Header Critique : CYBORG 2087

Critique du film et du DVD Zone 2
CYBORG 2087 1966

 

CYBORG 2087! Voilà un titre qui claque! Un promesse de cyborgs, de science-fiction (ou de 2087 circuits électriques) et de lendemains qui déchantent. Ainsi Garth A7 (Michael Rennie) est envoyé de l'année 2087 vers 1966 afin de retrouver le Professeur Zellar (Warren Stevens), inventeur de la radiotélépathie. Ce que ce dernier ne sait pas pas : son invention a permis l'installation d'une dictature sans libre-pensée! Il faut donc que Garth A7 empêche la présentation de l'invention aux militaires américains. Il sera aidé en cela par son assistante (Karen Steele). Mais deux Tracers venus du futur tentent d'éliminer Garth A7 avant qu'il ne réussisse sa mission.

Comme toute série B qui se respecte, l'ensemble des intervenants fleurent bon le Corman-Concept. A savoir un tournage rapide et des « stars » vieillissantes assurant une visibilité maximale au niveau des affiches - donc d'attirer le chaland. Ici Michael Rennie, 15 ans après LE JOUR OU LA TERRE S'ARRETA, il revient à la SF, avec certes beaucoup moins de lustres.. il se trouvait en fin de carrière, juste avant l'excellent LA GUERRE DES CERVEAUX de Byron Haskin, mais entre quelques tournages italiens (NUDE… SI MUORE, quand même) et un piteux dernier film, DRACULA CONTRE FRANKENSTEIN. Quelques seconds couteaux habitués d'Hollywood, oscillant de grosses productions vers des productions B. Ainsi le Lance Henricksen 50'S/60's, j'ai nommé Wendell Corey (FENETRE SUR COUR ou ASTRO-ZOMBIES, quel grand écart!). ou encore Warren Stevens qui fit lui l'équilibre entre PLANETE INTERDITE, POLICE SUR LA VILLE et… SAMURAI COP! L'héroïne-scientifique de service, Karen Steele, vacillant d'OPERATION REQUINS avec Victor Mature, vers le bon western LA CHEVAUCHEE DE LA VENGEANCE de Budd Boetticher et échouant chez John Derek en 1969 (on ne peut pas tout réussir dans la vie).

Entre la responsabilité du scientifique sur sa création, les paradoxes temporels et la notion nouvelle à l'époque de cyborg, le scénario d'Arthur C.Pierce - pourtant habitué au pire- s'ingénie à construire son histoire - connaissant très bien les limitations budgétaires qui rendaient impossibles les rendus visuels SF trop complexes. Il fallait donc se concentrer sur la narration. Qui devient ainsi quelque peu plus étoffée que le commun des récits de SF américains des années 60.

Il faut rendre hommage au vétéran Franklin Andreon, auteur par ailleurs la même année d'un psychotronique DIMENSION 5 (lui aussi utilisant le voyage dans le temps). Rompu aux exercices de tournages rapides/pas chers au studio Republic ou à la télévision, il tente de rendre CYBORG 2087 plus riche qu'il n'y parait. Certes, le rythme demeure inoffensif et le rendu très télévisuel, sans risque. Mais c'est professionnel. Le film demeure largement regardable, équilibré. Ceci malgré quelques scories typiquement 60's (les interminables scènes de jerk avec les 4 jeunes) et autres artifices afin d'allonger la durée à l'heure et demie réglementaire. Maintenant, l'absence de style propre façonne le film de manière complètement impersonnelle et au mieux fonctionnelle. Il se laisse regarder, avec ce sentiment d'assister à une série B surannée possédant malgré elle un concept novateur.

Le film n'échappe malheureusement pas au ridicule avec ses quelques scènes de technologie simpliste. L'inévitable scène avec le singe de service  supposée faire rire le spectateur gêne plus qu'autre chose. La vision du futur et ses « progrès » techniques prête plus à rire qu'autre chose, le look des Tracers (Charles Band aurait-il d'ailleurs péché ses idées chez son poissonnier pour son TRANCERS, d'ailleurs?) avec leur montre-boussole et leur casque de coiffure ne sont pas mieux lotis. En fait, il faudra laisser de côté toute espérance de sortie de l'ornière de la série B fauchée. Et rester concentré(e) sur un film d'un autre temps, qui se repose sur son concept de voyage temporel particulier. Essayant contre vents et marées de demeurer cohérent. CYBORG 2087 se suit distraitement à défaut d'être passionnant. Rien de révolutionnaire mais le parti pris d'origine étant suffisamment atypique pour emporter l'adhésion, malgré une exécution sommaire.

