Header Critique : DIE MONSTER DIE

Critique du film et du DVD Zone 1
DIE MONSTER DIE 1965

 

Stephen Reinhardt, un étudiant américain, va dans la ville d'Arkham au Royaume-Uni pour y rendre visite à son amie Susan Witley. Celle-ci vit dans un sinistre manoir avec sa mère, très malade, et son père, un vieillard au comportement insolite. Près de la demeure, Stephen découvre un vaste terrain complètement noirci et stérile, comme si un étrange incendie y avait sévi...

La compagnie américaine AIP évoque immédiatement au connaisseur la série des adaptations d'Edgar Allan Poe réalisées par Roger Corman au début des années 60 (LA CHUTE DE LA MAISON USHER, LA CHAMBRE DES TORTURES...) en réponse aux succès de la firme britannique Hammer (FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE !...). Pourtant, cette compagnie a aussi participé à une série de quatre films tirés des oeuvres d'un autre maître de la littérature fantastique américaine : Howard Philip Lovecraft. Il s'agit de : LA MALEDICTION D'ARKHAM, réalisé par Roger Corman, et interprété par Vincent Price et Lon Chaney Jr ; DIE, MONSTER, DIE ! de Daniel Haller ; LA MAISON ENSORCELÉE du britannique Vernon Sewell, avec Boris Karloff, Christopher Lee et Barbara Steele ; THE DUNWICH HORROR réalisé par Daniel Haller et produit par Roger Corman. Hélas pour les amateurs de Lovecraft, seul ce dernier se montrera vraiment fidèle à l'esprit et aux textes de cet auteur.

DIE, MONSTER, DIE ! est censé être une adaptation de "La Couleur Tombée du Ciel", une des meilleures nouvelles de Lovecraft dont voici l'argument : un étrange météorite s'écrase près de la ferme d'un humble paysan en Nouvelle-Angleterre (sur la côte est des USA) et sème la mort et la pourriture dans la région... Pourtant, le scénario de DIE, MONSTER, DIE ! va prendre beaucoup de liberté avec le texte de Lovecraft : l'action est déplacée en Grande-Bretagne, le fermier Nahum devient un aristocrate doublé d'un savant fou, la ferme est remplacée par un sinistre manoir dans la plus pure tradition de l'horreur gothique... Plus grave encore, alors que la Couleur venue d'ailleurs était, dans le texte de Lovecraft, une étrange entité extra-terrestre, DIE, MONSTER, DIE ! en fait un banal rocher d'uranium. Bref, les originalités de la nouvelle sont gommées et arrangées de façon à produire un très banal produit mêlant horreur gothique et science-fiction atomique : le dénouement est à ce titre assez décevant, notamment en ce qui concerne ses effets spéciaux.

Pourtant, si on ne se focalise pas sur ces problèmes de transcription, il faut reconnaître que DIE, MONSTER, DIE ! n'est pas dénué de qualités. Dans la tradition du film de maison hantée, le scénario n'est en fait qu'un prétexte à faire errer les personnages dans un manoir superbement décoré, dans son sous-terrain inquiétant et dans son jardin parcouru de lourdes brumes. Très bien éclairé et photographié en cinémascope, certaines de ces séquences parviennent à faire frissonner le spectateur et à installer une ambiance inquiétante. Il n'en reste pas moins que le script est assez lâche et manque d'originalité. D'autre part, les jeunes premiers Nick Adams, au jeu énergique, et Suzan Farmer, assez nunuche, ne semblent pas vraiment à leurs places dans cette oeuvre d'ambiance. Toutefois, Boris Karloff et Freda Jackson (LES MAÎTRESSES DE DRACULA...) sauvent quand même l'entreprise.

DIE, MONSTER, DIE ! a été tourné en Angleterre, car l'AIP venait de conclure un accord avec des studios britanniques. Dans le cadre de cette collaboration, LE MASQUE DE LA MORT ROUGE et LA TOMBE DE LIGEIA du cycle Poe-Corman sont tournés en Grande-Bretagne, avec des collaborateurs de ce pays (les chefs-opérateurs Nicolas Roeg ou Arthur Grant par exemple). DIE, MONSTER, DIE ! est la première réalisation de Daniel Haller, auparavant directeur artistique sur des films de Corman ; après quelques productions AIP, il tournera avant tout des séries TV (K-2000, SUPERCOPTER...), ainsi que le long-métrage pour le cinéma BUCK ROGERS AU XXVEME SIÈCLE, faisant office de pilote pour la série télévisée du même nom. Surtout, DIE, MONSTER, DIE ! propose en vedette Boris Karloff, que l'AIP a fait tourner dans plusieurs films au cours des années 1960 (LE CORBEAU de Roger Corman, entre autres...).

Au niveau de l'image, on est chez les Midnite Movies de MGM, et il ne faut donc pas s'attendre à un miracle. La copie n'est pas neuve, et on repère souvent des petites saletés sur la pellicule. A deux moments (l'arrivée de Stephen au manoir et la scène du cimetière), les griffures et poussières deviennent vraiment envahissantes. D'autre part, dans les scènes sombres, on peut regretter un certain manque de profondeur des noirs. Par contre, les couleurs sont belles et la compression est absolument irréprochable. Encore une fois, mieux vaut une telle édition que pas d'édition du tout. Voir sortir en DVD un "petit film" comme DIE, MONSTER, DIE ! est déjà une aubaine.

A nouveau, les francophones (d'Amérique du nord ou d'ailleurs...) seront heureux de trouver une VF et un sous-titrage en français. On signale aussi un sous-titrage espagnol. Les bande-son anglaise et française sont bien entendu dans un mono assez criard, avec parfois des remontées du souffle très nettes. Rien de vraiment gênant néanmoins...

Pour les bonus, il faut se contenter d'une bande-annonce, qui ressemble plutôt un montage d'extraits du film (ou une bande-annonce non terminée ?) : en effet, il n'y a pas de voix off et le titre du film ou les noms des acteurs n'apparaissent pas.

DIE, MONSTER, DIE ! est donc un très classique film d'horreur gothique, rehaussé d'une touche de science-fiction. On peut lui reproher un léger manque d'originalité et une certaine lenteur, mais il bénificie tout de même d'un grand soin porté aux décors et à l'atmosphère.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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Un bon petit film d'horreur gothique
On n'aime pas
Léger manque d'originalité et de rythme
Peu fidèle à Lovecraft...
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L'édition vidéo
DIE, MONSTER, DIE ! DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h19
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Espagnol
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      Aucun
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