La jeune Miss Morstan, dont le père a étrangement disparu
il y a quelques années de cela, est convoquée à
un mystérieux rendez-vous à son sujet. Craignant de s'y
rendre seule, elle demande au fameux détective Sherlock Holmes
et à son compère le Docteur Watson de l'accompagner...
C'est le début d'une enquête complexe et tumultueuse pour
l'infaillible limier du 221b Baker Street, le plus célèbre
enquêteur de l'histoire de la littérature policière...
LE SIGNE DES 4, publié en 1890, est le second roman consacré à Sherlock Holmes par Arthur Conan Doyle, qui venait de créer ce détective trois ans auparavant dans "UNE ÉTUDE EN ROUGE" (qui n'avait eu aucun succès sur le moment). C'est progressivement, au début des années 1890, que ce personnage va conquérir un immense succès. Inspiré par le personnage de l'inspecteur Dupin (inventé par Edgar Poe pour "DOUBLE ASSASSINAT DANS LA RUE MORGUE"), Sherlock Holmes va permettre à Conan Doyle d'aligner les classiques fondateurs de la littérature policière.
Ce film appartient à une série de films produits par une compagnie canadienne pour la télévision : pour l'instant, sont achevés LE CHIEN DES BASKERVILLE, LE SIGNE DES 4 et THE ROYAL SCANDAL. Ils sont tous trois réalisés par Rodney Gibbons (qui a surtout uvré comme chef-opérateur, sur PLANÈTE HURLANTE par exemple). Holmes y est interprété par Matt Frewer (CHÉRIE, J'AI RÉTRÉCI LES GOSSES et de très nombreux rôles pour la télévision...) : il s'avère correct dans ce rôle, dont il a bien le physique, même si son jeu un peu excessif supporte mal la comparaison avec de plus fameuses interprétations de Sherlock Holmes (comme Basil Rathbone bien sûr, mais aussi Peter Cushing, John Neville...). Kenneth Welsh propose de son côté un excellent Watson.
En cherchant à démêler la sombre affaire de la disparition de Sir Morstan, Holmes va découvrir l'existence d'un fabuleux trésor ramené des Indes dans des circonstances bien mystérieuses par des soldats de l'armée britannique. Au traditionnel folklore des bas-fonds londoniens (pavés humides, gamins des rues, nuits brumeuses...), LE SIGNE DES 4 rajoute donc une couche d'orientalisme assez dépaysant (dans les limites de ce que peut se permettre un téléfilm, toutefois) notamment dans l'éxécution des meurtres.
Evidemment,
il ne faut pas s'attendre à trouver dans un produit comme LE
SIGNE DES 4 les prémices d'une prochaine révolution
du cinéma ! Ce téléfilm n'a d'autre but que de
proposer un agréable divertissement policier, et il remplit assez
correctement son contrat. Costumes et décors sont soignés
et variés, l'interprétation est d'un bon niveau et le
rythme du récit est relativement soutenu. Certes, on n'échappe
pas à quelques bavardages surabondants et la réalisation,
parfois trop banale, n'est pas très entraînante. Il n'en
reste pas moins qu'on ne s'ennuie pas vraiment devant cette production
modeste, mais honnête, exploitant intelligemment les qualités
du roman de Conan Doyle.
Pour l'image, on ne s'attend évidemment pas à des sommets de la part d'un téléfilm sortant directement en DVD destiné à la location. Pourtant, on ne note pas d'accident de compression vraiment grave. Tout au plus les scènes sombres trahissent une dominante verdâtre sur les noirs et un très léger fourmillement. Rien de tragique néanmoins.
Le disque propose la bande-son anglaise originale en anglais (2.0 en surround) et un doublage français assez grossier (mais 5.1). Et les sous-titres ? "Élémentaire mon cher Éléphant !" : cette option n'est à nouveau pas proposée par cet éditeur, ce qui est tout de même dommage, surtout pour une enquête policière compliquée au cours de laquelle il serait malvenu de s'embrouiller dans les noms des suspects !
Pour les bonus, location oblige, il faut aussi se contenter du minimum syndical. Pourtant, les menus animés et illustrés par des extraits de la musique du film font bon effet. Outre la sélection des chapitres, on trouve des bandes-annonces en anglais non sous-titré (une très courte publicité pour LE CHIEN DES BASKERVILLE et une vraie bande-annonce pour LE SIGNE DES 4) ainsi qu'une très courte bio de Matt Frewer accompagnée de sa filmographie sélective. On trouve encore une filmographie partielle de Kenneth Welsh.
Bref, LE SIGNE DES 4 se suit agréablement. Sans prétendre être une des adaptations les plus réussies ou les plus fidèles des aventures de Sherlock Holmes (on y fait abstraction de la toxicomanie du détective, pourtant mise en avant dans les premières pages du roman adapté), il n'en est pas moins un bon petit film policier.