Contrôleur aérien, Dylan Branson (Michiel Huisman) est un petit génie à même de calculer de tête des trajectoires en prenant en compte tous les paramètres qui l'entourent. Mais cette compétence le mène à comprendre que des événements semblent se répeter chaque jour dans sa vie. De petits rien qui semblent n'avoir aucune importance mais qui vont sceller son destin...
Perçu à tort comme une resucée d'UN JOUR SANS FIN, ce 2:22 risque de décevoir ceux qui en attendraient le même concept. En réalité, le film de Paul Currie s'écarte de celui d'Harold Ramis puisque le héros de l'histoire n'est pas coincé dans une boucle temporelle l'obligeant à revivre inlassablement la même journée. Ici, le personnage principal se rend simplement compte que des événements particuliers se répétent chaque jour à la même heure : une goutte qui tombe, un couple qui se dispute... Pas forcément au même endroit et pas avec les mêmes personnes, juste de curieuses coïncidences qui se renforcent chaque jour ! Du coup, il n'est plus question de jouer avec ce qui entoure le héros pour tenter de modifier le déroulement de la journée. En réalité, 2:22 a beaucoup plus de points communs avec DEAD AGAIN de Kenneth Brannagh qu'avec UN JOUR SANS FIN. Le film de Paul Currie est ainsi un mélodrame romantique se déroulant sur le fond d'un thriller mystérieux et surnaturel.
Avec 2:22, Paul Currie signe son second long-métrage en tant que réalisateur. Mais le cinéaste travaille dans l'industrie cinématographique depuis de nombreuses années. Originaire d'Australie, il débute dans le cinéma au milieu des années 90. En 2003, il fonde une maison de production, Lightstream Entertainment avec Charles Morton. Cela permet à Paul Currie de réaliser le drame ONE PERFECT DAY. Deux ans plus tard, après s'être agrandi, Lightstream Entertainment quitte Melbourne en Australie pour s'installer à Los Angeles. Pour autant, lorsque 2:22 va être réalisé, une grosse partie du tournage ne se déroulera pas sur le sol américain. Cela peut paraître un peu curieux puisque l'action du film se déroule à New York et que de nombreuses scènes s'articulent autour ou à l'intérieur de la gare centrale de New York. Pour des raisons budgétaires, de taxes mais aussi de logistique, la gare sera recréée en studio en Australie ! A partir de là, il n'y a rien de surprenant à ce qu'une grande partie de la distribution soit d'origine australienne avec en tête Teresa Palmer et Sam Reid qui gravitent autour du hollandais Michiel Huisman venant juste de gagner en popularité grâce à un rôle récurrent dans GAME OF THRONES. Il faut bien reconnaître qu'à moins de bien connaître New York, 2:22 fait illusion et ne donne pas vraiment l'impression d'avoir été tourné à l'autre bout de la planète.
Paul Currie emballe le film dans une mise en image soignée, parfois très clip. Cela s'avère plutôt agréable à l'oeil. Néanmoins, plus l'histoire se dévoile et plus tout ce que l'on a vu auparavant ne donne pas l'impression d'être spécialement cohérent. A la décharge des auteurs, le film traite d'un sujet peu réaliste et la logique ne peut que s'éffacer. Mais, à moins d'être emporté par la romance entre les deux personnages, la résolution du mystère n'est pas spécialement satisfaisante ! Les passages les plus spectaculaires ont même un aspect artificiel. Lorsque le héros joue la vie de passagers pour prouver qu'il est le meilleur des contrôleurs aériens, cela offre quelques images réussies à défaut d'être réalistes sur la manière dont on gère les avions dans une tour de contrôle. 2:22 est au final un film assez inégal mais plaisant à l'oeil.
2:22 n'a pas connu de sortie cinéma en France, pas plus que dans la plupart des autres pays. Pour le découvrir, il faut donc se tourner vers la VOD, une édition DVD ou bien un Blu-ray. C'est sur ce dernier que nous avons pu constater que Metropolitan propose une magnifique image en haute définition et au format large respecté (2.35 [16/9]). A défaut de voir le film sur grand écran, il est donc ainsi possible de le découvrir chez soi avec le choix entre la version originale sous-titrée ou son doublage français. Les deux pistes audio en DTS HD Master Audio 5.1 offrent un joli rendu sonore.
En complément du film, on peut visionner des bandes-annonces d'autres titres de l'éditeur mais aussi trois petits documentaires : "L'histoire et les personnages", "Le réalisateur et les acteurs" et "Recréer New York". Le dernier, comme son nom l'indique, se focalise sur le tournage en studio où la fameuse gare de New York a été refaite avec décors et images de synthèse. Les deux premiers sont bien moins passionnants, paraphrasant souvent ce que l'on voit dans le film mais ne dévoilant en réalité que bien peu de choses sur 2:22 et sa genèse.