THE DAY THE WORLD ENDED est le premier film issu de la collection
Créatures. Une collection à la gloire de Stan
Winston, roi de la créature en latex qui a conçu pour
l'occasion tous les monstres de cette anthologie de cinq films. Enfin,
plutôt que de parler de films, il serait plus judicieux de dire
produits vidéo voire même téléfilms puisqu'ils
ont été conçus pour être diffusés
sur les chaînes de télé américaines payantes.
Chacun de ces films s'inspire jusqu'à reprendre le titre d'un classique des années 50 produits par Samuel Z. Arkoff. Pour les plus ignorants, sachez que Arkoff est une sommité dans la production de films fantastiques, avec une filmographie des plus impressionnante dans le domaine. Il a ainsi produit des films tels que REPTILICUS, BLACULA, AMYTIVILLE ou les Dr. Phibes (L'ABOMINABLE DR PHIBES et LE RETOUR DE L'ABOMINABLE DR PHIBES).
THE DAY THE WORLD ENDED était ainsi à la base un film de Roger Corman, mais si les deux films partagent le même titre, les similitudes s'arrêtent là. En l'occurrence le Corman racontait les attaques d'une créature mutante issue d'une guerre nucléaire tandis que la version 2001 réalisée par le Britannique Terence Gross s'attache à montrer les attaques d'un papa extra-terrestre revenu sur Terre récupérer son rejeton à apparence humaine.
En effet dans la petite ville de Sierra Vista un petit garçon est persuadé d'être le fils d'un alien. Sa mère est morte dans d'étranges conditions qu'il refoule dans son subconscient. Ostracisé par tous, il est lui-même considéré comme un extra-terrestre dans cet échantillon d'Amérique profonde. Ah, cette belle Amérique si peu accueillante peuplée de villageois retors ! Heureusement qu'il a été gentiment adopté par le médecin du village interprété par Randy Quaid. Mais le médecin ne cacherait-il pas son jeu ? En tout cas, la nouvelle psychologue de l'école, la belle Nastassja Kinski, pleine de compassion pour l'enfant, a des doutes de citadine. D'autant plus que les morts s'accumulent dans le village. Mais ne serait-ce pas le papa extra-terrestre qui reviendrait chercher son bambin ? En tout cas c'est ce que pense ce dernier persuadé d'être un enfant venu d'ailleurs. Cela justifierait ses pouvoirs tant redoutés par tous. A moins que cela soit son imagination ?
Les amateurs de scénarios complexes et originaux, les amateurs
de coups de théâtre et autres rebondissements sinueux peuvent
passer leur chemin, la trame de ce téléfilm est 100% classique.
Terence Gross utilise
avec plus ou moins de bonheur les ficelles du genre pour livrer un produit
du terroir américain des plus conventionnels et en plus calibré
pour la télé. Peu ragoûtant. Pas d'excès
dans la violence (les meurtres sont ici bien soft et peu nombreux),
des stéréotypes en guise de personnages pour ne pas gêner
la compréhension du film par le spectateur moyen, une gentille
musique de Charles
Bernstein. Les vilaines langues diront qu'on est ici plus proche
de la série CHAIR DE POULE pour les 10-13 ans que du film
d'épouvante contemporain pour adolescents. Les plus indulgents
exprimeront le fait qu'au moins le film se rapproche de la naïveté
des films de science fiction américains des années 50.
THE DAY THE WORLD ENDED n'est certes pas un spectacle déplaisant. L'interprétation est plutôt séduisante. Nastassia Kinski, star déchue mais fascinante de délicatesse, revient à un genre dans lequel elle avait déjà officié il y a bien longtemps (rappelez-vous d'UNE FILLE POUR LE DIABLE et LA FELINE). Cela fait plaisir. Randy Quaid et surtout le jeune garçon sont des plus convaincants. Mais avec un titre pareil on s'attendait à plus apocalyptique. Bref, ce n'est pas avec cette petite production que vous entreverrez "le jour de la fin du monde". Titre accrocheur, mais aussi racoleur car complètement à côté de la plaque ! Et puis les amateurs de créatures en caoutchouc seront frustrés de voir aussi peu la pourtant jolie créature de Winston. Elle est rarement filmée dans son intégralité et puis, elle est toujours auréolée d'un voile d'obscurité qui la rend bien peu visible dans le détail.
On notera que l'éditeur Columbia Tristar a pourtant fait du bon boulot au niveau du DVD. La jolie photographie du film est rendue avec précision par une image limpide, le format est agréablement respecté (1.78) et le film bénéficie d'un son dolby digital 5.1 à la fois en français et en anglais. Pas mal pour un téléfilm. Un livret de 6 pages en association avec L'Ecran Fantastique revient sur la carrière de l'instigateur du projet, Stan Winston. Quelques bonus viennent agrémenter le film. Le commentaire audio de deux des producteurs du film, en l'occurrence Stan Winston (et oui, en plus il produit !) et Shane Mahan, confirme la banalité, mais également l'extrême sincérité du projet. Ce qui est annoncé comme le point de vue d'un passionné sur la jaquette et comme un making of dans le menu est en fait une featurette aussi brève qu'inutile (3mn29). Pour les amateurs de croquis et de photos, on retrouve également une galerie de photos de tournage et de production ainsi que des dessins détaillant la créature. Pourquoi pas ! Quelques filmographies très sélectives et cinq bandes annonces plutôt efficaces viennent compléter l'interactivité. Au passage, c'est un plaisir de revoir les bandes annonces de HOLLOW MAN et de GODZILLA !
Parmi ces bandes annonces, l'éditeur a rajouté un Trailer de la collection Créature, très alléchant, car ces créatures ne manquent pas de charisme horrifique. Mais de là à les acheter en DVD… Après avoir vu THE DAY THE WORLD ENDED on serait tenter de dire qu'une location s'imposera avant tout achat d'un autre titre de la série Créatures.
