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Critique du film
HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS 2013

 

Enfants, Hansel et Gretel sont abandonnés dans la forêt par leurs parents. Ils vont rencontrer une sorcière qui compte bien les dévorer. Heureusement, le frère et la sœur réussissent à la tuer. Ce sera la première créature sur leur tableau de chasse puisqu'ils vont, à partir de ce moment, consacrer leur vie à la destruction des sorcières !

Le Norvégien Tommy Wirkola marque les esprits avec DEAD SNOW et son histoire de soldats nazis morts-vivants. A tel point que suite à une projection au Festival de Sundance, il est approché par des producteurs américains. Le cinéaste leur expose une idée, celle de revisiter le conte des frères Grimm, Hansel et Gretel, d'une manière très nouvelle. Tout le monde est si emballé que le jeune cinéaste se retrouve assez vite à la tête d'une énorme production hollywoodienne alors qu'il n'avait jusque là tourné que des films indépendants dans son pays natal. Mais Hollywood, ce n'est pas l'industrie cinématographique norvégienne. Le cinéaste s'en rendra compte lorsque suite aux fameuses projections test, on lui demandera de modifier le montage du film de manière à l'adoucir. Cela s'avère surprenant puisque HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS se montre plutôt violent dans son montage cinéma. Mais cela s'explique très facilement lorsque l'on sait que Tommy Wirkola est un fan de BRAINDEAD ou des premiers films de Sam Raimi. A l'origine, le film se montrait donc beaucoup plus excessif dans les effets gores. Mais ces modifications vont être suivies de reports de manière à trouver une date de sortie appropriée. Prévu à l'origine pour une sortie en 2012, le film patientera près d'un an avant d'être distribué au début de l'année 2013. Entre-temps, la notoriété de Jeremy Renner, l'acteur principal, a bien considérablement monté grâce à sa participation au quatrième MISSION : IMPOSSIBLE ou encore AVENGERS.

Malheureusement, ce report place HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS en plein milieu de la mêlée des films revisitant les contes de fées. Dernièrement, on a ainsi pu voir LE CHAPERON ROUGE, BLANCHE NEIGE ou encore BLANCHE NEIGE ET LE CHASSEUR alors qu'un grand nombre d'adaptations sont attendues cette année. Mais HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS est avant tout un mélange d'influences un peu plus anciennes. Il est impossible de ne pas penser aux FRERES GRIMM de Terry Gilliam où les auteurs originaux des contes de fées étaient présentés comme de roublards chasseurs de créatures. Difficile aussi de ne pas rapprocher le film de VAN HELSING en ce qui concerne les costumes, l'armement des chasseurs de sorcières ou encore des séquences d'action. A ce titre, le film fait fi de tout réalisme, anachronismes et invraisemblances cohabitent pour rehausser la bonne humeur d'un pur divertissement très généreux. Naviguant entre le second degré et l'action pure, HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS ne se prend pas vraiment au sérieux. En dehors de quelques séquences d'une grande cruauté, particulièrement lors du prologue ou lors d'un flash-back, les démembrements, décapitations et autres séquences sanglantes se montrent bon enfant, avec un ton assez cartoon. Pour autant, HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS ne s'adresse franchement pas à un jeune public. Car même si le ton est souvent à la dérision ou à l'action, le film baigne aussi dans une ambiance assez sombre, ce qui paraît assez étonnant pour un métrage de ce type. Au final, on obtient un conte de fées assez punk et hardcore. Une recette surprenante qui offre quelques séquences surréalistes dont un mémorable sabbat. Un peu comme si on trouvait un condensé du CABAL de Clive Barker dans l'attroupement d'improbables sorcières avant que tout cela ne se transforme en jeu de massacres dans le style bourrin du cinéma d'action des années 80. Ce passage vaut à lui seul la vision de HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS.

La générosité du film, on la retrouve dans la 3D. Ou plutôt dans la manie de nous balancer à intervalles réguliers des éclats de bois, des objets coupants et autres projectiles à la figure. Mais le procédé n'est pas totalement probant. Pas mal de passages du film semblent étrangement plats. Et pour cause, le film n'a pas été entièrement réalisé en 3D et une partie du film a gagné du relief en post-production. L'expérience de la 3D se montre donc mitigée sur HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS. Heureusement, le film est assez rythmé pour que l'on oublie ce détail technique. Les vrais défauts du film sont ailleurs. Le maquillage de la sorcière interprétée par Famke Janssen n'est pas spécialement réussi. Et le combat final avec cette dernière donne un peu l'impression de s'éterniser. Deux petits soucis qui seront à l'appréciation de chacun mais qui n'entament en rien le plaisir de découvrir les furieuses aventures d'HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS menées avec entrain par Jeremy Renner et Gemma Arterton. Mais la grande qualité HANSEL & GRETEL : WITCH HUNTERS, au contraire d'ABRAHAM LINCOLN : CHASSEUR DE VAMPIRES, c'est de ne pas tromper sur la marchandise et de nous offrir exactement ce que son titre suggère !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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