Quinze ans se sont écoulés depuis que Choi a enquêté sur un tueur en série qui n'a jamais été capturé. Mais après ce temps, le délai de prescription, en Corée du Sud, permet au tueur de refaire surface. Il publie même un livre racontant ses méfaits en toute impunité...
En 2008, Jung Byung-gil signe un premier long-métrage qui n'a rien à voir avec la fiction. Dans ACTION BOYS, le cinéaste proposait un documentaire qui dressait le portrait de jeunes cascadeurs se lançant dans l'industrie cinématographique en Corée. Quatre ans plus tard, il adopte une forme narrative plus conventionnelle avec un métrage policier, CONFESSION OF MURDER. Ce titre international ramène le souvenir d'un autre film coréen, MEMORIES OF MURDER, où il était aussi question d'une série de meurtres non élucidés. Toutefois, si CONFESSION OF MURDER semble s'insérer dans le prolongement du film de Bong Joon Ho, il n'y a pas de véritable lien entre les deux films car la filiation reste au final très mince. Seul un court flash-back, à propos de l'un des meurtres, semble familier mais cela ne va pas plus loin ! Il est important de le préciser pour éviter quelques déconvenues.
CONFESSION OF MURDER est un métrage assez curieux. Le ton du film est franchement sérieux en nous entraînant dans le sillage d'un flic tourmenté par son passé. Mais CONFESSION OF MURDER dérape à de nombreuses reprises en proposant d'improbables scènes d'action ou en nous offrant quelques séquences décalées. Forcément, lorsque les personnages se mettent à se battre sur des voitures roulant à vive allure, sautant d'un véhicule à un autre, l'aspect réaliste de ce thriller policier en prend un sacré coup. Film sérieux ou Série B déjantée ? La question se pose tout du long ! Cela a, au moins, le mérite de donner un cachet particulier à ce CONFESSION OF MURDER. Jung Byung-gil est un cinéaste généreux qui semble plus à l'aise dans l'action que les passages intimistes. Son film contient plusieurs courses-poursuites spectaculaires mais totalement inconcevables ! Jung Byung-gil va jusqu'à les étirer à outrance et ce même lorsque cela ne sert en rien son intrigue. Toutefois, ce sont bel et bien ses passages un peu fous qui viennent dynamiser un métrage dont les rebondissements sont tout aussi peu crédibles. Même l'un des deux acteurs principaux ne donne pas l'impression d'être à sa place ce qui ne choque pas les forces de polices ou les médias. Car Park Shi-hoo est clairement trop jeune pour incarner un tueur en série ayant assassinée dix femmes une quinzaine d'années auparavant. Peu importe, sa présence à l'écran est certainement plus motivée par son statut de star de la télévision coréenne. Si l'âge ne correspond pas, au moins, il incarne assez bien le cirque médiatique s'organisant autour de son personnage. Cet aspect de l'intrigue s'avère pour le moins intéressant. Bien que coupable de dix meurtres atroces, le tueur se transforme en vedette suivie par des fans juvéniles qui succombent à son charme et à son envie de rédemption. Dans CONFESSION OF MURDER, le «charisme» et la célébrité permettent ainsi de s'affranchir de la moralité tout en amassant une petite fortune grâce à la vente de bouquins qui se vendent comme de petits pains. Le métrage continue sur cette ligne satirique en épinglant au passage les médias !
A l'action et à la satire, CONFESSION OF MURDER tente d'ajouter un côté plus dramatique à son intrigue. Et, là, le cinéaste se plante quelque peu. Difficile de s'attacher au traumatisme des parents des victimes quand ceux-ci sont dépeint comme un cercle de branquignols. De même que le film lâche un élément manquant de l'histoire du héros à la toute fin. A un moment où cela ne change plus grand chose. Particulièrement parce que le plus gros rebondissement de CONFESSION OF MURDER est assez prévisible. Carrément en trop, l'épilogue est carrément niais ! De CONFESSION OF MURDER, il faut donc surtout s'attacher à ses aspects les plus outranciers et incisifs. Cela paraît d'ailleurs évident dès le début du film, démarrant sur les chapeaux de roue, avec une poursuite démesurée qui se termine avec une idée visuelle assez ironique, un sourire dessiné par une giclée sanglante !
France Télévisions sort CONFESSION OF MURDER directement en Blu-ray et DVD. Sur le Blu-ray, le film se pare d'une très belle image en haute définition, plutôt bien détaillée et naturelle. Seul petit reproche concernant l'aspect visuel, le niveau des noirs semble un peu limité. Mais le véritable désagrément de ce Blu-ray, c'est de nous présenter un transfert 1080i/50hz. L'entrelacement de l'image est, soyons honnête, imperceptible mais il faut appuyer sur le fait que ce type de transfert accélère le défilement de l'image. Il ne s'agit donc pas d'une retranscription totalement fidèle du film. Cela s'avère plutôt dommage puisque le Blu-ray a un mode spécifique aux transferts de films (en progressif et en 24 images/seconde).
CONFESSION OF MURDER est proposé dans sa version originale sous-titrée et avec un doublage français, les deux pistes sonores étant en DTS HD Master Audio 5.1. Malgré les plus spectaculaires séquences du film, le son a un rendu plutôt sage. C'est avant tout la musique qui prend de l'ampleur grâce aux différentes enceintes, le reste étant plus discret. Evidemment, particulièrement sur un film coréen, le doublage français est, quant à lui, assez peu naturel d'un point de vue artistique.
Enfin, en complément du film, l'éditeur propose un seul et unique supplément : La bande-annonce !