L'institut Atticus fondé en 1976 par le Dr Henry West étudie les personnes dotées de pouvoirs paranormaux tels que la télékinésie ou la précognition. Si la plupart des cas étaient anodins, il y a eu un cas avéré : Judith Winstead. Mais elle était plus qu'une simple médium. Et confronté à un cas de possession démoniaque, l'équipe de scientifiques parapsychologue se retrouvent perdus et font appel à l'armée, une décision qu'ils en viendront à regretter.
Scénariste passant derrière la caméra, il a auparavant travaillé sur BURIED, l'angoissant huis clos où Ryan Reynolds était enfermé dans un cercueil, enterré vivant, pendant près d'une heure trente, mais aussi sur le dernier Gus Van Sant THE SEA OF THREES. LE PROJET ATTICUS est sa première réalisation. Nourrie d'une idée originale, plutôt que faire un basique found footage autant y mettre les formes et faire un vrai documentaire qui donne un parfum de vrai, la réalisation en est néanmoins maladroite.
En effet le film est confronté assez vite à un problème de véracité. Si l'idée d'utiliser la forme du documentaire, celui qu'on peut voir sur RMC Découverte permet de donner au spectateur lambda l'illusion d'histoire vraie en revanche l'utilisation des caméras de surveillances et des images prises en super 8 pose problème. Le son. Difficile de croire que les caméras de surveillance des années 70 prenaient le son alors que les actuelles ne le font pas, difficile aussi de croire que des bruits aussi stridents pourraient avoir été couché sur la pellicule. Plus difficile à croire encore, c'est le vieillissement des photos qui tout de suite fait penser à Photoshop. Un manque de travail de fond sur le vieillissement des images provoque tout de suite un manque de crédibilité en toute l'histoire.
Problème accentué par une mise en scène maladroite. Aux soucis de rythme, une mauvaise gestion des effets jump scare arrivant soit trop tôt soit trop tard, il y a aussi une mise en scène maladroite. La caméra trop proche du sujet par moment, quand on filme Judith sous les flash lumineux il est difficile d'avoir peur alors que ça aurait pu être le moment flippant du film, et des fois trop loin, quand le gamin se fait électrocuté on ne voit rien d'autre que des gens hurlant et se déplaçant vite. On n'y croit pas. Aucune scène de terreur ne fonctionne réellement. Il y a toujours un élément trop poussé, la plupart du temps au son, et un élément pas assez présent, bien souvent l'image. Bien des fois il y a juste la caméra qui bouge dans tous les sens alors qu'il ne se passe rien, ou alors un cri strident alors qu'il n'y a rien à l'image.
C'est vraiment dommage car le script devait être bon. L'idée du mal contaminant tous ceux qu'il touche était pourtant vraiment intéressante. Quand chacun des chercheurs provoquent sans le savoir des accidents mortels chez leur proches en dehors du boulot, cela aurait pu être vraiment effrayant, à la manière des fantômes qui vous suivent partout y compris en dehors de la maison hantée, mais l'idée n'est que vaguement exploité, principalement expliquée par les supposés survivants qui témoignent dans les interviews.
L'idée même du documentaire qui à la base était l'originalité du film devient son principal handicap. Car le témoignage des survivants n'est pas effrayant pour un sou. C'est juste des acteurs qui récitent un texte plus ou moins bien. Les caméras supposées de surveillances sont par conséquent pas assez proche de l'action, et la volonté de faire vrai handicap un film qui peine déjà par son rythme à faire naître la peur. Même quand l'armée s'en mêle, le démon n'est jamais très flippant.
Au fond, on sent une volonté de faire comme dans X Files, naître l'idée d'un complot du gouvernement américain utilisant des gens possédés pour contrôler le monde, excepté que LE PROJET ATTICUS n'a pas le talent qu'avait Chris Carter, il n'y a ici pas de véritable ambiance, on croit à peine à l'institut alors à l'armée encore moins. D'autant que les supposés témoignes des généraux de l'armée ne sont pas crédible pour un sou, presque nanard quand ils disent que c'est top secret avant de tout balancer à la caméra. Non seulement le film nous donne l'impression d'avoir déjà été vu un milliard de fois, mais en plus d'être raté, plutôt mauvais dans sa mise en scène, pas original ni même crédible, il devient lourd de plus par son côté bigger than life. Il est amusant de constater qu'il est assez proche du sujet des AMES SILENCIEUSES également projeté à Gérardmer cette année.