Header Critique : THE MERCENARY (THE LAZARUS PAPERS)

Critique du film et du DVD Zone 2
THE MERCENARY 2010

THE LAZARUS PAPERS 

Nana est une jeune femme arrachée à son village par Sebastian Riker, un maquereau rendu riche par une bidouille des plus curieuses. L'individu marie ses prostituées les plus fraiches en échange d'une forte somme d'argent puis, une fois les finances renflouées, assassine le malheureux époux. Encore suffisamment présentable pour cela, Nana est donc mariée à Tiny Delaney et promise dans la foulée à Lonny Smith. Tiny meurt mais Lonny éveille l'amour chez la jeune fille de joie. Le couple s'enfuit alors, mais il sera bien vite rattrapé par le tyran Riker. A cela s'ajoute un chamane qui ne peut pas mourir, s'emmerde un peu au quotidien et cherche donc quelqu'un qui pourrait vivre éternellement à sa place...

Que l'on habite Miami, Londres ou Salon-de-Provence, nous avons pratiquement tous eu droit aux mêmes visuels promotionnels pour THE MERCENARY, aussi connu sous le titre THE LAZARUS PAPERS. Tout d'abord, la gueule teigneuse de Dany Trejo, éternel «bad guy» iconifié récemment par Robert Rodriguez dans son délectable MACHETE. Encore une fois, l'homme n'est pas content et affiche même, en fonction des pays, un pistolet mitrailleur qui en dit long sur ses intentions. Egalement présente sur les affiches, la trombine bientôt quinquagénaire du britannique Gary Daniels. Ex-kickboxer devenu acteur Bis au début des années 90, le bonhomme sera tombé dans l'oubli avant d'être ressuscité par Sylvester Stallone via THE EXPENDABLES, dans lequel il connaîtra une fin inoubliable. En troisième position sur les visuels, nous trouvons Bai Ling, la touche de charme indispensable à tout métrage hardi qui se respecte. Un coup d'oeil rapide au casting nous permettra même de trouver Tommy ‘Tiny' Lister, l'associé balaise de Robert Forster dans JACKIE BROWN. Bref, vous l'aurez compris, THE MERCENARY est de ces films dont le casting titille la curiosité de l'amateur de pains dans la gueule, de répliques bien senties et de machisme revendiqué. Une belle incitation à dégainer sa 8-6 et fourrer sa main dans un paquet XL de nachos épicés...

Malheureusement, le marketing étant ce qu'il est, il lui arrive de se montrer filou, voire même extrêmement vicieux. Et force est de constater qu'avec THE MERCENARY, les commerciaux ont fait très fort et claqué la fesse de Lucifer en personne ! Entendez par là que nous n'aurons absolument rien de ce que les visuels pouvaient laisser entendre. Point d'action donc, pas plus que de grosse pétoire ou même d'empoignade musclée. Pas le moindre bon mot, de virile altercation ou de grasse mais délectable vulgarité linguistique. En fait, nous n'aurons même pas droit à un véritable mercenaire, y compris en arrière-plan et en avançant image par image. Rien. Dès les premières séquences, le métrage étonne donc. Le ton est mystique, l'encens brûle dans tous les coins du tipi et en son sein, Dany Trejo officie en grimaçant et apposant ses magiques mimines. Notre homme est ici un Chamane immortel et, si l'on en croit les images, pleurnichard. Vous voilà prévenus, la claque est sévère.

Même déconvenue pour Gary Daniels, méchant mais pas trop, défilant dans quelques costards expérimentaux que jamais aucune mode ou tendance n'osera cautionner. Bai Ling n'apparaitra que durant quelques séquences et Tommy Lister s'imposera rapidement comme le leader d'une coterie d'acteurs particulièrement ridicules. Parmi ceux-ci, nous ajouterons un incroyable sosie de Forrest Whitaker qui s'avère en réalité être son fils, Damon. Amis bissophiles, si l'on en croit la performance, nous tenons là notre nouveau Chad McQueen ! Mais si tous rivalisent en vérité d'incompétence, aucun d'eux ne décrochera pour autant l'un des deux premiers rôles. Le protagoniste féminin sera donc interprété par la séduisante Krystal Vee, déjà vu dans le bien mauvais STREET FIGHTER : LA LÉGENDE DE CHUN-LI. Malheureusement pour Krystal, la beauté plastique n'a jamais été gage d'une interprétation talentueuse. Elle nous le prouve ici et livre une prestation hasardeuse, handicapée il est vrai par une perruque rose capillairement humiliante... A ses côtés, nous avons également le premier rôle masculin, celui de l'amoureux gentil qui va tout tenter pour sauver Nana, l'adorable catin. Ce rôle d'envergure sera tenu par John Edward Lee, lequel n'offre ici rien que l'on puisse réellement qualifier de positif...

