Le jeu vidéo "Evilution" ne passe pas les tests de
satisfaction auprès d'un panel de mômes. Son équipe
de programmeurs est virée sur le champ alors que le chef de projet
engage trois nouveaux informaticiens pour donner au jeu une touche plus
terrifiante !
A la base, HOW TO MAKE A MONSTER est un film des années 50 produit par Samuel Z. Arkoff. C'est d'ailleurs le cas des cinq titres qui composent la "Collection Creatures". L'idée étant de réaliser pour la télévision américaine une remise à jour avec les effets spéciaux d'aujourd'hui. A un point que l'histoire de départ s'est plus ou moins envolée et la nouvelle version n'a plus vraiment de rapport avec le film original. D'une histoire de vengeance dans le milieu du cinéma, HOW TO MAKE A MONSTER devient un simple film de monstre sur fond de création de jeu vidéo. A la tête de la production, on retrouve Stan Winston, grand gourou américain des effets spéciaux auquel on doit TERMINATOR 2 ou JURASSIC PARK. Forcément, il s'occupe aussi des effets spéciaux et confie la réalisation à un jeune réalisateur.
Le seul titre de gloire de George Huang est sa toute première réalisation : SWIMMING WITH SHARKS. Une sorte de comédie noire dépeignant les relations entre un producteur et son assistant, prétexte à tailler un costard aux patrons d'Hollywood. Et justement, avec HOW TO MAKE A MONSTER, il nous ressort cette pseudo lutte des classes entre les petits employés et leurs chefs ! Quasiment le même message que dans son premier si ce n'est une vilaine impression d'assister à un pamphlet démagogique lors des dernières minutes du film !
HOW TO MAKE A MONSTER démarre plutôt bien en nous présentant un trio de programmeurs sociopathes. Tous trois affligés de tares différentes : un binoclard timide, un colosse bourrin et un intello à l'ego démesuré. Leur but est de boucler le jeu vidéo en un temps record, celui qui rendra le jeu le plus terrifiant touchera alors une prime d'un million de dollars. Bien entendu, cette prime va ralentir le développement puisqu'ils vont se tirer dans les pattes. Entre satire et humour simpliste, cette première partie du film se déroule de façon sympathique sans que l'on puisse y déceler un quelconque élément fantastique. La nana de HEAVY METAL 2000, Julie Strain, vient même y faire un petit tour pour une séquence de "motion capture" pour ce qui est l'un des passages les plus cons et donc les plus amusants de HOW TO MAKE A MONSTER. En ce qui concerne le petit monde du jeu vidéo, il n'y a rien de bien réaliste à engager seulement trois personnes pour réaliser le titre supposé devenir la référence. Surtout que les trois zozos se concentrent chacun de leur côté sur le son, le design des armes et l'intelligence artificielle du jeu. En fait, aucun d'eux ne semble vraiment bosser sur le monstre lui-même ni même sur la programmation globale. Bien entendu, il s'agit là d'un point de détail et le cinéma est rarement réaliste !
Passée la découverte
de la petite équipe de programmeurs, HOW TO MAKE A MONSTER
devient des plus classiques. Une fois que la créature se met
en tête de supprimer les vies des humains coincés dans
les bureaux, le récit n'offre plus vraiment de surprise ou de
fantaisie. Le monstre se fera donc quelques plaisirs sanguinolents en
pourchassant les quelques rescapés et rien d'autre ou presque.
Déroulement standard de rigueur où le scénario
se voit rapidement résumé à sa plus simple expression
!
Rien à redire, l'image est de haute tenue et il en va de même en ce qui concerne la bande sonore en Dolby Digital 5.1. Les effets arrières sont saisissant et le dynamisme général excellent. Difficile d'en dire autant du "Making Of ". Il s'agit en fait d'un très court clip promotionnel sur la réalisation du film. Pas super et il faudra donc se tourner vers les autres bonus tels que la galerie de photos, les bandes-annonces ou les filmographies mais vous n'y apprendrez rien de plus. Pour une collection dédiée aux créature, il y a de quoi être frustré de ne pas découvrir l'envers du décor et les secrets des effets spéciaux, surtout avec Stan Winston aux commandes.
Pour revenir sur les bandes-annonces, le petit clip présentant la collection n'est pas intégré à ce disque, alors que c'était le cas pour THE DAY THE WORLD ENDED. Dans le domaine des omissions, la jaquette mentionne la présence d'un jeu interactif mais après avoir visité tous les menus, nous n'avons rien trouvé du tout ! Pourtant, ce jeu existe bel et bien et rien ne vous indique comment y accéder. Mais pour l'utiliser, il vous faudra insérer le DVD dans un lecteur pour PC. Sur le disque, vous trouverez alors un programme d'installation ("Setup.exe"). A l'arrivée, vous pourrez jouer vous-même à Evilution ! Il s'agit d'une version Shareware et il vous sera ensuite possible de faire l'acquisition d'une version complète via internet. Franchement, le jeu est assez moyen et visuellement n'a rien d'exceptionnel. En matière de jeu vidéo, il existe bien mieux !
Le dernier bonus ne se trouve pas sur le disque mais dans le boîtier du DVD comme pour les autres titres de la collection. Il s'agit d'un livret de six pages réalisé en association avec L'Ecran Fantastique qui dresse le portrait de Stan Winston.
Quatrième volume de la "Collection Creatures", HOW TO MAKE A MONSTER s'avère assez conventionnel même s'il est sympathique. A un point où l'on se demande si finalement l'apparition du monstre, ayant d'ailleurs un goût de déjà-vu (VIRUS ?), ne vient pas casser l'ambiance d'une première partie franchement amusante !