Au sein d'une université, une équipe de scientifique travaille sur un procédé qui permettrait de diminuer la dégénérescence du cerveau. Toutefois, officieusement et dans le secret, l'étude dérive vers la possibilité de réanimer le cerveau d'animaux décédés…
Après des études à l'Université de Californie, dans la section cinéma, David Gelb se lance dans la réalisation de documentaires. Il va ainsi connaître une petite renommée avec JIRO DREAMS OF SUSHI, un documentaire à propos d'un restaurateur japonais qui vise la perfection dans son domaine. David Gelb a depuis créée une série pour Netflix, CHEF'S TABLE, qui dresse le portrait de plusieurs cuisiniers à travers le monde. Du coup, THE LAZARUS EFFECT paraît un poil incongru entre ces deux projets dédiés à l'art culinaire ! Pour son premier film de fiction, David Gelb dirige donc un long-métrage pour Blumhouse Productions, une société qui s'illustre dans le cinéma d'horreur à petits budgets de PARANORMAL ACTIVITY à INSIDIOUS. C'est ainsi le cas de THE LAZARUS EFFECT qui met en image, avec des moyens limités, une histoire rédigée par Luke Dawson et Jeremy Slater.
De prime abord, THE LAZARUS EFFECT donne l'impression d'être un projet ambitieux et sérieux. Le film décrit les expériences d'un groupe de scientifique qui travaille sur la possibilité de prolonger la vie en réanimant des cadavres fraîchement décédés. Impossible de ne pas penser au FRANKENSTEIN de James Whale avec ses impulsions électriques sensées réanimées un cadavre et des scientifiques qui se substituent à Dieu. La question de la vie après la mort est d'ailleurs évoquée durant quelques dialogues. Toutefois, c'est là où le film s'égare, délivrant au final une démonstration brouillonne mélangeant de façon un peu maladroite plusieurs thèmes fantastiques déjà largement usités.
Si vous avez déjà vu L'EXPERIENCE INTERDITE, vous avez malheureusement déjà vu une grande partie de l'intrigue de THE LAZARUS EFFECT. Le scénario reprend l'idée d'une expérience menant des scientifiques à explorer les abords de l'au-delà. Au seuil de la mort, THE LAZARUS EFFECT préfère, comme L'EXPERIENCE INTERDITE, montrer que les remords ou les actes malveillants de votre vie passée risque de venir vous tourmenter comme ils le font déjà de manière plus ou moins inconsciente. Il n'est donc pas vraiment question de savoir si la vie après la mort existe mais plutôt d'établir un bilan de façon à faire la paix avec soi-même, si cela est possible, d'un point de vue purement moral. Cette idée plutôt claire dans L'EXPERIENCE INTERDITE est complètement brouillée ici par un postulat scientifique qui ne remonte pas à LUCY. L'être humain n'utiliserait qu'une infime partie du potentiel de son cerveau. Déjà dans l'excellent épisode de AUX FRONTIERES DU REEL, un homme utilisait une machine lui permettant d'évoluer jusqu'au point où sa supériorité lui donne l'opportunité de supplanter les simples humains. Cette idée a été depuis maintes fois reprises, comme dans LE COBAYE ou plus récemment TRANSCENDENCE. L'évolution de l'homme ne pourrait donc mener qu'à notre extinction et cette idée se trouve un peu noyée dans le déroulement de THE LAZARUS EFFECT. Car le film fait le choix d'utiliser une imagerie qui nous renvoie aux films de possessions démoniaques. Il n'y a qu'à voir l'affiche du film pour s'en convaincre. Ce foisonnement, parfois un peu antinomique, donne une petite singularité à THE LAZARUS EFFECT mais lui donne aussi un aspect très confus et peu maîtrisé. Cela n'empêche pas le film d'être correctement emballé, servant un spectacle qui n'a rien de déshonorant. Il faudra volontairement mettre de côté sa culture cinématographique et son sens critique pour profiter de cet étrange cocktail sûrement un peu trop riche. Curieux de la part d'un cinéaste qui réalise des documentaires à propos d'une cuisine raffinée !
Après son exploitation dans les salles françaises, avec un peu plus de 200.000 entrées, THE LAZARUS EFFECT est distribué en vidéo par Metropolitan. Comme à son habitude, l'éditeur livre un Blu-ray d'excellente qualité. Particulièrement en ce qui concerne le transfert en haute définition 1080p/24. Passé la séquence d'introduction filmée en vidéo subjective, le générique impose une image de belle tenue et d'une très grande précision ! Le son est, lui aussi, plutôt spectaculaire avec des pistes en DTS HD Master Audio 5.1 pour la version originale sous-titrée et le doublage français.
Les suppléments sont très communs. On trouve sur le Blu-ray deux petites Featurettes totalisant au total une vingtaine de minutes. Quelques interviews et des images de tournages qui ne rentrent jamais vraiment dans le détail… Un peu moins de cinq minutes de scènes coupées sont aussi dévoilées. La plupart étant surtout de petites extensions de séquences incluent dans le film, cela ne vient pas spécialement étoffer le film de manière pertinente. Enfin, l'éditeur propose plusieurs bandes-annonces d'autres titres de son catalogue dans le registre horrifique !