck Russell, bien connu des amateurs de cinéma fantastique pour avoir tourné les réussis FREDDY 3 : LES GRIFFES DU CAUCHEMAR et LE BLOB, ainsi que le très gros succès commercial THE MASK, qui accéléra considérablement l'ascension de Jim Carrey vers la célébrité. Mais si on a confié à Russell ce projet très "Action", c'est avant tout parce qu'il avait dirigé Schwarzenegger dans L'EFFACEUR.

Pas de doute, LE ROI SCORPION est donc un film musclé. Mais c'est aussi un péplum. Sommers avait déjà surpris son monde en rendant son lustre au cinéma d'aventure exotique grâce à LA MOMIE. Ici, son travail est à la source d'un péplum. Le succès monstrueux, mais qui n'était pas acquis d'avance, du GLADIATOR de Ridley Scott n'y est sans doute pas pour rien : mais si le film interprété par Russell Crowe louchait vers la facette la plus noble du péplum, celle des grands "epics" hollywoodiens (SPARTACUS, BEN HUR...), LE ROI SCORPION, plus modestement, évoque avant tout les muscle-opera italien, ces œuvres mettant en scène des héros baraqués, vivant des aventures pleines de fantaisies dans une antiquité reconstituée sans trop de rigueur : citons LES TRAVAUX D'HERCULE avec Steve Reeves, LE GÉANT DE LA VALLÉE DES ROIS avec le personnage Maciste, LES TITANS de Duccio Tessari...

Par conséquent, si vous voulez une reconstitution historique sérieuse, LE ROI SCORPION n'est pas pour vous. L'histoire est supposée se dérouler quelque part en Orient aux temps des premières monarchies égyptiennes, vers 3000 avant Jesus Christ. D'ailleurs, il existait bien un Roi Serpent (voire cette stèle conservée au Louvre) ; alors pourquoi pas un Roi Scorpion ? Ici s'arrête néanmoins tout souci de vraisemblance. La direction artistique mêle des architectures et des costumes de toutes époques et de tous lieux sans aucun complexe (Mésopotamie, Rome, Égypte bien plus tardive, moyen âge, les spectacles de Las Vegas pour les tenues des actrices, les gardes sont habillés comme les adorateurs de Kali dans INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT...). L'artificialité règne donc en maître dans un univers coloré et purement cinématographique, c'est à dire un univers comme on n'en voit qu'au cinéma !

Dès le départ, LE ROI SCORPION nous plonge dans le bain. Dans une région qui semble se situer en Europe du nord, Mathayus attaque seul le camps d'une troupe de vikings (3000 ans avant JC ??!!) qui ont enlevé son frère : il leur file une mémorable raclée, notamment à l'aide de flèches qu'ils décochent avec une telle force que leurs impacts envoient voler les victimes sur plusieurs mètres ! On comprend rapidement que LE ROI SCORPION ne va pas se prendre très au sérieux : les combats sont spectaculaires, mai aussi très imprévisibles et amusants (le chef de ces barbares se bat avec une hache en os... à cran d'arrêt !). D'accord, on est plus chez "ASTÉRIX ET LES NORMANDS" que chez LES VIKINGS de Fleischer... mais qu'est-ce qu'on rigole ! Cet humour est parfaitement assumé : le rire du ROI SCORPION est le rire franc d'un film bien décidé à nous amuser, et certainement pas le ricanement pédant, méprisant et antipathique d'un SCREAM (NDLR : Mouais !).

S'en suit alors toute une succession d'étonnantes aventures menées à un rythme absolument trépidant. Combien de films, de nos jours, peuvent se vanter de paraître ne durer qu'à peine une heure alors qu'ils font presque 90 minutes ? C'est là une des qualités les plus étonnantes du ROI SCORPION qui met tout en oeuvre pour ne pas ennuyer le spectateur... et qui y arrive ! Les scènes d'action, très correctement emballées et très variées, ménageant bien des surprises. Un des grands moments reste la fuite du palais de Memnon, au cours de laquelle Mathayus se retrouve propulsé par une catapulte à travers la ville de Gomorrhe, et atterri dans le harem royal, dont il ne parvient à s'échapper (à l'aide d'une ruse piquée à INDIANA JONES ET LE TEMPLE MAUDIT) que pour atterrir, après une chute de plusieurs dizaines de mètres, dans la baignoire de Cassandra (la divinement belle Kelly Hu) ; les gardes arrivent au bout de quelques secondes, qui laissent à peine le temps à Mathayus de fuir, avec la belle sorcière sous le bras, par le conduit d'évacuation des eaux du bassin... Et c'est comme ça pendant tout le film !



