Header Critique : LA MALÉDICTION DE LA MOMIE (TALE OF THE MUMMY)

Critique du film
LA MALÉDICTION DE LA MOMIE 1998

TALE OF THE MUMMY 

Les années quatre-vingt-dix connaissent un retour en grâce des grands mythes hollywoodiens du fantastique. Avec des films à gros budgets et portés par des Major Company comme BRAM STOKER'S DRACULA de Francis Ford Coppola, FRANKENSTEIN de Kenneth Branagh ou WOLF de Mike Nichols. Cette vague donne des idées à des structures modestes.

Ainsi, Full Moon, dirigée par Charles Band et spécialisée dans le marché vidéo, sort SUBSPECIES en 1991, film de vampires donnant lieu à quatre suites durant cette décennie, toutes dirigées par Ted Nicolaou. Au rang des moyens budgets, apparaissent des projets insolites comme LE LOUP-GAROU DE PARIS d'Anthony Waller, suite tardive et peu convaincante du LOUP-GAROU DE LONDRES, produite au Luxembourg et sortie en 1997.

Dans sa foulée arrive en 1998 LA MALÉDICTION DE LA MOMIE - à ne pas confondre avec le film du même nom sorti par Universal en 1944. Dans les années quatre-vingt-dix, un projet de grand film dédié à LA MOMIE se prépare à Hollywood, mais il n'aboutit qu'en 1999 avec le classique réalisé par Stephen Sommers. Les créateurs de LA MALÉDICTION DE LA MOMIE profitent de ce vide temporaire pour tourner ce métrage à petit budget, là aussi au Luxembourg.

A sa mise en scène, nous trouvons Russell Mulcahy. Considéré un temps comme un talent prometteur du cinéma fantastique, avec ses films RAZORBACK et surtout HIGHLANDER, ce réalisateur australien a connu une suite de carrière bringuebalante.

Le BATMAN de Tim Burton a déclenché une série de métrages inspirés de l'Âge d'Or du Comic Book. En peu d'années sortent des titres comme DICK TRACY de Warren Beatty, LE FANTÔME DU BENGALE de Simon Wincer et THE SHADOW de Russell Mulcahy, Ce dernier métrage, sympathique et à l'esprit Serial, connaît un accueil tiède. Ce qui entraîne Russell Mulcahy sur la pente savonneuse des films Direct To Video. Il sort ainsi en 1996 ASSASSIN WARRIOR, film d'action musclé avec Dolph Lundgren, qui ne connaît pas les honneurs d'une sortie au cinéma.

Malgré des moyens limités, LA MALÉDICTION DE LA MOMIE de 1998 propose une distribution intéressante. En vedette, nous trouvons Jason Scott Lee. Acteur américain ayant percé avec le rôle-titre de la biographie filmée DRAGON : L'HISTOIRE DE BRUCE LEE, il apparaît ensuite dans des films d'aventures exotiques comme l'original RAPA NUI de Kevin Reynolds ou LE LIVRE DE LA JUNGLE version Stephen Sommers.

Il est entouré d'un casting faisant la part belle aux talents du Royaume-Uni : la belle Lysette Anthony (découverte dans la fresque de Fantasy KRULL), l'incontournable Christopher Lee (momifié dans LA MALÉDICTION DES PHARAONS de Terence Fisher), dont la carrière est alors au creux de la vague, peu avant son come-back fracassant dans LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA COMMUNAUTE DE L'ANNEAU et STAR WARS : EPISODE II - L'ATTAQUE DES CLONES ; ou Honor Blackman, mémorable James Bond Girl de GOLDFINGER.

Nous trouvons aussi des jeunes acteurs appelés à des rôles remarqués comme Gerard Butler (300) ou Jack Davenport (PIRATES DES CARAÏBES : LA MALÉDICTION DU BLACK PEARL). Nous retrouvons enfin l'Américaine Shelley Duvall, inoubliable Wendy Torrance de SHINING.

Dans les années quarante, des archéologues ouvrent un tombeau mystérieux de la Vallée des Rois. Ils meurent tous mystérieusement et le chantier est abandonné. De nos jours, une nouvelle expédition revient sur le site et le fouille prudemment. Ces explorateurs ramènent leurs trouvailles à Londres. Un soir, les restes de la momie déterrée sont volés. Les meurtres mystérieux se multiplient dans la ville.

LA MALÉDICTION DE LA MOMIE se présente comme une histoire très classique, qui reprend le schéma de LA MOMIE de Karl Freund. Des archéologues découvrent la tombe d'un pharaon, ramènent leur butin en Occident et, immanquablement, la défunte momie revient à la vie et aspire à l'immortalité. Ici a été rajoutée une touche de menace millénariste pour accompagner l'air du temps de cette fin de siècle. Dans l'ensemble, LA MALÉDICTION DE LA MOMIE a le charme d'un bon film d'horreur, réalisé avec sérieux et sans prétention. L'enquête est agréable à suivre et les acteurs sont sympathiques.

Malheureusement, LA MALÉDICTION DE LA MOMIE est handicapé par des effets spéciaux pratiquement tous désastreux. La momie se promène la plupart du temps sous la forme d'un paquet de bandelettes volantes, réalisé en images de synthèse. Ce qui lui donne l'allure douteuse d'un paquet de ruban adhésif usé virevoltant.

Certains meurtres laissent perplexe : dans les toilettes d'une boîte de nuit, la momie surgit du rouleau essuie-main et entraîne sa victime dans la cuvette des WC ! La fin déçoit, avec des rebondissements invraisemblables.

A part ces réserves, LA MALÉDICTION DE LA MOMIE se laisse regarder d'un bout à l'autre sans ennuyer. Il est le film parfait pour une soirée télé décontractée. Si vous ne lui en demandez pas trop, il fait passer un moment agréable.

LA MALÉDICTION DE LA MOMIE n'est exploité qu'en vidéo dans la plupart des pays, notamment sur des marchés importants comme les USA ou le Royaume-Uni. En France, il ne sort aussi qu'en vidéo, tardivement, en 2000, vraisemblablement pour surfer sur le succès surprise de LA MOMIE.

Russell Mulcahy s'engage ensuite dans la réalisation de RESURRECTION, bon thriller interprété par Christophe Lambert, surfant tardivement sur la mode des films de Serial Killer amorcée neuf ans avant par LE SILENCE DES AGNEAUX.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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