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Critique du film et du DVD Zone 2
BREED, THE 2001

 
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Dans un futur proche, les vampires dévoilent leur existence aux autorités. Le but étant de permettre aux deux races de vivre en harmonie. Cet état de fait toujours secret auprès du public, un tueur vide de leur sang ses victimes. Un flic, dont le partenaire vient justement de se faire saigner, se voit assigner un policier vampire comme partenaire pour résoudre l'enquête…

Le "Buddy Movie" pourrait être un sous-genre en soi. Le concept étant d'associer un flic et un personnage antagoniste pour les besoins d'une enquête. Ainsi, parmi les premiers "Buddy Movies", on a eu droit à l'association interraciale du blanc et du noir. Parfois on cumule en ajoutant le fait que l'un des deux est un malfrat (48 HEURES…). Plus généralement, les deux personnages sont des flics provenant de milieux très différents provoquant un choc des cultures : le russe et l'américain (DOUBLE DETENTE), le jeune et le vieux (L'ARME FATALE)… Forcément au jeu des combinaisons, il était logique de toujours se renouveler en proposant ce qui n'avait jamais été fait auparavant. L'homme et le chien étant une combinaison fort appréciée (CHIEN DE FLIC, TURNER & HOOCH…). Ce qui nous mène au fantastique puisque le "Buddy Movie" n'aura pas hésité à s'y insérer. On y trouve donc l'être humain et l'extraterrestre (FUTUR IMMEDIAT, HIDDEN…) et même le vivant accompagné d'un ancien vivant (FLIC OU ZOMBIE). La formule du "Buddy Movie" étant assez bien réglée. Les deux personnages se prennent le bec si possible de manière comique tout le long de l'histoire. Ils finissent par apprendre à se connaître et à se respecter pour finalement terminer comme de bons vieux amis. THE BREED suit le même canevas et fait donc partie sans aucun doute possible de ce sous-genre.

Alors qu'il aurait été logique de ne pas aller trop en avant dans les mélanges contre nature pour développer les relations entre les deux personnages ainsi que les deux univers, THE BREED continue son melting-pot jusqu'à l'overdose. Le film démarre avec un peu d'action puis développe son histoire à la façon d'un film noir des années 40/50 qui se serait perdu dans les décors ternes d'un BRAZIL. Une bonne intention gâchée par les ruptures de ton ahurissantes des scènes d'action, tirées tout droit d'un John Woo ou assimilé. Les personnages un peu rigides deviennent tout d'un coup agiles et ultra performants. Le tout étant mis en image de manière clinquante. Les acteurs n'étant pas plus convaincants que le réalisateur dans ce type de scène, le résultat est au mieux incongru et au pire ridicule. On notera aussi une scène qui ne dépareillerait pas dans une pièce de boulevard. L'un des personnages crierait "Ciel, mon vampire !" cela n'en serait pas plus risible ! Ajoutons à cela des références, distillées ici ou là, au cinéma fantastique comme les noms de certains personnages : Orlock (NOSFERATU), Barbara Steele (LE MASQUE DU DEMON, LA CHAMBRE DES TORTURES…). Une attention des scénaristes qui ne pensaient probablement pas que le film allait devenir ce qu'il est à présent…

Comble du ridicule, THE BREED a été réalisé avec un grand sérieux. Et la manière dont se clôt le film pourrait même laisser envisager une séquelle. Si cela devait arriver, on prendrait le terme dans son sens propre en considérant cela comme une conséquence fâcheuse ! Le peu de moyen mis en œuvre pourrait à la limite ouvrir les portes à une nouvelle série télévisée. Au vue du scénario du film, il n'en résulterait pas grand chose de mieux…



Adrian Paul plus connu pour son rôle de bellâtre immortel sur le petit écran (HIGHLANDER) campe une autre créature apte à affronter les affres du temps. On a même droit a un sympathique flash-back sur son passage vers le monde des vampires. En dehors de cette scène, il traverse le film complètement éteint. Le reste du casting en fait de même, ce qui laisse à penser que la direction d'acteur fut catastrophique au moment du tournage. On apprend d'ailleurs dans le commentaire audio que pour le réalisateur, l'aspect visuel prime. Ainsi, il passe des journées à préparer un plan et met en boite en une prise des scènes de dialogues. Il est vrai que le budget limité (trois millions de dollars) du film lui imposait des limites au niveau du temps de tournage... mais quand même !

Le commentaire audio confirme un peu tout ce que l'on dit déjà dans la critique du film lui-même. Le réalisateur cite ses réfèrences n'hésitant pas à les instituer comme des hommages à Stanley Kubrick, BRAZIL, IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN, MATRIX ou le cinéma asiatique. Il va même jusqu'à dire d'une séquence que c'est un peu comme du John Woo dans un film de Terry Gilliam. Seul avantage de ce commentaire audio, il n'y a aucun temps mort. Le réalisateur et Adrian Paul parlent sans discontinuer. Ce qu'ils ont à dire n'est pas toujours très intéressant, surtout lorsqu'ils s'extasient sur le travail réalisé. La meilleure intervention du moment revient à Adrian Paul expliquant que le même film dans les mains d'un autre réalisateur aurait pu donner un résultat très mauvais. Et c'est vrai, on peut toujours faire pire !

Toujours dans le commentaire audio, on apprend que la plupart des plans ont été modifiés d'une manière ou d'une autre. Des filtres, des superpositions... Enfin, tout ce qu'il faut pour donner un aspect très particulier à l'image. Le réalisateur joue donc les apprentis sorciers en utilisant toutes les techniques à sa disposition, histoire de jouer l'esbroufe. A l'arrivée, l'image est souvent verdâtre ou bleutée mais toujours très sombre. L'image du DVD fait ce qu'elle peut pour retranscrire cela. Pas évident, d'où quelques problèmes de compression surtout dans les arrières plans. L'aspect sonore quant à lui est plutôt bon. Sans être ce que l'on a entendu de meilleur, c'est un Dolby Digital 5.1 plutôt honnête et puissant.

Ce ne sont pas les quatre filmographies qui déclencheront nos passions. Reste au rayon des bonus, la présence de plusieurs bandes-annonces. Celle de THE BREED, logique, mais aussi d'autres films distribués par Columbia en DVD. Qu'ils soient déjà sortis (HOLLOW MAN) ou à sortir (LES VAMPIRES DU DESERT)...


THE BREED s'avère assez proche d'un RAZOR BLADE. Même manque de moyens évidents et envie de bien faire pour un résultat qui frise souvent le ridicule. On reconnaître toutefois à RAZOR BLADE une certaine originalité totalement absente de THE BREED. Celui-ci étant carrément raté !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
THE BREED DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Arabe
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  • Français
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