Greta quitte les Etats-Unis pour accepter un poste de gouvernante en Angleterre où elle aura la charge d'un petit garçon. A son arrivée dans un imposant manoir lugubre, elle se rend compte que son emploi va prendre une tournure très étrange !
La subtilité, ce n'est pas vraiment ce qui caractérisait la filmographie de William Brent Bell jusqu'ici. Le cinéaste américain avait ainsi mis en scène STAY ALIVE, une sorte de slasher surnaturel sur fond de jeux vidéo, ou encore DEVIL INSIDE, une histoire d'exorcisme filmée à la manière d'un faux documentaire. William Brent Bell semblait être un cinéaste ancré dans son époque. Pourtant, THE BOY adopte une approche résolument classique. En dehors de quelques détails, il se montre même assez intemporel. THE BOY se rattache ainsi aux films d'épouvante gothique à base de maison hantée. Le premier tiers du film installe une ambiance inquiétante en dévoilant l'étrangeté des occupants du vieux manoir. Ce n'est pas un mystère, l'affiche du film et les bandes-annonces l'ont déjà dévoilé, l'héroïne ne va pas s'occuper d'un enfant mais d'une poupée de porcelaine. Ce postulat de départ, THE BOY l'expose merveilleusement bien en se focalisant sur les rares personnages et ses décors gothiques angoissants. Omniprésente, la poupée reste intangible et inexpressive ce qui la rend bien plus sinistre. Peut être parce que son masque impénétrable permet d'y projeter les fantasmes horrifiques des spectateurs. A ce niveau là, THE BOY réussit son coup en créant quelques séquences de trouille avec une économie de moyen salutaire !
William Brent Bell aurait donc atteint la maturité ? Pas sûr puisqu'en réalité THE BOY a été produit dans le sillage d'oeuvres plus posées qui ont rencontré un succès public. De plus, la poupée maléfique d'ANNABELLE est sortie l'année précédente. On ne peu même pas dire que le sujet du film soit spécialement novateur puisque l'on peut y déceler des réminiscences du SOUS-SOL DE LA PEUR ou du plus récent et excellent HOUSEBOUND. Toutefois, William Brent Bell exploite très bien son concept avec une mise en image soignée faisant la part belle aux décors et aux comédiens. Seul bémol, la dernière partie du film provoque une rupture de ton assez notable. Ce sera jugé comme un bon point par certains ou comme un défaut par d'autres. Mais cette conclusion fait voler en éclat l'aspect inquiétant de sa poupée pour nous livrer un final, certes nerveux, mais plus terre à terre... Cela reste tout de même une bonne surprise dans le domaine du cinéma d'horreur en 2016.
Comment souvent chez Metropolitan, le Blu-ray de THE BOY n'est pas pris en défaut techniquement. Le transfert en haute définition (1080p/24) retranscrit une image cinéma soignée, ce qui permet de s'immerger naturellement dans l'ambiance du film. Il en va de même en ce qui concerne les partie audio. Le disque propose le choix entre la version originale sous-titrée et le doublage français, les deux en DTS HD Master Audio 5.1. Sur la version originale, le spectacle est assuré en reproduisant l'environnement sonore d'un vieux manoir avec les grincements des portes ou les craquements de parquets. De quoi nous faire sursauter avec délice lorsque la tension monte !
D'un point de vue technique, le Blu-ray de THE BOY ne déçoit pas. Mais le contenu additionnel est plutôt pauvre, voire inexistant. En effet, le disque ne contient rien d'autre que des bandes-annonces et même pas celle de THE BOY. Une fois que vous aurez vu le film, vous n'apprendrez donc rien sur le film et il ne vous sera proposé qu'un avant-goût de quelques films d'horreur déjà sortis chez le même éditeur : FRANKENSTEIN, LAZARUS EFFECT, JESSABELLE et MAGGIE. Enfin, bon point pour l'éditeur, le film dispose d'options pour les malvoyants ainsi que les malentendants avec une piste dédiée (Audiodescription) ainsi que de sous-titrages adéquats.