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Critique du film et du Blu-ray Zone B
BAIT 3D 2011

 

Ancien nageur sauveteur, Josh est devenu employé dans un supermarché après avoir perdu un ami dans une attaque de requin. Mais il va de nouveau être confronté à des requins blancs car s'il ne met plus les pieds sur la plage, c'est la mer qui va venir jusqu'à lui ! En effet, un gigantesque tsunami va ravager les côtes et submerger le supermarché où il travaille...

Le réalisateur australien Kimble Rendall s'était fait connaître en réalisant un Slasher mettant en scène la chanteuse Kylie Minogue. Mais suite à CUT, le cinéaste s'était remis à travailler pour d'autres réalisateurs. Il a ainsi assuré la direction de deuxième équipe de tournage sur des films de Alex Proyas (I ROBOT et PREDICTIONS) ou encore des Wachowski (les deux suites de MATRIX). Une dizaine d'années après CUT, il revient donc à la réalisation avec un métrage qui surfe une nouvelle fois sur la vague du Bis. Mais avec BAIT, Kimble Rendall ne filme pas pour la première fois des requins. Il avait ainsi déjà travaillé au milieu des années 80 dans l'équipe technique du PARADIS DES REQUINS. Ce téléfilm mélangeait déjà les genres, mixant le thriller policier avec le film d'horreur à base de requins agressifs. Près de vingt cinq ans plus tard, Kimble Rendall se trouve à la tête d'un film qui offre, lui aussi, un cocktail d'ingrédients assez large. BAIT est une œuvre mettant en scène des squales peu avares de leurs coups de mâchoires mais c'est aussi un thriller policier, un drame ainsi qu'un film catastrophe ! Le menu de BAIT est donc varié et ne laisse pas de place à l'ennui durant son heure et demi. Toutefois, au même titre que LE PARADIS DES REQUINS, ce film n'est pas un projet de Kimble Rendall. A l'origine, il s'agit d'une histoire co-écrite par Russell Mulcahy qui compte le réaliser lui-même. Ce ne sera pas le cas au final puisque le réalisateur de RAZORBACK et HIGHLANDER prend la décision de quitter le navire pour aller tourner la série télévisée TEEN WOLF. Russell Mulcahy ne laisse pas la maison de production en plan et assure son remplacement en faisant appel à Kimble Rendall. Ce dernier ne se fait pas prier et prend du jour au lendemain la place vacante !

Le scénario catastrophe suivi d'attaques de requins, cela n'est pas si nouveau. MISSION OF THE SHARK relatait ainsi l'histoire vraie de l'U.S.S. Indianapolis, navire qui sombra durant la Seconde Guerre Mondiale après avoir été torpillé par un sous-marin japonais. Les membres d'équipage survivants du naufrage vont alors mourir, entre autres par des attaques de requins. Cette histoire est d'ailleurs mentionnée par l'un des personnages des DENTS DE LA MER. Mais BAIT ne se déroule pas au milieu de l'océan et il nous propose une catastrophe bien plus importante. Suivant les traces de MALIBU SHARK ATTACK, le film lâche un tsunami d'une ampleur gigantesque sur les côtes australiennes. Coincés à l'intérieur d'un supermarché inondé, les personnages vont donc tenter déjà d'en sortir sans savoir que des requins ont surfé sur la vague. BAIT pourrait s'en contenter mais le métrage suit la recette du film catastrophe. Tous les personnages ont ainsi des histoires qui leur sont propres : relation amoureuse, liens familiaux, drames du passé… De plus, BAIT ajoute une intrigue policière avec un braquage sanglant qui tourne court. Le film se donne ainsi de nombreuses possibilités de développement. Certaines fonctionnant bien mieux que d'autres. L'un des rebondissements ne fonctionne d'ailleurs pas très bien, celui-ci étant trop évident, mais cela ne gêne pas du tout la vision de BAIT. Car celui-ci passe sans cesse d'une idée à une autre sans oublier d'apporter un soupçon de second degré. Le film contient ainsi pas mal de pointes d'humour parsemées ici ou là. BAIT va même jusqu'à nous présenter un couple de jeunes, véritable parodie des personnages du cinéma d'horreur. Au final, le film navigue entre séquences très prévisibles, le plus souvent savoureuses, et rebondissements inattendus voire totalement improbables. Il apparaissait déjà peu crédible que des requins blancs puissent se balader dans aussi peu d'eau mais la solution de l'un des personnages pour aller couper un interrupteur est carrément incroyable ! Cela pourrait être ridicule mais cela fonctionne totalement au même titre que DES SERPENTS DANS L'AVION, de façon un poil plus sobre tout de même…

