Header Critique : HERCULE CONTRE LES FILS DU SOLEIL (ERCOLE CONTRO I FIGLI DEL SOLE)

Critique du film et du DVD Zone 2
HERCULE CONTRE LES FILS DU SOLEIL 1964

ERCOLE CONTRO I FIGLI DEL SOLE 

Après qu'une tempête ait détruit son bateau, Hercule (Mark Forest) échoue sur les rives du nouveau monde. Il est secouru par le Prince Maytha (Giuliano Gemma) dont le père Huasacar (José Riego) est emprisonné par son frère, le cruel roi Atahualpa (Franco Fantasia). Ce dernier envisage également de sacrifier la vie de sa soeur (Anna Maria Pace)afin de ganer en force. Hercule va se joindre aux rebelles afin de rétablir la justice.

HERCULE CONTRE LES FILS DE SOLEIL fait partie de cette dernière génération de péplum tentant désespérément d'apporter du sang neuf à un genre en voie d'extinction. Donc ici de croiser la mythologie romaine avec le monde Inca, il n'y avait qu'un trait de stylo de scénariste et ce fut chose fait. Le gros succès des FILS DU SOLEIL de Jack Lee Thompson l'année précédente ne devait pas y être totalement étranger.

Le film a été financé par la DIAS (société de distribution italienne) à hauteur de 60% et par une petite société espagnole pour le reste. Sorti le 8 aout 1964 en Italie, il réussit à remporter un petit succès, avec 1.1 millions d'entrées. Pour la France, ce furent Les Films Jacques Leitienne dès le 12 juin 1965 qui réussirent à engranger 599 577 entrées, mais sur 15 ans (15 !) d'exploitation à travers le territoire. Il est à noter que le film ressortit peu après en Italie sous le titre GIULIANO GEMMA CONTRO I FIGLI DEL SOLE, pour capitaliser sur la notoriété alors importante de l'acteur, ainsi qu'en France en 1982 sous le titre LE FILS DU SOLEIL, faisant entre autres les beaux jours du cinéma Atlas dans le XVIIIe arrondissement parisien, et ce jusqu'en 1986 où il vendit encore 677 tickets, donnant au final un total de 155 865 entrées parisiennes. Curieusement, le film ne sortira que tardivement en Espagne, le 18 juillet 1966.

Osvaldo Civirani possède un nom connu pour les amateurs de Bis. Ce photographe et documentariste de formation est également devenu scénariste/producteur/réalisateur de plusieurs films tous genres confondus. Une vingtaine de longs métrages à son actif, tous d'honorables représentants du cinéma populaire, mais pas vraiment d'?uvre marquante qui sorte du lot. Il demeure plus connu pour son thriller LE DIABLE A 7 VISAGES (tourné aux Pays Bas en back-to-back avec la comédie I DUE DELLA F.1 ALLA CORSE PIU PAZZA,PAZZA DEL MONDO !) ou pour son PAVONE NERO en 1974 , sorti caviardé de séquences X en France sous le titre CHALEURS SEXUELLES.

Il faut quand même avouer qu'il ne se débrouille pas trop mal compte tenu des conditions. Un tournage rapide de 4 semaines dans des décors Incas déjà existants, avec un scénario qui tente de rapiécer ce qu'il peut afin de donner un minimum de cohérence à l'ensemble. Tourné à la fois aux Studios de la Vides et ceux de la Elios, il alterne avec de jolies séquences en plans larges, faisant même preuve d'une hardiesse visuelle lors de l'assaut final, avec de beaux travellings arrières sur la meute des rebelles en furie. Idem pour l'attaque de la Cité d'Atahualpa : ça a de la gueule ! Un minimum de figurants pour donner un sens réel de peuple soumis, là aussi l'illusion reste parfaite. Les costumes amplifient cette idée de luxuriance, avec profusion de couleurs et-fatalement- de plumes démesurées multicolores qui font l'effet escompté. Là aussi, vue la pauvreté du budget initial, l'ensemble des costumes auront été empruntés à une autre production. Le scénario escamote le conventionnel attendu dans des aventures herculéennes. Hercule vient d'une période inconnue appeler communément l'Antiquité, et voilà qu'il rencontre un peuple supposé avoir pris possession de sa terre quelques 1 000 ans après. Tout comme l'incongruité de ses deux camarades échoués morts qui sont Diomède et Acheo. Pas de monstres à affronter, pas d'animaux à tuer... Hercule ne montre d'ailleurs sa force peu commune lors de trois petites scènes. Cette aventure inca reste probablement l'un des plus étranges dans le décorum filmique du héros antique. Mais aussi l'un de ses plus communes puisque si la narration intègre la régulière histoire d'amour avec une princesse en danger, plusieurs séquences dansées (on y revient), un peuple opprimé et le climax final, on reste en présence d'une bandelette italo-andalouse plus d'aventures que de mythologie, même brinquebalante.

