Critique du film
et du DVD Zone 2
SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE, LE
1961
Le Seaview est un sous-marin nucléaire révolutionnaire
commandé par l'amiral Nelson. Alors qu'il est dans l'arctique
pour persuader le congrès américain que ce nouveau sous-marin
n'est pas un gadget inutile, la ceinture Van Allen s'embrase dans le
ciel. Conséquence, la température de la Terre augmente
graduellement, ce qui pourrait signifier la fin de notre planète
Irwin Allen est surtout connu pour être le maître d'oeuvre du film catastrophe aux Etats-Unis puisqu'il est le producteur des deux plus gros films du genre à l'époque. C'est à dire L'AVENTURE DU POSEIDON et LA TOUR INFERNALE. Le point culminant de sa carrière parce que la suite n'aura pas été aussi glorieuse (LE JOUR DE LA FIN DU MONDE ? LE DERNIER SECRET DU POSEIDON ?) et encore moins en tant que réalisateur. Ainsi, on lui doit l'invasion d'abeilles tueuses de L'INEVITABLE CATASTROPHE essayant tant bien que mal de surpasser les catastrophes précédentes.
Peter Lorre s'installe aux côtés de l'amiral Nelson pour un rôle jouant quelque peu sur le registre comique. Quelque part, cela nous ramène directement à celui qu'il interpréta quelques années auparavant dans le 20.000 LIEUES SOUS LES MERS de Richard Fleischer. Quant à Walter Pidgeon, l'inoubliable Dr Morbius de PLANETE INTERDITE, il se glisse dans la peau de l'amiral aux commandes du Neptune (Seaview). Toujours pour rester au fond des mers, on constatera qu'il replongera une bonne dizaine d'années plus tard dans L'ODYSSEE SOUS LA MER. Ce n'est d'ailleurs pas le seul puisqu'Irwin Allen lui-même signera LA CITADELLE SOUS LA MER bien après LE SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE.
Quarante années se sont écoulées depuis la réalisation du SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE. Et il faut bien avouer que cela se sent. A commencer par les décors du sous-marin qui donnent plus l'impression de visiter des studios spacieux que l'espace confiné habituel des submersibles, qu'ils soient nucléaires ou non. Dès lors, le comparer aux autres films du même genre n'aurait pas de sens même si l'un des rebondissements ressemble à ce qui se passe à bord de l'U.S.S. ALABAMA (CRIMSON TIDE). Mais qu'importe, nous sommes en pleine science-fiction et la réalité n'a donc pas lieu d'être. Enfin en théorie puisque le récit se déroule pour le moins sérieusement faisant au passage une bonne publicité du nucléaire (réacteur ou missile, ça a plutôt du bon !). Mais ce qui gêne le plus à présent, c'est l'attitude du personnage principal qu'il est impossible de ne pas rapprocher de celles de l'américain moyen. En effet, aux Nation Unies, l'amiral Nelson envoie tout le monde balader arguant qu'il n'a d'ordres à recevoir que du président des Etats-Unis. Vous voyez le genre ! Pas étonnant que nos amis américains se sentent aussi supérieurs mais c'est un autre problème
Non, en fait, LE SOUS-MARIN
DE L'APOCALYPSE, considéré depuis longtemps comme
un classique du genre, a perdu une grande partie de son panache. Assurément
impressionnant lors de sa sortie, il fait bien pâle figure à
présent. Là où d'autres véritables classiques
sont toujours aussi délicieux à regarder, il est difficile
d'en dire de même du SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE. Il lui
reste quelques prises de vues sous-marines plutôt sympathiques
mais sa pieuvre géante n'a certainement pas la même classe
que celle de 20.000
LIEUES SOUS LES MERS tout comme le poulpe même s'il s'agit
d'un vrai (mais pas géant, bien sûr !).
Ce film fut un grand succès pour Irwin Allen et il le transposa alors sur le petit écran pour une série télévisée connue par ici sous une traduction plus littérale du titre original, c'est à dire VOYAGES AU FOND DES MERS. Bien entendu, le casting prodigieux fut alors remplacé par des acteurs plus abordables et pas mal de séquences du film se retrouvaient dans la plupart des épisodes à la manière de bons vieux stock-shots. Néanmoins, le film et sa série en ont inspiré bien d'autres. C'est le cas par exemple de L'HOMME DE L'ATLANTIDE et son submersible assez particulier et surtout plus troublant une série plutôt ratée produite par Steven Spielberg. Ainsi, dans SEAQUEST, on trouve un sous-marin de conception révolutionnaire au nom fort proche de celui du SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE et, à bord, un bassin contenant un dauphin à la place du requin de Peter Lorre.
Lors de la sortie française du VOYAGE FANTASTIQUE en DVD, nous avions déjà évoqué le fait que l'éditeur avait sorti le film en double programme avec LE SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE aux Etats-Unis. Ainsi, pour un prix légèrement supérieur, il était possible de faire l'acquisition de ces deux films. D'ailleurs, l'édition anglaise à venir proposera les deux films. En France, par contre, il faut donc se résigner à des éditions séparées. Dans ce cas précis, cela n'est pas si grave puisqu'il n'existe pas vraiment de lien entre LE VOYAGE FANTASTIQUE et LE SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE. Mais ce qui est plus gênant, c'est que la jaquette du DVD français utilise une photo qui provient du VOYAGE FANTASTIQUE. La raison étant sûrement que la maquette de cette jaquette a été réalisée à partir de celle présentant les deux films aux Etats-Unis
Redécouvrir en DVD des films des années 60 est souvent un petit bonheur du point de vue de l'image. Tout du moins lorsque le transfert est réussi. Là, c'est le cas et les couleurs des images ont ce côté coloré devenu totalement absent des films d'aujourd'hui. Un vrai plaisir ! Pour le son, la jaquette indique une bande sonore en 4.0. Est-ce de la stéréo surround ? Du vrai 4.0 ? A l'écoute, nous sommes plus proches d'un environnement stéréo frontal accompagné d'une piste centrale permettant de rendre plus précis les dialogues et autres effets. Sur l'arrière, c'est le calme plat. Il faut croire que rien ne sort des enceintes surround ! L'un dans l'autre, ce n'est pas trop grave dans le sens où cette bande sonore remplit largement son office. La version française d'origine est en mono, pas de quoi s'extasier ! Reste que l'intérêt de coder cette bande-son en 4.0 (deux canaux pour l'avant droite et gauche, un pour l'enceinte centrale et le dernier réparti sur les surround) laisse dubitatif.
Avec seulement une bande-annonce
comme bonus, LE SOUS-MARIN DE L'APOCALYPSE ne risque de séduire
que les spectateurs nostalgiques. Et encore, puisque nous en faisions
partie après l'avoir découvert il y a plusieurs années
alors que nous étions enfants. En 2002, l'aventure et le charme
du film se sont très largement fanés !