Bob est un agent immobilier qui tente de vendre à de jeunes mariés
la maison de leurs rêves. Dans le même quartier, il a trois
superbes affaires. Ou presque, puisque chacune d'elle a, en quelque
sorte, un squelette dans le placard. Comme c'est la règle et
qu'il est un peu trop honnête, Bob se doit de raconter l'histoire
de chacune des bicoques
Dans la première, une femme adultère est prise en flagrant délit par son mari. N'ayant rien de bien sympathique, l'homme cocufié entend éliminer sa femme et son amant. Comme souvent, le plan ne se déroule pas comme prévu. Une bonne mise en scène pour le segment le moins intéressant des trois. Il ménage tout de même quelques bons passages même si le tout est fort prévisible !
La seconde maison fut le théâtre d'une singulière histoire d'animaux. Un père attentionné auprès de sa gamine se voit du jour au lendemain remplacé par un singe dont personne ne connaît le propriétaire. Relégué au rang de figurant dans le cur de sa petite fille, l'homme ne peut le supporter, surtout que la petite créature est pour le moins agressive. Gros pétage de plombs pour le pauvre homme qui ne le méritait sûrement pas ! Un petit singe qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de INCIDENT DE PARCOURS, mais la comparaison s'arrête là. Les deux histoires sont assez différentes dans leur développement.
La troisième baraque n'a pas de véritable lien avec l'histoire si ce n'est que l'un des personnages y a résidé. Un jeune homme se rend un soir chez une psychiatre. Il lui raconte qu'il voit les meurtres d'un tueur en série. En effet, le Granny Killer (littéralement " mamie tueuse " !) défraie la chronique depuis quelques temps en découpant et en éparpillant les morceaux de ses victimes. Le potentiel de ce tueur est tel qu'il pourrait donner matière à un film de long métrage.
Dans la grande tradition du film à sketches, TERROR TRACT est l'un des derniers rares représentants qui soit sorti sur les écrans. Pourtant, pas mal de films étirent des histoires qui n'en seraient que plus efficaces dans un format plus restreint. Ainsi, les trois histoires de TERROR TRACT sont sacrément efficaces. Elles ne s'embarrassent pas à réaliser du remplissage ou à multiplier les personnages. Normal, puisque le temps imparti permet d'aller droit à l'essentiel.
Les films à
sketches ont presque toujours une thématique centrale ou une
ligne directrice qui relie chacun des segments. Ici, chaque histoire
joue au jeu des apparences pour nous démontrer que partout, derrière
le vernis des plus belles maisons ou des plus beaux quartiers, peuvent
se cacher les pires des horreurs. L'une des premières séquences
est, à ce niveau-là, annonciatrice de ce qui va suivre,
alors que l'on n'en prend pas conscience dès cet instant. TERROR
TRACT se permet au passage une grosse dose d'humour noir. Surtout
dans les passages avec l'agent immobilier et les deux dernières
histoires. La chute du film est d'ailleurs un pur moment comique des
plus réussis !
Dans l'ensemble, le transfert proposé est de bonne facture. L'image est nette et claire. Malheureusement, la compression fait des siennes. Cette étape aurait mérité un peu plus d'attention. En effet, sur certains plans, on peut voir dans les arrières plans les résidus d'une compression un peu trop appuyée. Cela ne gâche pas la vision du film mais les spectateurs les plus pointilleux trouveront à y redire. D'un autre côté, le disque présente un transfert anamorphique (16/9) au format cinéma respecté ce qui n'était pas le cas du disque américain.
Puisque l'on parle de l'édition américaine, le disque français le surclasse sur bien des points. Par exemple, on bénéficie au choix d'une bande son en Dolby Digital 5.1 ou DTS en version originale ainsi que pour le doublage français. Le disque américain se contentait d'une piste sonore anglaise en stéréo surround. Bien évidemment, on gagne largement en dynamique sur le DVD français. Nous n'avons pas entendu de différences notables entre les pistes Dolby Digital et DTS. Précisons qu'à l'origine, le film n'avait pas de piste son DTS. On suppose qu'elles ont été créées pour la sortie du DVD. Bien entendu, le disque contient un sous-titrage en français. Chose rare, on peut l'activer ou le désactiver à la télécommande ce qui devrait ravir les fous de VO pure !
Au dos de la jaquette, on nous indique un Making Of. Une fois sur le menu principal, celui-ci s'est transformé en "Chutes". En lieu et place d'une Featurette ou d'un documentaire, c'est donc un assemblage de prises plus ou moins ratées. Les acteurs se plantent dans les dialogues, se mettent à pouffer de rire ou se coincent le nez dans le clap. Ca dure environ quinze minutes et il faut bien l'avouer cela n'a rien de bien informatif ! Nous n'avons plus qu'à nous rabattre sur les story-boards. Deux séquences sont présentées l'une après l'autre. Tout d'abord l'introduction du film puis la fin du sketch "Bobo". On peut voir les deux scènes se dérouler alors que les planches de story-boards changent au fur et à mesure que l'action s'écoule. Sympa sans plus ! Derniers bonus de ce disque, les bandes-annonces ! En plus de celle de TERROR TRACT, on peut découvrir les bandes-annonces de quatre autres films édités par Opening en DVD. A noter que si le disque américain était dépourvu de véritable bonus, il proposait un second film, CHERRY FALLS, pour le prix d'un seul.
TERROR TRACT est un petit film bien plus aguicheur que certains des gros titres supposés être horrifiques sortis en DVD dans nos contrées. Plutôt bien écrit et réalisé, on espère que TERROR TRACT ne passera pas aussi inaperçu sur DVD que lors de sa sortie en salles.