Alors bien évidemment, au vu du résultat globalement désastreux, il semble un peu facile d'aller taper sur les acteurs et leurs contre-performances. Mais s'il est une personne à blâmer dans cette malheureuse affaire, c'est bien Jeremiah Hundley. Retenez bien ce nom car Jeremiah est l'homme orchestre à qui l'on doit cette incroyable cacophonie cinématographique. Producteur, scénariste, compositeur, acteur et donc «réalisateur» sur THE MERCENARY, Jeremiah se doit d'assumer et de répondre de ses actes. Comment as-tu pu mon bonhomme nous livrer une histoire aussi bancale ? Comment as-tu pu dire «Coupez, c'est bon, on la garde !» devant un tel enchainement de séquences ratées ? Pourquoi avoir mis de gros arbres (ou autres éléments de décors) flous en plein milieu de ton cadre ? Que t'est-il passé par la tête quand tu as peint tes morts en bleu-schtroumpf et saturé les couleurs de surcroit ? Comment as-tu pu convaincre Dany Trejo de chouiner à ce point ? Bref, était-ce bien raisonnable ? Pour cette dernière question, nous allons te mettre sur la voie Jeremiah et te dire que non, rien n'est raisonnable dans ce que tu proposes. Gageons qu'il s'agissait là d'un moment d'égarement, d'un premier film qui restera également le dernier et que nous n'aurons plus jamais à revenir sur ton cas.

Inutile d'enfoncer donc le clou davantage, THE MERCENARY, en plus d'être une belle arnaque, s'impose comme un désastre cinématographique d'un très haut niveau. Peut être même l'un des fleurons de l'année 2010. Dialogues, photographie, mise en scène, bidouillages post-production et scénario agissent de concert pour une totale déconfiture qu'il conviendra d'éviter, ou d'oublier rapidement. Dire que le métrage a de plus été tourné en Thaïlande, et que Jeremiah Hundley n'a même pas été capable de tirer un seul plan correct des merveilleux espaces naturels de ce pays... Une vraie catastrophe on vous dit !

THE MERCENARY en France, c'est à MEP que nous le devons. L'éditeur semble confiant et balance la pépite en DVD, mais aussi en Blu-Ray. Pour les besoins de cette chronique, nous n'avons eu accès qu'au disque en simple définition. Assez minimaliste, celui-ci ne propose que le film, un chapitrage et un choix quant aux options sonores. A l'insertion du DVD, le métrage démarre en version française sans même passer par la case «menu». A moins d'un monstrueux élan masochiste, il faudra donc retourner au menu pour sélectionner la piste originale et les sous-titres français qui vont avec. Pourquoi ? Tout simplement parce que le doublage francophone se montre aussi catastrophique que le film en lui-même ! Dany Trejo, par exemple, a eu plusieurs doubleurs attitrés durant sa longue carrière. Mais aucun n'a jamais eu la voix fluette et totalement inappropriée que celle que l'on peut découvrir sur THE MERCENARY ! Un vrai carnage ! Au-delà de ça, les deux options sonores sont en Dolby Digital 5.1 et disposent d'un mixage comparable. Pas de véritable défaut, nous avons là des pistes claires même si bien peu dynamiques.

En ce qui concerne l'image, le format 1.85 est très vaguement respecté puisque l'image adopte complètement le cadre 1.77 du 16/9ème, l'encodage assure, quant à lui, le minimum. Nous noterons quelques traces de compression mais rien de véritablement alarmant. La définition n'est pas des plus satisfaisantes mais le métrage est tellement retouché, trafiqué et mal photographié qu'il est assez ardu de faire le distinguo entre ce qui pourrait être un souci de transfert et ce qui peut être apparenté à un «effet de style» imputable à la folie d'un apprenti metteur en scène. Quoi qu'il en soit, l'image n'a rien de renversante et les couleurs sont tour à tour ternes, baffeuses et flashies. La grande classe, jusqu'au bout...

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
THE LAZARUS PAPERS DVD Zone 2 (France)
Editeur
MEP
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
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      Aucun
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