Depuis plusieurs siècles, les affrontements entre Lycans et Vampires font rage, et ce dans le plus grand secret. Mais aujourd'hui, la donne a changé. Les humains ont découvert l'existence de ces créatures et leur extermination est devenue une priorité d'ordre mondial. Rapidement, tous les individus ayant les canines un tant soit peu aiguisées sont donc éliminés grâce à la lumière du soleil ou à l'argent. Sélène et Michael sont pour leur part capturés et congelés par des scientifiques. Durant quinze années, ils feront tous deux l'objet d'expériences destinées à créer des vaccins contre le vampirisme et la lycanthropie. Mais lorsqu'elle parvient enfin à s'évader, Sélène comprend qu'elle a également servi à d'autres expérimentations…
Trois ans après UNDERWORLD : LE SOULEVEMENT DES LYCANS, voici donc un quatrième opus à la saga initiée en 2003. Si le volet précédent se déroulait dans le passé, ce UNDERWORLD : NOUVELLE ERE prend pour sa part place dans le futur. Un rapide flashback en début de métrage nous rappelle les événements des deux premiers métrages, faisant sans surprise l'impasse sur la préquelle mise en boite par Patrick Tatopoulos. «Sans surprise» car ce nouveau film s'impose comme la suite directe à UNDERWORLD et UNDERWORLD : EVOLUTION, tous deux réalisés par Len Wiseman. On retrouve donc avec plaisir le personnage phare de la saga, à savoir la vampire Sélène, toujours incarnée par la somptueuse Kate Beckinsale. La pauvre se sentira malheureusement un peu seule, puisque le reste du casting semble avoir totalement déserté cet opus ! La chose est d'autant plus étonnante que le personnage de Michael Corvin, jadis joué par Scott Speedman, n'apparaitra ici que quelques secondes, largement maquillé afin de masquer l'absence de l'acteur...
Doit-on dès lors craindre une nouvelle aventure «au rabais» ? A l'évidence pas, d'autant que Len Wiseman veille toujours au grain. Le bonhomme occupe ainsi les postes de scénariste et producteur, bien qu'il ait choisi de confier les rênes à un duo de réalisateurs suédois. Måns Mårlind et Björn Stein assurent donc la relève, et ce après avoir mis en boite STORM et LE SILENCE DES OMBRES, deux films qui n'avaient que moyennement convaincu... Force est de constater qu'avec UNDERWORLD : NOUVELLE ERE, le duo passe à la vitesse supérieure et nous livre un métrage qui s'inscrit dans l'exacte lignée d'UNDERWORLD : EVOLUTION. La mise en scène est incroyablement dynamique, essoufflante même parfois, l'action très spectaculaire, bien que lisible, et le visuel particulièrement soigné. Les allergiques aux ralentis et autres attitudes poseuses vont encore une fois souffrir, alors que les amateurs de Kate Beckinsale vont pouvoir savourer chaque seconde !
Bien que le métrage conserve donc l'identité graphique de la saga, nous assisterons toutefois à une évolution notable. Là où UNDERWORLD : EVOLUTION était tourné principalement en extérieur et à Budapest, UNDERWORLD : NOUVELLE ERE sera urbain et mis en boite au Canada, dans sa totalité. Ce que l'on gagne dès lors en touche «futuriste», on le perd néanmoins en originalité. Certaines images de MATRIX ressurgissent bien évidemment, mais c'est surtout à RESIDENT EVIL : AFTERLIFE que l'on pense ici. Les points communs avec le métrage de Paul W.S. Anderson sont en effet très nombreux même si, d'un point de vue qualitatif et ludique, les vampires tiennent clairement la dragée haute aux zombies. Mais au-delà de l'ambiance, de l'action et de la sur-iconisation de son personnage de femme forte, il est un autre point commun entre ces quatrièmes volets des sagas UNDERWORLD et RESIDENT EVIL : la 3D, tournée en natif avec une caméra Red Epic.
Point de conversion 3D douteuse ici, le métrage de Måns Mårlind et Björn Stein est un véritable film 3D, pensé comme tel et particulièrement habile. UNDERWORLD : NOUVELLE ERE ne joue pas la carte du «Pan ! Dans ta gueule» et se dote d'un relief privilégiant la profondeur et une certaine subtilité. A tel point que l'expérience se veut naturelle, là où elle est bien souvent incommodante. Les séquences d'action ne sont aucunement pénalisées et, alors que l'on oublie presque le relief par instant, jaillissent à l'écran d'excellentes applications à la troisième dimension. L'une d'elle est l'usage de grenade à particules, qui ont pour effet de remplir le champ de vision du spectateur de poussière d'argent. Fatal pour les loups-garous, mais réellement enthousiasmant pour le spectateur ! Des petites idées comme ça, le film en disperse quelques unes qui, bien que modestes et ponctuelles, parviennent à faire la différence...
Au global il semble évident que ce quatrième volet n'a rien d'une révolution. On marche au contraire en terrain connu mais, malgré ce peu d'ambition, le plaisir du spectateur reste bel et bien présent. Là où d'autres franchises s'enlisent, UNDERWORLD semble au contraire s'envoler, passant le cap de la 3D avec succès et apportant son lot de nouveautés avec une nouvelle créature impressionnante, ainsi qu'une poignée de nouveaux personnages qui pourraient bien relancer la mythologie. Parmi ceux-ci, nous citerons le flic traumatisé incarné par Michael Ealy, le nouvel ancêtre interprété par Charles DanceTheo James, et surtout la toute jeune mais néanmoins dangereuse India Eisley, parfaite dans sa dualité innocence / sauvagerie. UNDERWORLD : NOUVELLE ERE ne plane donc peut-être pas bien haut, mais il le fait avec élégance et un vrai sens du divertissement !