Enfin, le scénario, co-écrit par le réalisateur/producteur et le journaliste Franco Tannozzini, n'aboutit qu'à un long métrage à la durée insuffisante. Civirani prend alors le soin d'embaucher le chorégraphe Gino Landi qui avait travaillé sur son Mondo SEXY INTERDIT de 1963 (et avec lequel il retravaillera pour son second mondo VOLUPTES DIABOLIQUES en 1965). Et donc de tourner une très très très longue (voire interminable) séquence de danse locale nocturne afin d'obtenir une durée adéquate pour l'exploitation. Donc plus 6 minutes de plumes et danses sans aucun rapport avec l'action - même les scènes de coupes sur les visages n'apparaissent pas naturels, le pire étant ceux avec Mark Forest, visiblement tournés dans d'autres décors. Même remarque pour la danse de pré-sacrifice dans la première partie du film, beaucoup trop importante pour être honnête. On y ajouter des stocks shots provenant d'un autre film pour clôturer le film avec des vues aériennes de montagnes, et le tour est joué. En clair, le film ne dure qu'en réalité qu'un peu moins de 73mn. Côté équipe, on retrouve Mark Forest dans le rôle d'Hercule. Un Hercule imberbe, mais surtout, le choix de l'acteur s'effectua car, selon Civirani, il était le « Maciste qui rapportait le plus » à l'époque, nonobstant ses capacités d'acteurs au demeurant très limitées ici. Son inexpressivité atteint parfois de jolis sommets. Mais ce sont les muscles que recherchent les auteurs et les spectateurs. Donc faisons fi du jeu. Giuliano Gemma en prince Inca effectue un travail honorable, lui aussi tous muscles dehors. Bon, pour le costume, il faudra par contre repasser pour la crédibilité d'une peau de bête glissée dans le slip noir pour faire pagne péruvien. Mais le film n'étant pas à une bizarrerie près, il ne faut donc pas s'alarmer. Là où HERCULE CONTRE LES FILS DU SOLEIL gagnent en qualité : via la partition du hélas très peu (re)connu Lallo Gori (de son vrai prénom Coriolano). Il opère une partition superbe, aux mélodies riches et diversifiées. A l'instar de Francesco de Masi pour HERCULE L'INVINCIBLE, Gori donne au film de Civirani une ampleur inédite. Un petit bémol : les séquences dansées, rajoutées sur le tard, collent très peu avec la composition effectuée auparavant. La moment Plus de cette critique : l'un des assistants réalisateurs n'est autre qu'Emilio Miraglia, futur auteur de LA DAME ROUGE TUA 7 FOIS et l'APPEL DE LA CHAIR, qui en était à son 3e péplum.

Un menu fixe avec trois choix : film, versions et suppléments. Aucun accès par chapitre, même le film est bien découpé en 10 séquences. Un générique français incluant Les Films Jacques Leitienne en tête, et d'une durée complète de 82mn50. A noter que le générique français dure 40 secondes, alors que son homologue italien opte pour la complétude des noms pendant 2mn19 (et donc du morceau musical complet). Un format Scope 2.35:1, avec 16/9e, dans une copie propre, sans griffures notables ni traces de compression. Les détails ne sont pas toujours heureux, mais les couleurs luxuriantes des costumes multicolores éclatent vraiment à l'écran, tous comme les gros plans bien définis. Si l'on met de côté des scènes nocturnes lavasses (tournage extérieur en forêt oblige), l'ensemble reste très agréable à l'oeil.

Deux pistes audio, français et italienne, avec sous-titres français optionnels. Un peu plus de souffle sur la piste française où les dialogues sont enregistrés un peu plus forts, couvrant plus musique et effets sonores. Mais les deux mixages apparaissent de qualité presqu'égale. Dialogues largement audibles et la partition de Lallo Gori bien mise en évidence.

Un entretien avec Michel Eloy sur presque 40mn, qui revient intensément sur le début de la carrière du réalisateur, la mythologie herculéenne, les origines historiques précolombiennes, les influences diverses, le déclin du péplum? mais au final assez peu sur le film. Artus film joint également le générique italien de début et de fin : comme indiqué juste avant, ceci indique clairement que les français coupaient massivement les intervenants du film, tout en faisant de sacrées fautes d'orthographe tout confondus pour le générique de début. Lallo Gori devient Callo Gori, Osvaldo Civirani devient Oswald Civirani, tous les interprètes du film sont expurgés, etc... des approximations et pratiques qui étaient hélas assez monnaie courante en France à cette époque. L'édition se complète d'un diaporama d'affiches et photos, puis des films annonce de la collection Péplum de l'éditeur

Remerciements à l'équipe de Boxofficestory.com

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
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Un Hercule qui manque de punch
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L'édition vidéo
ERCOLE CONTRO I FIGLI DEL SOLE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Artus
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
2.35 (16/9)
Audio
Italian Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Le Sauvage et le Cruel : Entretien avec Michel Eloy (37mn07)
    • Générique de début et fin italien (3mn01)
    • Diaporama (1mn17)
      • Films annonce
      • ERCOLE L'INVINCIBILE (VO - Scope 2mn45)
      • HERCULE CONTRE LES FILS DU SOLEIL (VF - Scope - 3mn55)
      • LE GRAND DEFI (extrait VF - 1mn12)
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