Les téléphones portables se mettent à émettre d'étranges messages dans le quartier de Tuck, Munch et Alex. Persuadé que ces interférences cachent un mystère, ils décident de découvrir la source du signal...
Le producteur de SERIAL NOCEURS et AMERICAN PARTY a grandit en visionnant LES GOONIES, E.T. ou encore GREMLINS. Des références cinématographiques qu'Andrew Panay a gardé dans un coin de sa tête jusqu'à poser les bases de ce qui deviendra ECHO. Le concept est donc de suivre quelques gamins qui vont être confrontés à un élément extraterrestre. L'histoire va évoluer tout au long de l'écriture, particulièrement lorsque le réalisateur Dave Green et le scénariste Henry Gayden vont rejoindre l'aventure. Le projet est «vendu» à Disney et cette petite production se voit doté d'un budget d'un peu plus de 10 millions de dollars. Pas de quoi rivaliser avec les blockbusters américains mais ECHO utilise une astuce qui lui permet de rester au niveau d'une production modeste. En effet, il va être tourné en vidéo en prenant le point de vue des protagonistes de la même façon qu'un PROJET BLAIR WITCH. Cela paraît plutôt logique aujourd'hui avec la démocratisation des caméras numériques, des téléphones portables ainsi que des plates-formes de partage vidéo. Dans ECHO, on suit donc l'histoire au travers des vidéos, provenant de diverses sources, postées sur internet par l'un des héros du film.
Même s'il est produit en partenariat avec Disney, le studio prend la décision de laisser s'envoler ECHO vers d'autres cieux. Ce choix est pris après un changement au sein de la direction de Disney et suite à la projection d'un premier montage brut du film. Pas enthousiasmé, le nouveau dirigeant n'a pas l'envie de s'occuper d'une production à tout petit budget, préférant des projets bien plus ambitieux et plus glorieux pour Disney. Andrew Panay se reporte donc vers Relativity Media au sein duquel il va finaliser les effets spéciaux, ajouter la musique de Joseph Trapanese et revoir le montage du film. D'ailleurs, c'est à cette période que seront réalisés trois jours de tournage supplémentaires pour inclure de nouvelles scènes dont l'une des plus marquantes de ECHO, celle du camion. A l'arrivée, le film va connaître un joli succès dans les salles américaines lors de sa sortie durant l'été 2014.
ECHO aura un peu de mal à convaincre ceux qui ont déjà vu auparavant E.T. et EXPLORERS. Car le film de Dave Green ne fait que reprendre exactement le même concept. Ainsi, on retrouve un trio de jeunes héros qui ne sont pas sans rappeler celui du film de Joe Dante avec un surdoué un peu trouillard, un gamin plus rebelle et gouailleur ainsi qu'un môme un peu neutre et donc dans lequel les enfants seront plus à même de s'identifier. Ce dernier en pince pour l'une de ses camarades de classe, relation déjà existante dans EXPLORERS et qui sera un peu plus développé ici. En effet, la gamine prendra une place un peu plus importante en suivant le trio de garçons. Cela paraît bien évident dans le sens où les mentalités ont changé et que les petites filles ont, de nos jours, d'évidentes affinités avec la science-fiction et le Fantastique en général. Mais c'est surtout dans E.T. que ECHO pioche le plus avec son intrigue de naufragé extraterrestre qui a besoin d'un coup de main pour retourner dans l'espace. Comme dans E.T., le film prend le décor d'une zone résidentielle bien aérée où les enfants se déplacent à vélo tout en y ajoutant un groupe d'adultes à la poursuite de l'extraterrestre. Rien de bien neuf ! Tout du moins pas en ce qui concerne le fond car sur la forme, le film adopte les technologies d'aujourd'hui et tente d'adopter l'état d'esprit des enfants et adolescents de ce début du XXIème siècle. Du coup, c'est peut être la raison pour laquelle ECHO ne parlera pas au trentenaire et quarantenaire dont les aspirations enfantines n'ont rien à voir avec celle des gamins de 2014. Néanmoins, ECHO manque tout de même de magie en nous proposant une histoire quasiment en temps réels et qui présuppose que l'on peut se lier d'amitié en quelques minutes avec une bestiole qui ne s'exprime que par quelques effets lumineux et sonores. L'aspect robot de la bestiole n'aide pas vraiment à éprouver une véritable sympathie pour ce qui ressemble à une machine un peu désincarnée, dans le pire des cas, ou à un oiseau tombé du nid, pour le meilleur. En raison du laps de temps de l'aventure, une nuit, la relation entre l'extraterrestre et les enfants semble un peu artificiel. Tout le contraire du film de Steven Spielberg où la découverte et l'apprentissage s'installaient de façon plus naturelle et débouchait sur de véritables échanges bourrés d'émotions. Le tournage en caméra subjective aide encore moins à créer une véritable empathie. Cela s'avère plutôt surprenant pour un film dont le message semble nous dire que les véritables liens d'amitié font mentir le proverbe «Loin des yeux, loin du cœur». Reste la fameuse séquence du camion, déboulant de manière inattendue, mais pour le reste il faudra faire preuve d'indulgence pour apprécier ECHO, à moins d'être franchement jeune !
Que l'on apprécie ou pas ECHO, le Blu-ray édité par Metropolitan arbore une belle image en haute définition et au format cinéma respecté. Néanmoins, il est bon de préciser que le film mixe souvent des images de qualités diverses et applique aussi des effets de distorsion. Tout cela participe, bien évidemment, à l'idée de nous faire croire qu'il s'agit d'images réelles. Par contre, le son ne restera pas dans cette logique puisque l'on peut choisir entre la version originale sous-titrée ou le doublage français, les deux avec des mixages DTS HD Master Audio qui se montrent par endroit plutôt impressionnants !
Pas de surprise du côté des suppléments, le disque propose quelques Featurettes promotionnelles où l'on n'apprendra finalement pas grand chose. Comme on peut s'en douter, la genèse du film oublie la gestation chez Disney ou bien de nous expliquer qu'à l'origine la séquence la plus spectaculaire n'existait pas. Cette scène a d'ailleurs droit à sa petite Featurette histoire de bien mettre en avant les milliers de dollars investis dans ce court passage. Le reste des petits vidéos s'ingénie surtout à mettre en avant les jeunes comédiens. Le disque propose aussi des scènes coupées dont on peut voir des bribes dans le montage final du film. Pas de quoi s'emballer, il s'agit surtout de passages où les mômes s'amusent ensemble et qui n'apportent au final rien de bien nouveau à l'intrigue. Enfin, le Blu-ray nous propose de voir la bande-annonce de ECHO ainsi que celles d'autres titres de l'éditeur. Et parmi celles-ci, on notera LA GUERRE DES YOKAI, version Takashi Miike, film proposant bien plus de magie avec une véritable singularité !