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Critique du film
THE HORDE 2016

 

Quelques étudiants, leur professeur ainsi que son compagnon partent pour un week-end éducatif en forêt. Ils ne manqueront pas de tomber rapidement nez à nez avec des mutants dégénérés qui n'apprécient pas les campeurs. Manque de bol pour les agresseurs, dans le groupe se trouve John Crenshaw, un ancien Navy Seal, qui déteste qu'on vienne faire des misères à sa compagne…

Avec une vingtaine d'années de carrière, Paul Logan est déjà apparu dans un nombre conséquent de films. Et comme le comédien est ceinture noire de karaté et un pratiquant assidu des arts-martiaux, il a fort logiquement interprété les gros bras à de nombreuses reprises tout en réalisant lui-même ses propres cascades. On le retrouve ainsi assez souvent devant la caméra de Jim Wynorski comme dans KOMODO VS COBRA ou encore SHOCKWAVE. Dans le même registre, celui des films produits à destination de la vidéo, il n'a pas manqué d'aller jouer du côté de The Asylum (MEGAPIRANHA, THE TERMINATORS). L'acteur a même interprété Dracula dans VAN HELSING II : DRACULA CONTRE LES VAMPIRES, titre français abusif de WAY OF THE VAMPIRE. Dès lors, rien de surprenant à ce que le comédien se retrouve en tête d'affiche de THE HORDE où un héros musclé est confronté à une poignée de mutants dans la forêt. Néanmoins, THE HORDE marque aussi le passage du comédien à l'écriture et l'inspiration de Paul Logan ne se porte pas sur le «badass» LA HORDE, un autre film sous influence. A l'évidence marqué par le cinéma des années 80 et ses comédiens musclés tels que Sylvester Stallone ou Arnold Schwarzenegger, Paul Logan suit les traces de RAMBO et COMMANDO. Dans THE HORDE, le héros est à même d'éradiquer le maximum d'assaillants avec une efficacité redoutable et sans l'aide de personne ! A la place des mafieux et autres terroristes, vilains un peu galvaudés, THE HORDE met son personnage principal face à des adversaires qui semblent sortir tout droit de LA COLLINE A DES YEUX et DETOUR MORTEL. Toutes ces inspirations sont extrêmement marquées, on reconnait par exemple des passages et postures provenant directement de RAMBO et RAMBO II : LA MISSION. Du côté des vilains mutants, l'intrigue suit les figures imposées du genre et s'égare même vers les délires un peu scabreux de LA COLLINE A DES YEUX 2. Présenté ainsi, THE HORDE est plutôt attirant !

Il est temps de faire redescendre un petit peu l'enthousiasme. Car si THE HORDE tente d'être original, il suit tout de même de manière studieuse le canevas habituel de ce type de films. La séquence pré-générique établit la menace avant de nous présenter une poignée de personnages assez caricaturaux : la bimbo et son mec, l'ado coincé, l'étudiante sympa... Le film se déroule alors assez lentement avant l'arrivée en forêt et la première véritable attaque. Pour meubler, THE HORDE nous propose une échauffourée dans un bar tenu par Bill Moseley qui écope ici d'un petit rôle sans importance. Durant le préambule, on découvre aussi que les mutants ne sont pas les habitants les plus étranges de la forêt. On s'en apercevra lors d'une rencontre incongrue avec Don «The Dragon» Wilson qui interprète un vétéran philosophe. Peu importe, le film démarre réellement après quelques longues errances forestières. A partir de là, THE HORDE entre enfin dans le vif du sujet. Les moyens mis en œuvre sont à l'évidence un peu limités et la mise en scène de Jared Cohn est assez flottante. Le film est ainsi par moment percutant alors qu'à d'autres il se montre un poil mou. Dommage puisque l'idée de remplacer la frêle ingénue, l'habituelle dernière survivante, par un dur à cuire aurait pu donner un affrontement barbare et dantesque à la PREDATOR. Ce n'est pas vraiment ce que nous offre THE HORDE, petite production sympathique mais avec laquelle il faudra faire preuve de pas mal d'indulgences. Surtout que Paul Logan est crédible en guerrier avec sa musculature impressionnante mais son jeu de comédien n'a clairement pas soulevé autant de fonte. Costas Mandylor s'en sort un peu mieux en chef d'une tribu dégénérée mais c'est avant tout Vernon Wells qui se montre le plus à l'aise en jouant, comme souvent, les brutes épaisses !

Paul Logan déclare ici son amour au cinéma d'action avec THE HORDE et il ne s'arrêtera pas là ! En effet, il a déjà écrit un autre film qu'il présente comme PIEGE DE CRISTAL dans un asile psychiatrique. Paul Logan ne manque donc pas d'idées en agitant ses influences cinématographiques dans un shaker, au même titre que les artisans du cinéma Bis, ce qui devrait bien finir par payer un jour !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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