Alors qu'il rejoint Bagdad avec à son bord une princesse, Sinbad accoste sur l'île de Colossa de manière à se ravitailler. C'est là qu'il fait la rencontre d'un mystérieux magicien qui tente d'échapper à un cyclope géant ! Heureusement, tout le monde réussit à rejoindre le bord du bateau pour continuer son voyage vers Bagdad. Mais Sokurah le magicien compte bien retourner sur l'île pour y récupérer une lampe magique hébergeant un génie…
A la fin des années 50, le producteur Charles H. Schneer et Ray Harryhausen ont déjà collaboré de manière étroite sur LE MONSTRE VIENT DE LA MER, LES SOUCOUPES VOLANTES ATTAQUENT et A DES MILLIONS DE KILOMETRES DE LA TERRE. Trois séries B en noir et blanc aux effets spéciaux particulièrement spectaculaires. Déjà à l'époque de la mise en chantier de A DES MILLIONS DE KILOMETRES DE LA TERRE, Charles H. Schneer désirait passer à la couleur mais essuya un refus catégorique de l'artisan des effets spéciaux, Ray Harryhausen. Deux ans plus tard, le producteur ne lui laissera pas le choix et LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD sera tourné en couleur. Ray Harryhausen se plie à cette contrainte et va expérimenter ses techniques d'animation et de trucages qui fonctionnaient parfaitement jusqu'ici en noir et blanc. Il faut dire que LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD est un projet qui tient à cœur à Ray Harryhausen puisqu'il le traîne depuis plusieurs années. Après LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS, il a l'idée d'une histoire se déroulant dans l'univers des 1001 Nuits, environnement parfait pour y inclure des combats avec des monstres mythiques. Mais, armé de quelques dessins et d'un synopsis, il n'avait pas réussi à convaincre des producteurs, dont George Pal, de lancer son SINBAD THE SAILOR au début des années 50.
Avec LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD, Ray Harryhausen a donc l'opportunité de créer un univers fantastique peuplé de diverses créatures très différentes les unes des autres. Si une partie des aventures puise dans les «véritables» histoires de Sinbad, le scénario prend de grosses libertés. Ainsi, Sinbad n'est plus un aventurier et devient un prince dont l'union avec une princesse scellera une paix durable entre deux royaumes. Certaines péripéties semblent provenir de l'Odyssée avec les cyclopes ainsi que des sirènes dont on peut se préserver du chant en se mettant de la cire dans les oreilles. On retrouvera ce type de melting-pot dans d'autres films d'aventures du tandem Schneer / Harryhausen comme dans LE CHOC DES TITANS ou bien les autres Sinbad. Le résultat s'avère des plus réussis puisque privilégiant l'action et l'aventure ainsi que le dépaysement. Pour mettre en scène film, Charles H. Schneer et Ray Harryhausen font de nouveau confiance à Nathan Juran avec qui ils viennent de faire A DES MILLIONS DE KILOMETRES DE LA TERRE. Après le succès du SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD, curieusement, Nathan Juran tournera JACK LE TUEUR DE GEANTS. Ce film reprendra l'interprète de Sinbad, le sympathique Kerwin Matthews, ainsi que Torin Thatcher dans un rôle de maléfique sorcier pour un métrage qui se montrera très inspiré par LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD
Le film propose donc un cocktail d'aventures et d'exotismes dans lequel s'insère des créatures jamais vues jusqu'ici sur un grand écran. Animés image par image, on peut y retrouver des cyclopes, un dragon, des oiseaux géants à deux têtes ou encore une étrange femme serpent. Autant de créatures qui renouvèlent les séquences du film ne laissant pas vraiment de place à la redite. Le plus surprenant est certainement un incroyable combat au sabre avec un squelette. La scène sera améliorée quelques années plus tard dans le chef d'œuvre de Ray Harryhausen, JASON ET LES ARGONAUTES. Mais ce dernier n'aurait sûrement jamais vu le jour si LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD n'avait pas rencontré un véritable succès qui permettra au producteur et au magicien des effets spéciaux de concrétiser plusieurs films aussi étonnants les uns que les autres. L'aventure orientales, ils y reviendront durant les années 70 en produisant deux autres aventures de Sinbad : LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD et SINBAD ET L'ŒIL DU TIGRE.
