Pour avoir prononcé son nom cinq fois devant un miroir, Caroline McKeever va devoir affronter le terrible Candyman, alors que se tient une exposition des toiles du peintre Daniel Robitaille, l'homme à l'origine du mythe du tueur au crochet.
Signé en son temps par Bernard Rose, d'après la nouvelle de Clive Barker, CANDYMAN fait partie des légendes du cinéma d'horreur dont le potentiel n'a jamais su s'étendre au-delà du premier opus. Après un second épisode dont le seul intérêt reposait sur la mise en image du martyr du peintre Daniel Robitaille et sa soif de vengeance sous les traits de l'impitoyable CANDYMAN, arrive en 1999 ce troisième chapitre signé Turi Meyer. Ce dernier, scénariste de LEPRECHAUN 2, DÉTOUR MORTEL 2, et réalisateur de SANDMAN, s'attèle à l'exercice de CANDYMAN 3 pour lequel il signe également le scénario. Cette fois, pas besoin d'immersion dans la légende via les bas-fonds d'une cité de Chicago, ni d'une étude analytique de la genèse du peintre. C'est dans un Los Angeles désœuvré que le tueur viendra apparaître à l'héroïne Caroline, afin de la rendre folle pour mieux s'emparer de son âme.
Dans son ensemble, CANDYMAN 3 est un sous-produit flagrant. Sa réalisation et son casting en seront de tristes exemples. Quiconque entamerait la saga par ce troisième chapitre ne comprendrait en rien le mythe qui accompagne à l'origine le personnage. Si le scénario est définitivement plat, l'actrice principale ne manque pas de relief. Sa plastique, tout du moins. La première mauvaise idée du film ayant été d'engager une ressortissante d'ALERTE À MALIBU pour le rôle de l'héroïne Caroline. Celle-ci, en tant qu'arrière-arrière-arrière petite fille de Candyman devient la nouvelle proie du monstre. Sa performance se limite donc pour elle à montrer ses plombages en hurlant à la fin de chaque scène, plongeant le peu d'intrigue en un ramassis de slasher tout juste bon pour une soirée vidéo.
Au casting de CANDYMAN 3, hormis la sculpturale et superficielle Donna D'Errico et l'imparable Tony Todd, on retrouve Wade Williams (TERROR TRACT) en flic bourru et Jsu Garcia (LES GRIFFES DE LA NUIT) en latino sauveur de ses dames. En toile de fond du film, une enquête policière, la réunion d'un gang adorateur du monstre, une malédiction familiale, et quelques épouvantables clichés sur la culture mexicaine. Un scénario plus creusé aurait permis au métrage de dépeindre un véritable suspense. Le résultat est malheureusement bien loin de provoquer le moindre frisson. Hormis un casting à côté de la plaque et une réalisation mollassonne, c'est le mythe en soi du tueur au crochet qui a perdu de sa superbe. Tony Todd, interprète de Candyman, n'a plus l'air d'y croire une seconde et sa présence se limite à quelques apparitions meurtrières ou en d'insupportable laïus auprès de sa descendance. Enfin, c'est en perdant la culte partition musicale de Philip Glass, si fortes en part émotive dans les deux premiers opus, que le film se détache de la légende et passe à côté de la magie originelle. En guise d'effets spéciaux, quelques lâchés d'abeilles et de longs tranchages au crochet. Les mises à mort sont toutes plus improbables les unes que les autres. Pour dire, l'effet le plus saisissant du métrage restera celui d'une abeille sortant du jaune d'un œuf. Un bien maigre moyen de compenser le visionnage du film, un supplice qui heureusement s'oubliera très vite.
CANDYMAN 3 : LE JOUR DES MORTS est sorti en France chez TF1 Vidéo dans une édition maigre et à la médiocre qualité technique. Le grain d'image est évident, bien que les couleurs restent vives. Malheureusement, les séquences dans l'obscurité souffrent considérablement de cette définition somme toute dérisoire. En guise d'interactivité, une simple bande annonce, proposée en version française ou en version originale sous-titrée. Le transfert audio est proposé en DTS ou Dolby 5.1, tant dans la version originale (aux sous-titrages imposés) que dans la ridicule version française. Mais aussi pauvre soit-elle, cette édition de CANDYMAN 3 ne sera jamais aussi pitoyable que le film lui-même.