Durant une fête, une bande d'étudiants décide de jouer à «Action ou Vérité». Lorsque c'est le tour de Felix, celui-ci choisit de répondre à une question qui se révèle embarrassante. En donnant une réponse honnête, il provoque une rixe dont il sortira humilié. Quelques mois plus tard, une partie des personnes présentes ce soir là est invitée à l'anniversaire de Felix se déroulant dans une grande propriété. Si vous êtes liés à l'humiliation de quelqu'un et que celui-ci vous invite dans un lieu isolé, attendez-vous quand même à des problèmes ! Ca, c'est la logique, mais nos anciens étudiants ne pensent qu'à venir boire gratuitement aux frais de Felix, fils d'une famille richissime.
Petite production britannique, ACTION OU VERITE ne fait pas spécialement envie. En effet, son sujet et sa mise en place donnent vraiment une impression de déjà vu. Le prologue nous permet de découvrir une bande de jeunes dans une soirée qui se terminera par l'humiliation de l'un d'entre eux. Une entrée en matière qui pourrait laisser à penser que le métrage va s'orienter vers un slasher plutôt commun. La suite va réunir tout ce petit monde dans une grande propriété avec la promesse d'une fête d'anniversaire où l'alcool coulera à flot. Evidemment, on s'attend à ce que débute alors un jeu de massacre où chacun des protagonistes disparaîtra de manière violente. Ce n'est finalement pas ce que l'on nous propose mais l'arrivée d'un nouveau personnage ne laisse planer aucun doute sur la suite des événements dans ACTION OU VERITE. Durant toute sa première partie, on a ainsi un peu l'impression d'avoir un train d'avance sur ce qui va se dérouler à l'écran. Cela s'avère gênant et pourtant…
ACTION OU VERITE va prendre son envol après un bon moment. Le métrage ne révolutionne rien, pas mal de rebondissements sont relativement prévisibles, mais la mécanique finit par fonctionner. Les personnages que l'on nous a présenté au départ n'ont pourtant rien de spécialement attachants, bien au contraire. Ils représentent une jeunesse très caricaturale se lâchant dans le sexe, l'alcool et la drogue. Leurs motivations ou leurs relations se réduisent au minimum. Tellement futiles et peu attachants, voire adoptant des caractères désagréables, qu'on ne peut qu'approuver lorsqu'ils deviennent des victimes. Sentiment étrange puisque l'on va assister alors à un revirement vers l'horreur psychologique où la bande d'amis va s'entre-déchirer sous les yeux d'un psychopathe inquisiteur. C'est à partir de là que ACTION OU VERITE se révèle très malin puisque le film va alors devenir très efficace jusqu'à son épilogue. Une efficacité qui contrebalance d'ailleurs le manque d'originalité des situations exposées. De plus, ACTION OU VERITE surprend dans sa progression, brouillant les cartes du bien et du mal. De prime abord, on peut trouver «amusant» le maître de cérémonie mais il va très vite nous dévoiler un visage assez inquiétant, le transformant en véritable psychopathe. Dès lors au fur et à mesure que le film avance, on ne peut que se demander qui sont les bons et les méchants dans ACTION OU VERITE. Enfin, même si la majeure partie du film ne réserve pas de surprises exceptionnelles, quelques rebondissements sont plutôt inventifs. Que ce soit un dilemme réinventant la roulette russe ou bien la révélation finale des plus perverses, ACTION OU VERITE ménage tout de même quelques bons moments ainsi que des séquences brutales très réussies.
Tout le monde connaît le jeu qui donne son titre à ACTION OU VERITE. Une activité sociale qui ne pas d'hier et qui permet, le plus souvent, aux adolescents de tester leurs limites et s'encanailler. Son utilisation dans le film pourra sembler un peu artificielle, prétexte à des interrogations musclées ou à des tortures. Mais il faut bien reconnaître que cela fonctionne plutôt assez bien. Le jeu renforçant, au final, la folie de l'un des personnages tout en instaurant un évident sadisme dans sa mise en œuvre. D'ailleurs, ce décalage entre un jeu « sympa » et la situation dans le film donne à ACTION OU VERITE un côté humour noir encore une fois bien venu. Au final, ACTION OU VERITE séduit sur un terrain où l'on pensait s'ennuyer ferme devant un spectacle déjà vu cent fois.
BAC Vidéo sort ACTION OU VERITE directement en vidéo et si pendant un temps un Blu-ray est vaguement envisagé, seul un DVD sera commercialisé en France. Pour la haute définition, il faudra donc se tourner vers la Grande Bretagne, patrie de ACTION OU VERITE, ou il existe un Blu-ray. Mais il faudra alors comprendre parfaitement l'anglais puisque le disque ne contient aucune option française. Du coup, revenons au DVD français qui a l'avantage de proposer le film dans version originale anglaise sous-titrée mais aussi avec un doublage français. Dans les deux cas, la sonorisation se fait via des pistes en Dolby Digital 5.1 qui se montrent peu démonstratives. Strict minimum, sans esbroufe et peut être même trop sage, ces pistes audio sont en tous cas sans défaut, permettant de suivre et comprendre le film sans problème. L'image est, quant à elle, très honnête pour un DVD avec un rendu clair, précis et dôté de couleurs bien retranscrites.
Après le film, on peut se tourner vers une section de suppléments dont on fera assez vite le tour. Passé la bande-annonce du film ainsi que celles d'autres titres de l'éditeur, le seul autre bonus de ce DVD est un making-of d'une quinzaine de minutes. Très promotionnel, c'est un assemblage d'interviews, d'extraits et d'images de tournage. Les informations délivrées ne sont pas des plus passionnantes et tout cela n'aurait donc pas un grand intérêt si l'on se focalisait seulement sur ce que l'on nous raconte. En réalité, ce making-of recèle des images inattendues. Car parmi les séquences de tournage, on découvre assez vite des passages totalement absents de ACTION OU VERITE. Et parmi ces bribes de séquences, on notera surtout ce qui est assurément un épilogue final qui se déroulerait juste après ce que l'on voit dans le film. Une nouvelle fin qui aurait prolongé de manière surprenante et aussi un peu gore, le métrage. On comprend que l'on nous présente de nouveaux personnages et l'on peut imaginer que cette autre fin a été écartée pour son aspect trop exagéré et grand guignol.