Artus Films propose pour la première fois sur le territoire français la possibilité de visionner cette curiosité. Le film apparait dans le coffret LA GUERRE DES ROBOTS en compagnie de trois autres films. A lecture du résumé du film, on ne peut s'empêcher de penser à plusieurs éléments comme «La Fin de l'Eternité» d'Isaac Asimov, le «Soldier of Tomorrow» d'Harlan Ellison, et, bien évidemment, au TERMINATOR du légérissime James Cameron qui repose sur exactement le même concept. Hasard ou coïncidence? Hum-hum.

Video : Un carton indique avant le début du film que la copie n'est pas dans un état optimal. Une bonne chose. Le film a été tourné à la base en format 1.85:1, il se présente cependant ici dans une copie au format 1.37:1. Ce qui laisse à penser qu'il s'agit du matériel pour le télévision américaine. CYBORG 2087 possède une durée complète de 78mn41. Le menu du disque produit le choix de deux films: OBJECTIF TERRE ou CYBORG 2087. Après avoir sélectionné le second film, on notre une disposition différente du menu des films Artus. Une présentation verticale, agréable, avec l'affiche du film sur la gauche. Le lancement du film, choix d'accès via 8 chapitres, diaporama et film annonce. Du côté des bonnes choses, la copie s'avère plutôt propre, sans trop de poussières blanches ou griffures. D'un autre côté, les couleurs semblent incongrues voire totalement en dehors de ce monde - sans que cela soit voulu par les auteurs! Des plans extérieurs avec un ciel virant au vert fluo ou des intérieurs aux teintes magenta ou ocres (la première maison dans laquelle entre Garth A7 vers 6mn39). La définition reste parfois aléatoire et les scènes d'extérieur ne sont pas parmi les plus nettes. D'autre part, certaines bandes horizontales noires balaient l'écran de bas en haut de temps à autres, comme vers 37mn25. A noter que les anglophones pourront avoir le choix de la HD, puisque le label américain Kino Lorber annonce la sortie du film en Blu Ray pour 2017, avec un nouveau scan 2K du film au bon format. Il semble enfin que la version Artus soit cut, puisque Kino Lorber annonce une durée complète de 86mn.

Audio : le film reste inédit en France, il n'y a donc que la version anglaise d'origine En Dolby Mono encodé sur deux canaux avec des sous-titres français optionnels. Le menu offre simplement le lancement du film, il faudra donc utiliser le menu de votre lecteur pour déclencher les sous-titres., On dénombre quelques sauts de la bande sonore dès 0mn34) et quelques grésillements (entre 2mn22 et 2mn40, par exemple). La très envahissante (et souvent pénible) musique du vétéran Paul Dunlap reste celle qui transparait le mieux. Mais on note assez peu de souffle, une légère résonance métallique de temps à autre -surtout dans le scènes de complet silence comme vers 13mn40: rien de bien méchant en soi, ceci dit. Les dialogues restent parfaitement audibles, laissant une impression relativement plaisante au global.

Suppléments: CYBORG 2087 se trouve donc dans le coffret de 4 films nommé LA GUERRE DES ROBOTS. Vous pouvez donc trouver sur le même disque non seulement le film annonce et un diaporama de matériel relatif au film (voir les spectaculaires photos d'exploitation italiennes truquées!), mais également d'avoir accès au film OBJECTIF TERRE. Le coffret contient également un autre disque contenant LE MAITRE DU MONDE et CREATION OF THE HUMANOIDS, tout comme un court livret de 12 pages sur le sujet des robots dans le cinéma de SF US entre 1951 et 1966. Et en complément, 4 cartes postales des films présents, puis le catalogue papier de l'éditeur.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
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L'édition vidéo
CYBORG 2087 DVD Zone 2 (France)
Editeur
Artus
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h18
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • CYBORG 2087
    • Film annonce (1mn26)
    • Diaporama (0mn53)
    • TOBOR THE GREAT
    • CREATION OF THE HUMANOIDS
    • TARGET EARTH
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