John Jaspers ravagé par le chagrin causé par le meurtre
de son ami est sur le point de se suicider lorsqu'il fait la rencontre
d'un énigmatique "M". Ce dernier lui propose un marché,
la vengeance en échange de son âme... Pour un homme qui
n'a plus rien à perdre, le choix se fait assez rapidement avec
peu de persuasion !
FAUST est l'adaptation d'une bande dessinée pour adulte. Oubliez les Superman et autre Batman pour vous tourner vers des univers bien plus glauques et violents. Ainsi, on se rapprocherait bien plus de Spawn. Et justement, on peut se demander si le cinéma n'a pas un problème avec ce type d'adaptation. La version "live" de SPAWN étant plutôt ratée, FAUST lui emboîte le pas avec tout de même plus d'honneurs. Le film ne gomme pas volontairement les thèmes les plus gênant dont le sexe et la violence.
L'univers de FAUST est assez compliqué et n'est pas en raison de l'histoire qu'il développe. Ce sont plutôt tous les personnages qui évoluent à l'intérieur, chacun traînant un lourd passé ou des motivations parfois étranges. Le film ne se borne pas à raconter l'histoire classique d'un super héros. Les liens reliant chaque personnage sont donc conservés tels que l'on pouvait les trouver dans la bande dessinée, en tout cas le peu que j'ai pu en lire (merci à Marc Godin). Autre aspect non épuré, les personnages ont aussi des vies sexuelles dont l'une des scènes se terminent de façon plus qu'amusante par une punition inattendue. Malheureusement, c'est cette insistance sur tous ces personnages qui dessert le film. Ainsi, on n'obtiendra jamais d'explications sur les motivations exactes de pas mal des protagonistes de l'histoire ou le pourquoi de certains évènements (l'ambassade ?).
La genèse de Faust est plutôt sympathique tout comme sa vengeance. La partie finale du film sombre hélas plus ou moins dans le ridicule. On peut y assister à une messe noire aux incantations limite comiques. Il y a bien de bonnes idées visuelles mais elles sont anéanties par les fautes de goût des spectateurs de la cérémonie. On notera aussi l'apparition d'une créature quelque peu incongrue face à Faust lors de cette messe noire finissant d'enfoncer le film. Fort dommage puisque jusque-là, sans être extraordinaire, FAUST n'était pas si mal en alignant les scènes gores, de sexe et d'exposition des personnages.
Fantastic Factory est une maison de production basée en Espagne. Elle s'est créée dans l'optique de réaliser des films de genre et plus particulièrement de l'horreur et du fantastique. Elle se lance d'ailleurs avec la complicité d'un certain Brian Yuzna. FAUST est donc la première production de Fantastic Factory où l'on retrouve Brian Yuzna à la réalisation. Celui-ci se déplace donc en Espagne avec Screaming Mad George. Deux noms qui ne sont pas sans évoquer l'excellent SOCIETY et LA FIANCEE DE RE-ANIMATOR. Dans ses bagages, il embarque aussi Jeffrey Combs lui donnant pour une fois l'occasion d'interpréter un personnage moins barré que d'habitude (enfin presque...).
Bénéficiant d'une bonne définition pour l'image, le DVD français de FAUST est plutôt de bonne facture. Une comparaison avec le disque américain laisse pourtant apparaître quelques évidences. L'image n'a pas du tout les mêmes tonalités. Inexplicable seulement par le fait que l'un dispose d'une image en PAL et l'autre en NTSC. Les images sont donc bien plus chaudes et le constraste beaucoup plus accentué sur le disque US. D'un autre côté, le disque français bénéficie d'une compression supérieure à son homologue américain... Autre problème, les cadrages ne sont pas exactement les mêmes. Le disque français affiche un poil plus d'image que l'américain. L'inverse se produit sur le bas de l'image.