A la fin des année 50, Ed Gein vit seul et paisiblement dans 
          la vieille ferme familiale. Ses voisins le voient comme un gars un peu 
          simple mais ils sont bien loin de s'imaginer ses passe-temps, comme 
          le fait d'inhumer des cadavres fraîchement enterrés pour 
          les intégrer à sa collection fort particulière.

Ed Gein fait partie des plus grands tueurs en série. A un tel point que son histoire inspire plus ou moins un grand nombre de films. A commencer par le Norman Bates de PSYCHOSE, personnage solitaire et schizophrène ayant du mal à se débarasser du fantôme de sa maman. Ou alors le Leatherface de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE pour sa collection d'ossements ou sa manie du travestissement post-mortem. Toujours dans l'idée de "costumes en peau humaine" et son envie de devenir une femme, il nous ramène bien évidemment vers le Buffalo Bill du SILENCE DES AGNEAUX. Et il ne s'agit là que des exemples les plus connus. A force de s'en inspirer, il était évident qu'un jour ou l'autre, Ed Gein à l'instar de Andreï Chikatilo (CITIZEN X), Henry Lee Lucas (HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER), John Wayne Gacy (TO CATCH A KILLER) et les autres, allait se voir dédier un film ! Aux commandes du projet, on retrouve Steve Railsback et Chuck Parello qui doit bien connaître le sujet des tueurs en série, puisqu'il est déjà le réalisateur et producteur de HENRY, PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER 2. Plutôt que de se tourner vers un autre sujet, le cinéaste se lance donc pour son deuxième film dans un sujet plus ou moins identique avec ED GEIN. Le tout étant financé en partie par l'acteur Steve Railsback.

A force de traîner 
          sa tête de second couteau ici ou là dans des productions 
          pas toujours à la hauteur, on imagine bien Steve 
          Railsback motivé à fond pour monter ED GEIN. 
          L'acteur nous donne d'ailleurs une bien belle performance dans son rôle 
          de bouseux bas de plafond écrasé par une mère bigote 
          et autoritaire. Reste à savoir si le film a réellement 
          un interêt ! Là où d'autres films de tueurs en série, 
          tels que HENRY, 
          PORTRAIT D'UN SERIAL KILLER, nous plaçait dans une situation 
          mal à l'aise face à un homme de la rue qu'il nous est 
          possible de croiser à tout instant, ED GEIN se plante 
          un peu de par la personnalité propre du personnage principal. 
          Ed Gein étant clairement attardé, le film pourrait presque 
          nous donner le message de faire gaffe aux personnes "anormales". 
          Le réalisateur, l'acteur et le scénariste ne se sont sûrement 
          pas posé la question de cette façon, nous amenant à 
          tempérer ce procès d'intention. Il nous était pourtant 
          impossible de ne pas en parler puisque c'est à nos yeux le gros 
          problème de ce film "biographique" ne cherchant pas 
          à instiller la peur comme dans les films que son tueur en série 
          a pu engendrer mais bel et bien à dégouter le spectateur 
          à renfort de danse morbide au clair de lune.
          
Rien à dire en ce qui concerne le transfert de l'image, il est largement au dessus de la moyenne de ce que l'on peut voir habituellement. Par contre, les bandes sonores anglaise et française en Dolby Digital 5.1 sont assez étonnantes puisqu'elles utilisent bien entendu les canaux arrière mais de façon souvent démesurée. De quoi faire sensation lorsque la voix de la maman de Ed le rappelle à l'ordre mais dont le rendu général ne donne pas toujours un équilibre naturel. Pas un défaut en soi juste une question de goût en somme.

Deux scènes coupées 
          se trouvent sur le DVD. L'une n'est en fait qu'un prolongement de quelques 
          secondes d'une scène présente dans le film et n'apporte 
          pas grand chose. La seconde non plus à vrai dire puisque l'on 
          n'a aucune idée de l'endroit où elle pouvait s'insérer 
          dans le film. Elle nous dépeint la rencontre entre un fermier 
          pas sympa avec sa femme, Ed et sa maman. Les deux séquences en 
          question ont la particularité de n'avoir jamais été 
          montées. Elles ont donc été écartées 
          assez rapidement du métrage final. Ainsi, elles sont présentées 
          de façon assez brute et sous plusieurs angles répétant 
          parfois deux ou trois fois la même séquence.
          Plusieurs bandes-annonces sont proposées sur le disque. Celle 
          de ED GEIN, bien sûr, mais aussi celles d'autres films 
          sortis ou à sortir chez Film Office tels que GHOSTS 
          OF MARS. Cette dernière étant d'ailleurs en 5.1. 
          Quelques filmographies viendront clôre les bonus.

Si l'idée de départ était de dresser le portrait de Ed Gein, le résultat est assez réussi mais n'apporte jamais de sentiment de peur et ne sera pas non plus à même de provoquer des sursauts de tension. En dehors de la prestation de Steve Railsback et de Carrie Snodgresse (la maman de Ed), ED GEIN est un film un peu froid, malsain et macabre.
 
         
             
 
                         
             
             
            