Header Critique : THE FACULTY

Critique du film
THE FACULTY 1998

 

THE FACULTY est un film de science-fiction au scénario écrit par Kevin Williamson, scénariste dont la renommée a explosé avec le succès générationnel du Néo-Slasher SCREAM de Wes Craven. Il d'abord est question que THE FACULTY soit le premier titre qu'il mette en scène lui-même. Mais il renonce, s'orientant vers un autre de ses scénarios impliquant moins d'effets spéciaux : l'intéressant MRS TINGLE qui sortira en 1999.

Kevin Williamson appartient alors à un groupe de jeunes talents arrivant dans les années quatre-vingt-dix sans passer par des cursus cinématographiques classiques. Tout comme Quentin Tarantino ou Robert Rodriguez, scénaristes-réalisateurs émergeant au gré de petites productions indépendantes très bien reçues (respectivement RESERVOIR DOGS et EL MARIACHI). Kevin Williamson, Robert Rodriguez et Quentin Tarantino travaillent alors régulièrement avec Miramax, alors dirigés par les frères Harvey et Bob Weinstein.

THE FACULTY, projet Miramax justement, est finalement confié à Robert Rodriguez, lequel sort du succès d'UNE NUIT EN ENFER, film d'horreur Miramax déjà riche en effets spéciaux. Comme les précédents films aux scénarios signés Kevin Williamson (SCREAM, SOUVIENS-TOI... L'ÉTÉ DERNIER, SCREAM 2), THE FACULTY met en scène des personnages de lycéens joués par de jeunes acteurs. Certains sont destinés à devenir des vedettes, comme ici Josh Hartnett (LA CHUTE DU FAUCON NOIR de Ridley Scott en 1999) et surtout Elijah Wood (la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX). THE FACULTY met aussi en vedettes des acteurs adultes alors en vogue comme Robert Patrick (TERMINATOR 2), Famke Janssen (le James Bond GOLDENEYE), Salma Hayek (habitué des films de Robert Rodriguez) ou Piper Laurie (CARRIE de Brian de Palma).

L'action de THE FACULTY se déroule au lycée d'Herington High, dans une petite ville de l'Ohio. Au sein de ce lycée comme les autres, les professeurs adoptent des attitudes étranges. Leurs personnalités changent mystérieusement et ils se mettent à boire de l'eau abondamment. Les élèves n'y prêtent pas attention jusqu'à ce que certains d'entre eux soient témoins de scènes étranges.

Par ailleurs, le jeune Casey trouve une larve desséchée sur le terrain de football. Il l'amène au professeur de biologie qui n'arrive pas à l'identifier. Les élèves les plus imaginatifs pensent que tous ces événements sont provoqués par des extra-terrestres...

Accueilli à sa sortie par des critiques mitigées, THE FACULTY est en fait une excellente surprise. C'est une mise à la mode Teenager du classique de science-fiction L'INVASION DES PROFANATEURS DE SÉPULTURES de 1956. Ce dernier avait déjà connu deux nouvelles transpositions officielles, avec le réussi L'INVASION DES PROFANATEURS de 1978 et l'intéressant BODY SNATCHERS d'Abel Ferrara en 1993.

La première partie de THE FACULTY présente un lycée américain de façon réaliste et réussie, soulignant la mesquinerie et la cruauté du milieu scolaire. En cela, il s'inscrit dans la veine de CARRIE. Cette première partie est entrecoupée d'événements "bizarres", parfois quelconques et prévisibles.

La deuxième partie de THE FACULTY est excellente. La réalisation énergique et inventive de Robert Rodriguez s'harmonise avec le scénario surprenant. Les acteurs sont convaincants, chose alors rare dans ce genre de film d'adolescents. Les effets spéciaux sont inégaux, allant du pas terrible à l'excellent. Nous apprécions un monstre visqueux et tentaculaire impressionnant.

Surtout, THE FACULTY sait faire l'apologie des cancres et des asociaux. Alors que les lycées des films américains d'alors sont souvent dépeints de manière neutre, voire idyllique, THE FACULTY adopte un point de vue plus intéressant sur la face noire de l'éducation collective. Les enseignants sont là pour formater les élèves, physiquement et intellectuellement, et tout ceux qui ne rentrent pas dans leurs critères normatifs sont écartés, harcelés, dénigrés.

Alors que SCREAM et consorts mettent en vedette des adolescents lisses, voire gnangnans, THE FACULTY prend le parti de tous ceux qui, intelligents ou non, ne sont pas faits pour rentrer dans les moules prévus pour eux par les lycées-casernes. Robert Rodriguez indique à l'époque s'être inspiré de ses propres souvenirs pénibles dans son lycée texan. Kevin Williamson creusera encore ce sillon avec MRS TINGLE, qui explore aussi de manière satirique la vie lycéenne.

À part quelques chutes de rythmes au début, THE FACULTY est une réussite, avec un suspense très efficace. Il évite les défauts classiques du film de Teenagers d'alors (personnages antipathiques, acteurs lamentables, scénario indigent), et sait faire preuve d'une certaine originalité (en particulier dans les passages sur la drogue !).

Film à budget modéré, THE FACULTY s'avère un un relatif échec commercial par rapport aux attentes générées par cette collaboration entre Robert Rodriguez et Kevin Williamson. Avec la déception financière que sera aussi MRS TINGLE, il contribuera à la disparition rapide de Kevin Williamson des écrans de cinéma. L'ex-scénariste-vedette de SCREAM va par la suite se consacrer essentiellement à la télévision, à l'exception de deux tentatives de retours aux côtés de Wes Craven et Miramax, pour SCREAM 4 et le film de loup-garou CURSED.

Robert Rodriguez s'écarte quant à lui du cinéma d'horreur et se rabat dans un premier temps sur les films pour enfants, avec sa trilogie colorée SPY KIDS qui l'occupe de 2001 à 2003.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
50 ans
1 news
667 critiques Film & Vidéo
1 critiques Livres
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
6,85
13 votes
Ma note : -