HORRIBLE HIGH HEELS ? Un nom qui ne vous dit sans doute pas grand-chose
et pourtant nous avons la lun des meilleurs catégorie III. Je
vois déjà certaines pupilles se dilater à lévocation de la classification
hong-kongaise magique. Très à la mode depuis quelques temps, les films
de catégorie III reprennent le plus souvent le schéma dévolution
suivant : une intro bien choquante suivie dune heure relativement soporifique
relevée par un final de furie. Rappelons à nos lecteurs que ces films
bien que qualifiés dextrêmes sont projetés dans les salles de cinéma
en Asie. Ainsi les belles promesses de subversions, de gores et dérotismes
poussées à leur paroxysme ne remplissent pas forcément le contrat lorsque
le générique de fin arrive.
Pourtant ici nous retrouvons le meilleur de ce que peut nous offrir le cinéma asiatique. Tout dabord un scénario totalement barré. Jugez vous-mêmes. Une paisible fabrique de chaussures artisanales retrouve les chemins de la gloire en utilisant (à linsu de leur plein gré) de la peau humaine en guise de cuir. Les disparitions inquiètent la police, surtout depuis que le chef de létablissement ne donne plus signe de vie. Tien, son fils, mène aussi lenquête alors que Sherry laime secrètement. Le scénario est digne parfois des FEUX DE LAMOUR avec une sous intrigue de jalousie entre la fiancée officielle de Tien et Sherry, ce qui nous vaudra une mémorable scène de crêpage de chignons.
Le scénario permet ainsi de proposer à un rythme relativement soutenu des scènes de démembrements, de Kung-fu (si je vous assure) et surtout la scène qui mérite largement ladjectif de culte : un employé sur le point de violer Sherry se revit un flash-back de ses plaisirs solitaires avec une oie soigneusement habillée de la photo de Sherry quil décapite par la suite au moment de jouir !
Le film par son ambiance
glauque et sa thématique rappelle un certain MASSACRE
A LA TRONCONNEUSE ; on est loin de la réussite de Tobe
Hooper mais HORRIBLE HIGH HEELS na pas dautres prétentions
que de nous divertir et il y arrive ! Toujours dans les références on
pensera aussi à CARNE
qui propose une introduction identique dans un abattoir.
Surprise au niveau de linterprétation qui tombe rarement dans les excès
grand guignolesques à la Anthony
Wong par exemple (EBOLA
SYNDROME ou DAUGHTER
OF DARKNESS). Les différences de culture sont bien présentes
entre le public asiatique et européen, mais celles-ci sont peu dérangeantes
dans HORRIBLE HIGH HEELS alors quelles létaient beaucoup plus
dans ALL NIGHT
LONG qui avait un message plus ancré dans la réalité de la société
japonaise.
Au registre des regrets pas grand-chose si ce nest quil faut, comme lindiquait Nadia dans sa critique dEBOLA SYNDROME, prendre ce genre de films au Xième degré. Pourquoi le chef de gang est en fauteuil roulant ? Pourquoi le réalisateur cadre de traviole ? On doit vraiment ne pas en tenir rigueur, remplir le saladier de chips, appeler les potes et se fendre la poire pendant un peu plus dune heure trente.
Le DVD en lui-même est encore un niveau en dessous de ce que javais pu découvrir avec UNCLE SAM (la référence pour moi jusquà présent). Pas de menu ! Ce qui explique la pauvreté de la section technique de notre fiche. En audio ce sera du mandarin et du cantonais en Dolby Digital mono. Mais le petit plus qui vous donnera le sourire est quand vous lisez sur la jaquette «chinese and english subtitles» et que vous vous retrouvez effectivement avec les sous-titres affichés en même temps et inévitablement affichés puisque brûlés sur le master. Et pour vous achever ils sont quasiment illisibles. Ne faisons pas trop la fine bouche pour la qualité de limage, le début fait peur mais les défauts sestompent considérablement par la suite.
HORRIBLE HIGH HEELS remplit son contrat haut la main avec des scènes que le spectateur aurait eu du mal à imaginer avant sa vision. Noublions pas lérotisme quasiment gratuit et obligatoire pour un tel film et nous obtenons ce qui ce fait de mieux en catégorie III. Un must pour les (a)mateurs de ce genre.