Charge de chameaux, méchant interceptant les flèches en plein vol, cobras agressifs, guerrières amazones en bikini de fourrure, fourmis anthropophages, duels avec sabres enflammés, combats à mains nues spectaculaires (The Rock vs. Michael Clarke Duncan !)... Tout y passe pour le plus grand plaisir du spectateur consentant et ravi ! En fait, on se rend compte que LE ROI SCORPION propose les mêmes ingrédients qu'un bon spectacle de cirque : décors en trompe-l'oeil, Hercules de foire, combat de catcheurs, dressage d'animaux dangereux, acrobaties, jolies filles, cracheurs de feu, démonstration de cascadeurs... Cette oeuvre s'inscrit donc dans la très noble tradition des arts forains, et vise, avant tout, à permettre aux adultes de se changer les idées et à faire rêver les enfants, grâce à la combinaison de nombreux savoir-faire. On peut trouver que cette idée du cinéma est plus belle que celle que proposent les artistes officiels en tout genre qui, à travers l'exploitation de sujets "sérieux", ne visent qu'à recueillir l'assentiment de la critique et à voir leurs carrières couronnées par quelques médailles en chocolat, du style Césars, Oscars et autres Palmes d'Or.

Selon les critères traditionnels de ce cinéma "de qualité", les acteurs du ROI SCORPION ne décrocheront aucune de ces récompenses ! Pourtant, il faut bien reconnaître que The Rock, tout comme le reste du casting, est tout à fait crédible dans les scènes d'action, au cours desquelles ses capacités physiques lui permettent d'accomplir lui-même bien des cascades impressionnantes. Qui plus est, il compose un Roi Scorpion à l'image de son film : marrant, sans prétention, et jamais antipathique.

Pas de surprise, en ce qui concerne l'image de ce DVD : on a de l'excellent travail, proche de la perfection, à part, vraiment pour chipoter, un léger fourmillement dans les fonds de quelques rares plans de nuit. Pour les bandes-son, il n'y a rien de spécial à signaler : on trouve la version anglaise et la version française en Dolby Digital, ainsi qu'une piste DTS proposant (hélas) la version française.

Ce DVD propose aussi de nombreux bonus. Le premier proposé est très discutable : appelée "version longue du film", cette option vous propose de visionner le film avec les scènes coupées (qui sont toutes des scènes alternatives). Cela donne des répétitions très énervantes de certaines séquences. Heureusement, on peut visionner tous ces passages séparément dans la section "Scènes alternatives" : en fait, la plupart de ses séquences révèlent une intrigue basée sur une prophétie de Cassandra selon laquelle, à une date donnée, la lune va désigner celui qui sera le "Roi Scorpion" ; apparemment cela a été jugé trop compliqué et laissé de côté.

Ensuite, on assiste au défilé habituel des Featurettes en tout genre, dont la longueur tourne en général aux alentours de cinq minutes : réglages des combats, costumes, décors, dressage des animaux, effets spéciaux... On trouve aussi un petit bêtisier ainsi qu'un petit documentaire sympa sur les relations musclées de The Rock et Michael Clarke Duncan. Le tout est encore complété par un Making Of (qui se complait dans les discours promotionnels les plus prévisibles), une bande-annonce, un accès à un site internet exclusif, une pub pour le jeu vidéo LE ROI SCORPION et le clip, à l'ambiance très Sommersienne, de la chanson "I stand alone" de Godsmack. Tiens, il y aussi une pub pour le nouveau DVD de E.T. !

On peut ensuite passer aux commentaires audio (sous-titrés en français : bravo !) : celui de The Rock est complètement dénué d'intérêt, grouille de longues plages de silence et ne propose pratiquement que des paraphrases des scènes et quelques traits d'humour... un peu lourdingues ! Le commentaire de Chuck Russell est plus pertinent, mais il reprend en fait beaucoup de choses déjà dites dans les Featurettes.

Aventures, humour décontracté, action spectaculaire, sens du rythme, musique Heavy Metal... Rien ne manque au ROI SCORPION. Certes, ce n'est certainement pas le chef d'oeuvre du film d'aventure récent, et il se situe tout de même à quelques encablure en dessous du SEIGNEUR DES ANNEAUX ou de LA MOMIE. Certains ont d'ailleurs fait la fine bouche à sa sortie : n'a-t-on pas entendu parler de "navet" à son sujet ? Allons bon ! Ne laissez pas les aigris, les constipés et autres pisse-vinaigres vous gâcher votre plaisir et savourez, comme une bonne bière rafraîchissante, ce spectacle bien bourrin et bien sympa, proposant, en plus, un casting féminin à tomber à la renverse (outre Kelly Hu, gardez les yeux bien ouverts pendant les scènes du bordel ou du harem...). Il semble donc approprié de conclure sur ce que Georges Lenglet écrivait dans un "Midi-Minuit Fantastique" à propos de ULYSSE CONTRE HERCULE de Mario Caiano : "Obsédés de tous poils et simples d'esprit : un film pour nous !".

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
50 ans
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Un bon film d'aventures
On n'aime pas
La "version longue" et le commentaire de The Rock sont des bonus un peu inutiles...
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L'édition vidéo
THE SCORPION KING DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais DTS 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
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