Huit ans après une première édition DVD, LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD fêtait son cinquantième anniversaire avec un tout nouveau transfert vidéo et un passage à la haute définition. Un nouveau DVD ainsi qu'un Blu-ray avaient ainsi été commercialisé dans le courant de l'année 2008 permettant de découvrir le film avec quelques ajustements. Tout d'abord, le format de l'image était proposé au ratio 1.66, révélant un peu plus d'images sur les quatre coins de l'écran. Le transfert précédent, au format 1.85, affichait quelques plans un poil étriqué. Autre différence de taille, les couleurs sont beaucoup plus proéminentes sur ce nouveau transfert en 1080p/24. Si l'image peut sembler un peu moins naturelle, elle semble surtout être le reflet de la tendance durant les années 50. D'ailleurs, on notera que dans l'un des suppléments, confectionnés pour le cinquantième anniversaire, l'un des spécialistes des effets spéciaux évoque le fait que lors de sa découverte du film en salles, il se souvient de couleurs chatoyantes et d'un cyclope tirant vers des teintes orangées. Cette intervention passe un peu inaperçu au milieu des suppléments mais il compare clairement avec l'édition DVD, donc l'ancienne puisque au moment de l'enregistrement de cette interview, il n'a pas encore eu l'occasion de découvrir le nouveau transfert. Et, justement, sur le Blu-ray, on peut effectivement découvrir un cyclope répondant à cette caractéristique ainsi que des couleurs beaucoup plus chaudes et affirmées. Donc, ce nouveau transfert respecterait bien mieux le film en terme de couleurs et de format. Et il faut bien le reconnaître, nous n'avions jamais vu LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD avec une telle qualité d'image. Les gros plans sur le visage sont parfaitement définis, limite palpable. Néanmoins, il est bon de préciser que LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD est un film à la qualité d'image fluctuante. Il ne s'agit pas d'un défaut du Blu-ray mais du résultat des différentes techniques employées pour les effets spéciaux. Pour intégrer certaines créatures et autres trucages, le film nécessite d'assembler diverses sources ce qui dégradent la qualité de l'image. C'est particulièrement visible lors de séquences en plan large mêlant créatures animées image par image avec des comédiens filmés à part. Ce très joli transfert du SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD alterne donc des passages à la définition ultra détaillée avec des passages bien plus approximatifs. De plus, si vous appréciez les images lisses, vous risquez d'être surpris par un grain très présent durant toute la durée du métrage. Mais, encore une fois, LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD ne s'est jamais montré aussi beau et pimpant que sur ce Blu-ray !
Pour le son, il est possible d'opter pour des pistes sonores en Dolby TrueHD 5.1. Que ce soit la version originale ou le doublage français, on peut donc suivre le film avec de nouveaux mixages proposés sur des pistes non compressées. Il faut être honnête, c'est surtout la musique qui remplit l'espace et qui gagne en profondeur. En effet, les nouveaux mixages ne tentent pas d'ajouter des effets tonitruants et parasitaires. Le résultat est donc plutôt réussi à part, peut être, lors de quelques passages où les dialogues semblent s'intégrer un peu étrangement. Peu importe car si vous êtes un puriste, rien ne vous empêche de basculer vers la piste originale en mono d'origine, encodée sur deux canaux. Le doublage français n'est, quant à lui, pas proposé dans son mixage original. En même temps, si vous êtes un puriste, il n'y a pas de raison de visionner le film en français. Evidemment, il est possible d'afficher un sous-titrage français !
Cette nouvelle édition du film reprend presque tous les suppléments du premier DVD. On retrouve ainsi la vidéo où John Landis et Ray Harryhausen discutent de JASON ET LES ARGONAUTES. Une petite vidéo où, à vrai dire, seul le début a donc un lien avec LE SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD. On peut revoir aussi la Featurette d'époque présentant le Dynamation. Et l'on peut aussi visionner de nouveau une Featurette datant des années 90 avec des interviews du producteur ainsi que de l'interprète principal. Malheureusement, tout n'est pas repris. Le documentaire de près d'une heure, «The Ray Harryhausen Chronicles», a disparu mystérieusement. Tout aussi dommage, Sony n'a pas repris la bande-annonce originale du SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD et d'autres films de Ray Harryhausen. A la place, on trouve bien des bandes-annonces mais de films bien plus récents comme HANCOCK, MEN IN BLACK ou encore RENCONTRES DU TROISIEME TYPE. Quelque peu hors sujet !
Si certains suppléments sont absents, on en trouve de tout nouveau… Par exemple, il est à présent possible de voir une longue interview de Ray Harryhausen qui retrace la création du SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD. Ou bien les réalisateurs John Landis et Frank Darabont expriment leur attachement aux films de Ray Harryhausen dans une trentaine de minutes où l'on peut aussi et surtout découvrir des interventions de spécialistes des effets spéciaux tels que Phil Tippett, Ken Ralston, John Dykstra, Rick Baker, les frères Chiodo, Stan Winston et beaucoup d'autres. Autant dire que le gratin des gourous des effets spéciaux hollywoodiens se sont donnés rendez-vous dans cette vidéo rendant hommage à l'homme qui les a inspiré !
Pendant une demi-heure, on peut aussi suivre une interview de Steven Smith, biographe de Bernard Herrmann. Il nous retrace donc le parcours du mythique compositeur de musiques de films de ses débuts jusqu'à ses dernières partitions sans oublier de proposer une analyse de son travail musical. Steven Smith, on le retrouve dans un commentaire audio où il est accompagné de Ray Harryhausen mais aussi de deux animateurs et spécialistes des effets spéciaux, Phil Tippett et Randall William Cook. On n'évite pas les redites mais ce commentaire audio est très soutenu et redouble d'anecdotes, précisions et autres informations à propos du SEPTIEME VOYAGE DE SINBAD. Enfin, curiosité, le Blu-ray propose d'écouter une chanson d'époque qui avait été composée pour faire la promotion du film : «Sinbad May Have Been Bad, But He's Good to Me». N'ayant rien de visuel à proposer, la chanson est imagée par des posters et photos d'exploitation venant de tous les pays du monde. Des images que l'on retrouve d'ailleurs dans la galerie de photos qui vient clore les suppléments de ce Blu-ray indispensable !