Ginger et Brigitte sont deux sœurs très proches l'une de l'autre. A la vie à la mort, elles partagent une passion pour le morbide et ne font pas partie de la norme des élèves du collège. Pendant ce temps une bête féroce se fait des en-cas avec les meilleurs amis de l'homme du quartier…
Les loups-garous de tous poils hantent les cinéma depuis très longtemps mais les créatures poilues mi-hommes mi-bêtes se sont raréfiées ces dernières années. De mémoire, il aura fallu se contenter récemment du LOUP GAROU DE PARIS, pseudo suite pathétique du LOUP-GAROU DE LONDRES, WOLF ou dernièrement DOG SOLDIERS. Et dans le genre étudiant lycanthrope, il faudra remonter encore plus loin pour y dénicher l'ahurissante série des TEEN WOLF voire carrément I WAS A TEENAGE WEREWOLF où un jeune Michael Landon se faisait les griffes avant de devenir le papa gâteau de la famille Ingalls dans LA PETITE MAISON DE LA PRAIRIE. Le scénario de GINGER SNAPS n'a pas l'ambition de marcher sur les traces de ces "illustres" prédécesseurs dans le domaine de la transformation de l'ado en loup. Et pourtant, c'est bien là que la scénariste marque un point et donne à GINGER SNAPS un nouveau souffle. La transformation d'homme en loup est mise en parallèle avec celle de la transition du statut d'adolescent à celui d'adulte. Malin jusqu'à superposer le calendrier lunaire avec un autre plus physiologique. L'une des nombreuses surprises qui parsèment cet étonnant GINGER SNAPS passé totalement inaperçu en France ou presque.
Ce n'est donc plus à une transformation telle qu'on la connaît habituellement à laquelle nous sommes conviés mais à une lente métamorphose tout autant physique que psychologique. Le tout est mené de manière magistrale, dans sa première partie, avec un humour plutôt réussi. Mimi Rogers y interprète d'ailleurs une maman attentive envers ses deux adolescentes, et donc à côté de la plaque, plus vraie que nature. N'allez pas vous imaginer que GINGER SNAPS est une comédie pour ados type AMERICAN PIE ou un nouveau film d'horreur pour teenager dans la lignée de tous ceux produits après le succès du premier SCREAM. Rien à voir, car c'est plutôt du côté du dessin animé DARIA et sa façon de dépeindre le monde des adultes et des adolescents qu'il faudrait regarder. Mais le film change de ton petit à petit, un peu comme si lui aussi était en train de se métamorphoser pour aboutir à un final d'une grande violence.
Depuis le début des années 80, le spectateur qui s'aventure à regarder un film de loup-garou s'attend à une transformation époustouflante. HURLEMENTS avait ouvert la voie, suivi rapidement par LE LOUP-GAROU DE LONDRES qui reste, encore aujourd'hui malgré tout le numérique déployé, la référence. Avec son tout petit budget, GINGER SNAPS n'a pas les moyens de rivaliser bien que les techniques aient évolué. Ce ne sont donc pas ses créatures qui risquent de s'imposer à l'avenir comme des incontournables du genre. L'intelligence du scénario et les acteurs viennent pallier à cette petite faiblesse largement arrosée de nombreux litres de sang.
La photographie de GINGER SNAPS est assez inhabituelle puisque la plupart des séquences sont baignées dans des éclairages donnant une coloration excessive. De même, le grain de l'image est souvent bien visible lors des nombreuses séquences sombres du film. C'est à ce moment-là que la compression fait des siennes. Un défaut notable plus ou moins gênant en fonction de la taille de votre écran.
Dolby Digital 5.1 ou DTS ? La question ne se posera qu'à ceux qui regarderont le doublage français de GINGER SNAPS. Les autres, pour qui la version originale est une option qui va de soi, n'auront pas le choix. En effet, TF1 ne propose qu'une piste sonore en stéréo surround. Plutôt bien réalisée d'ailleurs et assez enveloppante pour oublier la déception de ne pas proposer des remix multicanaux. Les deux pistes Dolby Digital 5.1 et DTS françaises ont effectivement une pêche non négligeable mais proposent surtout un doublage assez moyen comparé aux véritables voix des acteurs.
La bande-annonce française n'appelle pas de commentaire particulier. Par contre, la "Bande Promo US" n'a rien à voir avec une bande-annonce. C'est donc la courte Featurette promotionnelle où tout le monde y va de son petit commentaire flatteur. Vous n'apprendrez rien ici sur la réalisation du film et il faudra donc se tourner vers le petit segment vidéo consacré à la création de la créature du film. C'est là que l'on découvre les prémices de ce qui deviendra l'agressive bestiole poilue de GINGER SNAPS. Encore une fois, cela reste assez vague puisque l'on assiste en réalité à une discussion de travail sur les développements du costume puis à un essayage. Précisons tout de même que l'éditeur a inclus des sous-titrages français sur tous les bonus ce qui n'est pas négligeable.
Le bonus le plus long n'est rien de plus que des répétitions faites par les acteurs bien avant le tournage. Les acteurs ne sont donc pas maquillés et sont habillés au naturel dans un décor inexistant. Sur les neuf minutes, cela paraît bien peu passionnant tant les lectures ressemblent à la virgule près à ce que l'on peut découvrir dans le film. Presque, puisque l'un de ces passages n'apparaît pas dans le film. Un peu court tout de même… surtout lorsque l'on sait que des commentaires audio du réalisateur et du scénariste existent. Tout comme de véritable scènes coupées présentes sur le DVD canadien.
Pas de quoi hurler à la lune tant l'édition française de GINGER SNAPS aurait pu glaner plus de suppléments. Mais elle se démarque par l'ajout de sous-titrages en français si on la compare avec l'édition canadienne. Le moyen pour les plus anglophobes de découvrir ce film. Car en plus d'être une excellente surprise, GINGER SNAPS donne un sacré coup de jeune à l'un des plus vieux mythes du cinéma fantastique.