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Critique du film
JOHN DIES AT THE END 2012

 

David Wong, un jeune homme sous l'emprise d'une drogue étrange surnommée la «sauce soja», reçoit pour un entretien un journaliste en quête d'histoires insolites. David lui révèle les aventures hallucinogènes et trans-dimensionnelles qu'il partage avec son ami John...

Dans les années quatre-vingt-dix, nous n'aurions pas donné cher de la carrière de Don Coscarelli, réalisateur prometteur de PHANTASM en 1979 dont la filmographie s'est enlisée, avec assez vite pour seule activité des suites de son premier métrage. Il connaît pourtant une résurrection artistique avec la comédie fantastique BUBBA HO-TEP qui, à partir d'un point de départ absurde – Elvis Presley, vieillard, affronte une momie dans une maison de retraites – s'avère une grande réussite de la comédie fantastique. A part un épisode des «MASTERS OF HORROR», Don Coscarelli disparaît des écrans durant dix ans. Il revient avec un projet non moins insolite : JOHN DIES AT THE END, adaptation du premier roman de l'écrivain humoristique Jason Pargin, publié sous le pseudonyme David Wong.

Pour interpréter John et David, les deux aventuriers du surnaturel, Don Coscarelli se tourne vers de jeunes acteurs. Mais il bénéficie aussi de seconds rôles aptes à plaire aux amateurs de cinéma fantastique : l'incontournable Angus Scrimm (PHANTASM) apparaît en prêtre pour une courte scène tandis que Doug Jones (non maquillé) interprète un inquiétant personnage et que Clancy Brown (HIGHLANDER) est un espèce de gourou télévisuel doué de pouvoirs paranormaux. Plus inattendu, le rondouillard Paul Giamatti incarne le journaliste en quête de scoop qui interviewe David Wong.

Si le fantastique et l'étrange sont présents en abondance dans JOHN DIES AT THE END, il s'agit au départ d'une comédie, mettant en scène deux potes plus ou moins bons à rien, confrontés à des périls cosmiques menaçant l'existence même de notre univers. Nos deux anti héros voient les portes de leur perception s'ouvrir en grand après qu'un étrange rasta les initie à une drogue inconnue. Celle-ci leur donne, en plus, des pouvoirs surnaturels, comme celui de deviner l'avenir ou de voir des entités invisibles aux yeux des autres humains. Ils sont tout de même plus proches des protagonistes de BILL & TED EXCELLENT ADVENTURE ou de EH MEC, ELLE OU EST MA CAISSE ? que des héros de «AUX FRONTIERES DU REEL» !

Sur un ton de comédie, JOHN DIES AT THE END met en scène des aventures de science-fiction apocalyptique rappelant les créations de Lovecraft, avec des organismes issus d'autres mondes envahissant sournoisement notre univers. L'idée d'expériences permettant de percevoir au-delà des dimensions rappelle d'ailleurs fortement FROM BEYOND, un des longs métrages Lovecraftien de Stuart Gordon, ou encore les expériences psychédéliques de LA CREATURE INVISIBLE avec Boris Karloff.

Mais le jeu des rapprochements tourne court assez vite, car JOHN DIES AT THE END s'avère une succession d'aventures si particulières, si inclassables, un mélange d'épouvante, de paranormal, de films de drogués, de comédie noire, de drame... qu'il défie d'emblée les classifications. Evoquant quelque rencontre délirante entre LAS VEGAS PARANO et PHANTASM (déjà avec des voyages inter-dimensionnels bizarroïdes), il ne lasse jamais le spectateur grâce à un renouvellement permanent et à une succession de surprises pratiquement ininterrompue.

Malgré l'ambition du spectacle, avec de nombreux trucages ou décors différents, jamais le spectateur ne se sent lésé par une facture de qualité limitée ou un budget trop modeste. Drôle, bizarre, original, JOHN DIES AT THE END permet à Don Coscarelli de proposer une nouvelle réussite, rejoignant PHANTASM et BUBBA HO-TEP parmi les succès d'un metteur en scène au Mojo toujours intact après tant d'années !

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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