Après un titanesque combat, Alice est retombée dans les griffes d'Umbrella Corporation. Pendant que le monde sombre dans le chaos, la nébuleuse multinationale continue ses expériences. De son côté, Wesker compte bien mettre la main sur une arme ultime et c'est reparti pour un tour…
A l'issue de RESIDENT EVIL : AFTERLIFE, la dernière séquence laissait son héroïne dans une situation désespérée. En tout cas, le personnage principal de la série ne se démontait pas, prenait la pose, armes au poing, prête à en découdre face à une nuée d'ennemis équipée d'un armement démesuré face au sien. Fin ! Deux ans plus tard, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION reprend là où l'action s'était arrêtée et nous propose un dénouement. L'option retenue s'avère peu convaincante, Paul Anderson jouant la facilité. Toutefois, ce préambule nous offre certainement le meilleur moment du film, nous présentant une séquence d'action vue sous un angle surprenant et faisant office de générique. Dès le départ, le ton est donné, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION va se focaliser sur les fusillades, les explosions et le spectaculaire, le tout avec l'envie de magnifier son héroïne ou les situations. N'ayons pas peur de l'affirmer, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION sera certainement le film le plus poseur de l'année 2012. Bien évidemment, ce terme sera perçu comme une qualité ou un défaut en fonction de ce que vous êtes venu chercher !
Avec une intrigue assez pauvre et des rebondissements qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe, RESIDENT EVIL : AFTERLIFE assurait déjà le spectacle en se tournant pour beaucoup vers l'action. RESIDENT EVIL : RETRIBUTION met les gaz et va encore plus loin. C'est certain, il y a une évidente générosité au point qu'on s'en prend pleins les yeux et les oreilles durant une bonne heure et demi. Les combats s'enchaînent, ici avec des morts-vivants, là avec des créatures mutantes ou encore contre des soldats d'élite. A tel point que l'accumulation finit même par devenir un peu redondante, peinant à camoufler l'aspect très mince de l'intrigue. Bien sûr, il serait facile d'imputer cela au tissu original, les jeux vidéo. Dans RESIDENT EVIL : RETRIBUTION, on suit un plan, passant d'une zone à une autre, apportant un renouveau dans le type de décor à l'instar de niveaux à visiter le temps d'une échauffourée. Mais curieusement, si l'action était présente dans la série des jeux Resident Evil, elle n'oubliait pas pour autant d'adopter un ton plus calme, d'imposer une ambiance, de prendre le temps de narrer une histoire entre deux passages spectaculaires. Paul Anderson paie tout de même son tribut à la franchise de Capcom, il injecte le maximum de personnages en provenance des jeux, quitte à perdre les spectateurs qui n'ont aucune idée de ce dont on parle. Mais, rassurez-vous, les aficionados des jeux ne seront pas non plus en terrain si connu. RESIDENT EVIL : RETRIBUTION, au même titre que les films précédents, prend d'énormes libertés au point de devenir un univers très parallèle aux jeux. On reprend ainsi des lieux et des situations de l'univers de Resident Evil ou bien des personnages mais on les insère dans des contextes très différents sans vraiment respecter la chronologie mise en place par les jeux. Les dernières scènes de RESIDENT EVIL : RETRIBUTION sont ainsi assez symptomatiques. Cela nous donne, en tout cas, une explication très nouvelle au statut de président d'Albert Wesker. Une idée aussi énorme que les derniers plans qui clôturent le film ! Il faut bien l'avouer, depuis le tout premier RESIDENT EVIL, les producteurs de la série ont le chic pour nous laisser sur des images de plus en plus apocalyptiques et évocatrices en fin de métrage. Espérons, tout de même, que pour le sixième film, annoncé comme le "dernier" de Paul Anderson et Milla Jovovich, tout ce petit monde nous apportera un peu de cohérence et répondra aux nombreuses questions soulevées dans les précédents métrages. En effet, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION nous donne quelques pistes d'interprétation mais, dans le même temps, laisse tout de même quelques trous béants dans le déroulement des événements et ce depuis RESIDENT EVIL : EXTINCTION.
De bonnes idées, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION en contient. Mais difficile de les évoquer ici sans gâcher leur découverte. Néanmoins, cela permet de ramener des personnages issus des films précédents et pourtant décédés. Ainsi, on retrouve les comédiens Michelle Rodriguez ou encore Colin Salmon, ce dernier avait connu l'une des morts les plus mémorables de RESIDENT EVIL en se faisant découper en petits cubes par une grille laser. Cette astuce du scénario permet aussi de créer de véritables liens avec tous les films tout en offrant au métrage un peu de profondeur. Ou, en tout cas, en lui donnant une légitimité au sein de la saga cinématographique. Mais le concept mis en place soulève d'inévitables questions sur ce que l'on a pu voir dans les quatre films qui ont précédé. Et, surtout, on regrettera l'absence d'un bestiaire plus développé, les jeux offrant tout de même un large éventail. Etant donné le contexte dans lequel se déroule l'action, il aurait pourtant été possible de faire bien mieux que nous offrir seulement le retour du bourreau, du Licker ou encore des inévitables «morts-vivants» infectés. Des réserves, on peut donc en émettre beaucoup à l'encontre de ce cinquième opus. Mais pour apprécier pleinement RESIDENT EVIL : RETRIBUTION, il apparaît surtout important de s'installer confortablement et de profiter d'un spectacle qui s'inscrit dans la continuité du précédent. Si vous aviez détesté RESIDENT EVIL : AFTERLIFE, vous allez souffrir ! Mais pour ceux qui ont simplement l'envie de se laisser bercer par des affrontements musclés, des fusillades soutenues et de grosses explosions, RESIDENT EVIL : AFTERLIFE s'avère extrêmement généreux. Mieux, le film propose une vraie 3D qui se montre dès les premières minutes et le générique, comme une excellente réussite. Paul Anderson n'aura de cesse, par la suite, de nous balancer au visage des tas d'objets, s'amusant à l'évidence comme un petit fou avec cette possibilité aussi inutile que totalement indispensable ici pour assurer le spectacle. Le cinéaste est d'ailleurs clairement devenu un maître pour marier l'accumulation de scènes d'action et le relief sans que cela ne se transforme en calvaire pour les spectateurs.
Totalement bourrin, complètement poseur, RESIDENT EVIL : RETRIBUTION a au moins le mérite de vous en donner pour votre argent avec un divertissement sûrement un poil trop régressif mais assurément décomplexé. A force, Paul Anderson va finir par nous faire croire que sa devise est «Mitraillons maintenant, on réfléchira après» ! Un parti pris qui ne fera pas que des adeptes convaincus !