Franchement gore quand il le faut, BAIT est aussi un film dont la réalisation est particulièrement réussie. Nous sommes bien loin des SHARK ATTACK, Kimble Rendall soignant ses cadrages et sa mise en scène. Evidemment, puisque le film a été tourné en 3D, le cinéaste en profite pour nous balancer tout ce qu'il peut à la figure. Que ce soit le requin qui se jette sur le spectateur la gueule grande ouverte, des membres coupés et autres objets, le spectacle est assuré pour qui regardera le film en relief. Pour les autres, ce type de plan pourra sembler par moments un peu artificiel, sans la 3D on sent bien le détourage de certains éléments numériques. Mais, peu importe, 3D ou pas, le film n'a en réalité qu'un petit défaut : une direction d'acteurs pas toujours au point, le film ayant parfois du mal à donner du naturel aux dialogues et ce même si l'on retrouve Julian McMahon dans l'un des rôles principaux. Tant pis pour ceux qui cherchent une interprétation digne des plus grands dramaturges, BAIT, de toutes façons, ne s'adresse pas à eux. Le film comble d'ailleurs ce souci avec une générosité sans faille en matière d'effets sanglants et d'un rythme soutenu ! Quand on sait que Kimble Rendall est en train d'écrire un film à base d'araignées, nous sommes conquis d'avance tant BAIT nous a permis de passer un excellent moment !

Dommage que BAIT n'ait pas pu être diffusé en salles, l'expérience en relief et sur grand écran aurait sûrement été mémorable ! C'est donc en vidéo que cette coproduction entre l'Australie et Singapour arrive dans nos contrées. L'avantage du Blu-ray est de présenter le film en deux versions. La première sera visible sur tous les écrans alors que la seconde ne sera réservée qu'aux personnes équipées en 3D ! Dans ce dernier cas, du début à la fin, le visionnage ne manquera pas de faire son effet. En version plate, comme nous l'avons déjà dit auparavant, le métrage ne perd pas vraiment son aspect agressivement festif. Surtout que le transfert 1080p/24 est d'une grande précision. On notera tout de même quelques rares effets de solarisation, comme sur l'écran bleu au tout début du film. De même, lors de certaines séquences, les contrastes sont un peu plus mous, donnant l'impression que les noirs tendent plutôt vers le gris sombre. Mais c'est tout de même chercher la petite bête tant le rendu général est de bonne qualité ! Le spectacle sera complet grâce à deux redoutables pistes en DTS HD Master Audio 5.1. Version originale anglaise sous-titrée ou doublage français, la musique, les attaques de requins ou les éboulis sont impressionnants en tirant bien parti des différents canaux ainsi que du caisson de basse. Une belle réussite !

Les suppléments démarrent par une Featurette assemblée en France. A l'évidence, elle reprend les éléments tournés pour la promotion du film et nous permet de voir des interventions du réalisateur ainsi que des comédiens mais aussi des images de tournage. De quoi survoler très rapidement l'encombrement des caméras ou bien le challenge de créer un requin animatronique particulièrement réaliste. Ce petit documentaire a des défauts mais on ne peut que louer l'initiative sympathique de l'éditeur puisque la plupart des éditions vidéo à travers le monde n'ont rien d'autre que des planches de story-board. Justement, on les retrouve durant une dizaine de minutes. Enfin, le disque contient quatre bandes-annonces, toutes dédiées à des films existant en relief puisqu'en plus de celles de BAIT, on peut aussi avoir un avant goût de SILENT HILL REVELATION, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION ainsi que SPIDERS 3D.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Les requins très agressifs !
Des requins dans un supermarché !
Un film clairement généreux et fun !
On n'aime pas
La direction d'acteurs pas toujours au point
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L'édition vidéo
BAIT Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h33
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Making-of
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