Dans le futur, les cyborgs sont des robots qui ont une apparence humaine.
Cash Reese est un cyborg féminin dont le destin est lié
à son instructeur au milieu d'une conspiration mettant en scène
de puissantes compagnies s'affrontant pour le pouvoir
CYBORG ne connaît pas un super succès en salles. Aux manettes un solide réalisateur de série B, Albert Pyun, et en vedette un Jean-Claude Van Damme sur la piste ascendante. Action rondement menée et affrontements musclés étaient de la partie. Pas spécialement intelligent mais finalement bien torché. Quelques années plus tard, il faut bien reconnaître que CYBORG est plus que rentable sur le marché de la vidéo. De quoi donner l'idée à un producteur de faire une suite. Jamais sorti en salles dans nos contrées, CYBORG 2 se voit re-titré pour les besoin de sa sortie en vidéo. Il devient GLASS SHADOW, gommant ainsi tous liens avec le film interprété par Jean-Claude Van Damme.
Avec une suite de CYBORG, on s'attend à la même recette. Quelques explosions, des fusillades, des coups de pied dans le nez, du rythme et accessoirement une histoire. De ce point de vue là, c'est un peu raté. La seule parenté avec le premier film résidant en quelques images de Van Damme et de la meute qui le poursuivait dans un fumeux flash-back mais aussi dans le générique du début. Finalement, ce n'est pas plus mal d'avoir changé le titre et de ne pas avoir induit en erreur le consommateur. Toutefois, il est clair que la sortie maintenant tardive de ce film sur le marché vidéo français n'est probablement dû qu'à la réputation grandissante de Angelina Jolie, ici dans son premier vrai rôle au cinéma. Cette dernière étant devenue rapidement un fantasme masculin en incarnant LARA CROFT dans le film éponyme. Il n'en faut pas plus pour la mettre bien en évidence sur la jaquette un flingue à la main.
En plus de Angelina Jolie, GLASS SHADOW se paye la présence de Elias Koteas, Jack Palance et le toujours étonnant Billy Drago. A priori, ce sont des atouts de poids qui pourraient rehausser l'intérêt du film. Peine perdue tellement ces acteurs sont sous-exploités, pour le mieux, ou tournés en ridicule pour le pire. Jack Palance nous verse une larme pendant cinq minutes sur une musique sirupeuse monté en parralèle avec la scène "chaude" de Angelina Jolie. Ou alors Jack Palance se la joue TERMINATOR à plus de soixante-dix balais. Enfin, grand moment du film, un duel entre Elias Koteas et Billy Drago. Trois rounds pour abattre son adversaire à côté des hélices d'un bâteau sur un chantier naval. Encore une fois, c'est plus attrayant à la lecture. Les hélices font à peine un mètre de haut et n'apportent même pas de véritable suspense pendant que nos deux acteurs se filent quelques mandales bien molles. Au passage, on reconnaîtra Sven-Ole Thorsen (CONAN) dans une apparition furtive au détour de l'histoire
GLASS SHADOW, on l'a déjà dit, est fortement éloigné de CYBORG. Le film de Albert Pyun nous présentait un futur sombre où la majorité de l'humanité survivait dans de grands espaces, sans foi ni loi. GLASS SHADOW installe son histoire dans un milieu urbain bien plus proprounet et bien moins cruel. Pour le décor, et même le genre de l'histoire, il se rapproche bien plus d'un JOHNNY MNEMONIC. S'il reprend l'univers cyberpunk, la comparaison s'arrêtera là. Aucune inventivité à l'horizon !
Michael Schroeder, le réalisateur de GLASS SHADOW, est un cinéaste à surveiller de près. Contrairement à l'habitude, ce serait plutôt pour éviter ses autres films. La filmographie présente sur le DVD nous indique déjà plusieurs films avant la réalisation de GLASS SHADOW. Etant donné le résultat, on doute que les suivants puissent être palpitants. A commencer par un CYBORG 3 qui, comme GLASS SHADOW, a pourtant un casting plus ou moins alléchant. Le terme "action" ne doit pas être dans le vocabulaire cinématographique de Michael Schroeder. GLASS SHADOW est mou du genou à un point qu'il n'est pas permis. Il filme des fusillades de façon statique et sans mouvement. Mais peut-on encore appeler cela des fusillades ? Cela se résumerait plutôt à un tir de l'un des protagonistes suivi d'une tirade verbale aussi plate que le reste. Son adversaire fait de même n'hésitant pas, lui non plus, à nous exposer ses états d'âme. Souvent, la séquence s'arrête là. Un film d'action intello ou soporifique, ça nous échappe !
GLASS SHADOW propose un transfert qui est loin d'être une référence. Il n'est pas mauvais pour autant surtout que nous sommes habitués à des disques à la compression abominable sur ce type de films. Pas à dire, chez Seven 7, quel que soit la qualité du film, ils font de leur mieux pour proposer un DVD digne de ce nom. On passera rapidement sur les deux pistes sonores en stéréo. Elles font leur office et, comme bien souvent, on a une préférence pour la version originale. Il ne s'agit pas vraiment d'un point de vue technique mais plutôt d'une question de goût ! Heureusement, nous échappons à un commentaire audio, ce qui aurait été une véritable plaie pour nous sur ce film. En fait de bonus, ce seront donc une poignée de bandes-annonces dont celles d'autres films de l'éditeur ainsi que des filmographies.
En général, il y a toujours un petit quelque chose de bien dans un film. Une bonne idée ? Des personnages attachants ? De beaux décors ? Quelques éléments auxquels on peut se raccrocher pour défendre un film même s'il est bancal. GLASS SHADOW fait partie des indéfendables ! Ceux pour lesquels il est impossible de trouver un bon côté. Alors bon, ce serait éventuellement à conseiller aux fans indécrottables de Angelina Jolie qui voudraient voir subrepticement sa poitrine juvénile et dénudée avant que celle-ci n'enfle miraculeusement dans TOMB RAIDER. Maigre consolation !