Header Critique : BIG BAD WOLVES

Critique du film et du Blu-ray Zone B
BIG BAD WOLVES 2013

 

Après avoir été obligé de relâcher le suspect d'une vague de meurtres de petites filles, un policier compte bien continuer l'enquête, même s'il a été mis à pied. Dans le même temps, le père de la dernière victime surveille lui aussi l'homme qui aurait décapité sa fille !

Bien qu'ils aient le même âge, Aharon Keshales et Navot Papushado vont se rencontrer à l'Université de Tel Aviv de façon quelque peu inattendue. En effet, le premier donne des cours de cinéma alors que le second est étudiant ! Ils vont alors travailler ensemble sur un projet qui deviendra le premier film d'horreur produit en Israël, RABIES. Trois ans plus tard, les deux cinéastes livrent un nouveau film réalisé encore une fois à quatre mains. Comme ils le disent eux-mêmes, BIG BAD WOLVES est un peu comme L'INSPECTEUR HARRY dans un film de vengeance coréen écrit par les Frères Grimm. Mais, en réalité, la filiation avec le film de Don Siegel n'est pas très marquée. De même que le lien avec les contes, clairement évoqué dans le titre, paraît bien peu présent. BIG BAD WOLVES semble plutôt s'orienter vers le cinéma des Frères Coen et de Quentin Tarantino. Cela tombe bien, le réalisateur américain a visionné le film, de manière un peu fortuite dans un festival, avant de déclarer que BIG BAD WOLVES était ce qu'il a pu voir de meilleur en 2013. Un titre de plus qui rejoint ainsi la liste infinie des œuvres cinématographiques pour lesquelles Quentin Tarantino s'est enflammé !

La vague de crimes de BIG BAD WOLVES n'a rien de banal au cinéma. Il est question ici d'un tueur pédophile qui enlève de petites filles avant d'abandonner leurs cadavres torturés et décapités. Si le film ne s'attarde pas sur ces détails, heureusement, il nous montre tout de même l'une des victimes. La scène reste pudique mais expose de façon très crue ce à quoi nous avons affaire ! Le tueur en série du film est un véritable monstre qu'il faut donc stopper rapidement et coûte que coûte. Et c'est là que BIG BAD WOLVES s'installe, en se demandant jusqu'où il faut aller pour atteindre ce but. Le flic obsédé par un coupable présumé, cela n'a rien de bien neuf, tout autant que le parent d'une victime qui cherche une explication. Mais BIG BAD WOLVES est un film israélien, pays où le service au sein de l'armée de défense d'Israël est un passage obligé pour la majorité des résidents. Cette formation militaire forge aussi nettement les méthodes et l'état d'esprit des personnages de BIG BAD WOLVES. Aharon Keshales et Navot Papushado exposent ainsi, sans jamais vraiment les appuyer lourdement, des spécificités de leur pays. Dans BIG BAD WOLVES, on expose par exemple un racisme ordinaire contre les Arabes. Racisme désamorcé dans le film par un Palestinien plutôt sympathique et qui s'avère, en réalité, le seul personnage non-violent. Le contenu de BIG BAD WOLVES est carrément louable mais, au final, le film est relativement simpliste dans son intrigue. Il intègre aussi quelques facilités et idées incongrues. Dans le film, un gâteau est, par exemple, un artifice dont on ne comprend pas bien l'utilité si ce n'est d'aider un rebondissement. Cela s'avère tellement gratuit que la part du gâteau disparaît de manière mystérieuse à partir du moment où l'on n'a plus besoin de lui. Curieux ! A l'évidence, il ne s'agit pas d'un film parfait, son rythme est assez inégal tout comme les ruptures de tons. Toutefois, le contraste entre l'ambiance pesante, les notes d'humour très noir, les embardées étranges et les exactions violentes provoquent par endroit un résultat réellement détonnant. Cela renforce grandement l'intensité des scènes de torture et plus particulièrement celle orchestrée par un grand-père. De prime abord inoffensif, ce petit vieux retrousse ses manches et, sans états d'âme, se replonge froidement dans la torture, ravivant un passé peu glorieux. C'est à ce moment là que l'on réalise que BIG BAD WOLVES confronte des individus monstrueux, perpétuant une violence abominable, chacun à leur manière. L'issue du film nous révélera ce qui est évident depuis longtemps. La torture ne fait pas vraiment avancer les choses ! Par contre, BIG BAD WOLVES ne donne pas l'impression de vouloir prendre parti, pour ou contre, et se contente d'exposer les faits.

Si BIG BAD WOLVES est sans conteste un film israélien, il est tout de même largement influencé par le cinéma américain. Comme déjà dit, la patte des Frères Coen est aussi évidente que celle de Quentin Tarantino, on pense pas mal à RESERVOIR DOGS. La toute dernière partie du film rejoint aussi le machiavélisme torturé de SEVEN. Aharon Keshales et Navot Papushado ne révolutionne en rien le genre, ils ne font que nous livrer leur vision personnelle.

Sorti dans les salles des cinémas français pendant le mois de juillet 2014, BIG BAD WOLVES revient environ quatre mois plus tard pour une distribution en vidéo. Metropolitan propose de revoir le film en DVD et Blu-ray. Sur ce dernier disque, on retrouve bien évidemment un transfert en haute définition. Le format cinéma est respecté et l'image offre une finesse et un niveau de détail de qualité. Pour le son, la haute définition est de nouvelle fois de mise et ce que vous choisissiez la piste originale en hébreu ou bien le doublage français. Les deux pistes sont en DTS HD Master Audio et remplissent parfaitement leur office ! Bien sûr, des sous-titrages français sont disponibles lorsque vous regardez le film dans sa version originale.

En complément du film, on peut voir un Making-of mais c'est surtout l'interview qui se trouve à côté qui retiendra l'attention. De source française, donc probablement inédite sur les autres éditions à travers le monde, elle donne la parole aux deux réalisateurs qui exposent leurs points de vue à propos du film et du cinéma en général. Ainsi, le passé de professeur d'Aharon Keshales apparaît évident dans son discours. Voici un bon supplément, ce qui devient un peu rare ! Enfin, comme d'habitude, l'éditeur nous présente aussi les bandes-annonces d'autres titres de son catalogue.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
BIG BAD WOLVES Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h49
Image
2.35 (16/9)
Audio
Hebrew DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
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