En 2043, le Général vient d'être condamné à la prison à vie. Particulièrement mécontent, il suggère à ses sbires de se rendre 50 ans plus tôt, et d'éliminer le juge qui vient de le condamner. Les solutions les plus complexes sont souvent les moins bonnes mais qu'importe et les trois bougres s'exécutent. Témoins de ce saut temporel, trois «Future Cops» décident de voyager également dans le temps, direction 1993 afin de protéger le futur juge Yu Ti Hung. Mais l'homme de loi ne semble pas étudier au sein du collège où il devrait être. En attendant de mettre la main dessus, les «Future Cops» décident donc d'intégrer l'établissement et de prendre sous leur aile le jeune Chan Tai Hung, le cancre et souffre-douleur des lieux…
S'il est bien une saga vidéo-ludique qui peine à s'imposer sur grand écran, c'est celle des Street Fighter imaginée par Capcom. Le dernier exemple «Live» date de 2009, et s'intitulait STREET FIGHTER : LA LEGENDE DE CHUN LI. Franchement pénible, le métrage n'exploitait que peu les personnages du jeu dans une intrigue sans intérêt et chorégraphiée avec les pieds. Fort logiquement, le film se vit privé de sortie cinéma dans la plupart des pays. Ce qui ne fut pas le cas en 1994 du STREET FIGHTER mis en boite par Steven E. De Souza. Là encore, le résultat était des plus tétanisants malgré un casting étonnant... Raul Julia allait nous quitter et achevait sa carrière cinéma par l'incarnation médiocre de M. Bison, Kylie Minogue cachetonnait lors de sa première vie de chanteuse et Jean-Claude Van Damme nous livrait l'un de ses plus mauvais films d'alors... Triste bilan.
L'année précédente, en 1993, le cinéphile se souviendra cependant d'avoir été surpris lors du visionnage de SING SI LIP YAN, intitulé NIKI LARSON en France. Ce métrage hongkongais de Wong Jing proposait en effet, au cœur d'une adaptation du manga City Hunter, une étonnante parodie. La tête de Jackie Chan heurtait une borne d'arcade et le bonhomme se retrouvait plongé dans l'univers de Street Fighter. Jackie incarnait alors, l'espace de quelques minutes, différents personnage dont la jolie Chun Li ! Cette année là, Wong Jing n'aura pas chômé et comme tout bon réalisateur hongkongais, aura mis pratiquement dix films en boite. L'un d'eux se nomme CHAO JI XUE XIAO BA WANG, ce qui se simplifiera à l'international en FUTURE COPS. Sous cette appellation passe-partout se cache en réalité le premier véritable «portage» à l'écran des héros des jeux vidéo Street Fighter. Rien d'officiel bien sûr, mais tout de même dix personnages issus des jeux et ici parfaitement identifiables !
La chose est d'autant plus étonnante qu'on trouve à l'affiche un nombre assez conséquent de Stars ou de Stars en devenir. Commençons par Andy Lau, lequel brille plus que jamais aujourd'hui dans DETECTIVE DEE ou PROTÉGÉ, mais incarnait à l'époque l'espagnol Vega ! Enchainons avec Simon Yam, l'un des plus grands acteurs de Hong Kong, qui repique dans FUTURE COPS les mimiques et aptitudes du yogi Dhalsim ! Ajoutons enfin que Jacky Cheung (UNE BALLE DANS LA TÊTE) joue Guile alors que Ekin Cheng et Aaron Kwok, tous deux Stars de STORM WARRIORS en 1998, incarnaient Ken et Ryu à l'époque ! En bref, nous avons là une bien belle affiche pour un métrage qui laissera plus d'un spectateur sur le carreau.
Car si les personnages sont bien présents, le reste n'est que parodie et humour typiquement hongkongais. Certains gags feront mouche, alors que d'autres laisseront plus que perplexe. La coiffure de «Guile» détournée pour en faire un balai fait partie des grands moments. De même que Blanka, transformé en ballon électrique, ou que le Whirlwind Kick de Chun Li soulevant les jupes des écolières... On reste tout de même dans l'humour gras, voir bas de plafond. Wong Jing est plus lourd que jamais et ose tout ou presque. Manifestement sous influence vidéo-ludique cette année là, il nous propose même une séquence romantique dédiée au plombier Mario ! Et dans le même esprit, la fin du métrage verra débouler San Goku, tout droit issu du manga Dragon Ball...
Malgré l'abondance d'idées, FUTURE COPS n'en reste pas moins très laborieux. Il faudra donc l'aborder en pleine possession de ses moyens ou, au contraire, s'assurer de la collaboration de camarades éméchés. Et même ainsi préparé, un gros passage à vide en milieu de film agira comme une épreuve à franchir. Ceux qui y parviendront seront cependant récompensés par un final bordélique à souhait, accumulant les altercations loufoques et les clins d'œil aux jeux vidéo. Les effets spéciaux, tous plus ridicules les uns que les autres, contribuent largement au spectacle et à sa bonne humeur. Le réalisateur en joue et le spectateur s'en amuse, assurément. Nous regretterons cependant qu'au milieu de tout ce fatras bon enfant ne surnagent pas quelques combats réalistes ou un minimum chorégraphiés. Rien de tout cela ici, nous resterons donc dans un registre que Wong Jing affectionne tout particulièrement, à savoir la comédie lourdingue et décalée, débile mais ponctuée de bonnes idées. En bref, un film à tenter en toute connaissance de cause !
Pour découvrir FUTURE COPS, il faudra se tourner vers Hong Kong et la galette «Universe» d'un autre temps, au coût misérable mais aux spécifications sacrifiées. Ainsi, nous retrouvons une image au format (1.85 de rigueur) mais retranscrite par le biais d'un transfert 4/3 bien peu glorieux. Les couleurs sont passées et les griffures ou artefacts sont nombreux. La compression s'avère relativement discrète, ce qui permettra malgré tout aux possesseurs d'écrans 16/9ème de zoomer l'image.
La chose se fait d'autant plus facilement que les sous-titres se superposent à l'image, au lieu de s'afficher en dessous. Puisque nous l'évoquons, ce sous-titrage anglais se montre correct, bien que truffé de petites coquilles. Nous passerons sous silence les sous-titres en chinois traditionnel ou simplifié, pour cause de manque d'expertise en la matière ! Sur le plan sonore, nous aurons droit comme bien souvent pour les films de cette époque à une piste originale en Cantonais et un doublage en Mandarin. Les deux pistes sont proposées dans un stéréo étalé sur six canaux sans pour autant créer une quelconque ampleur. L'ensemble est étouffé mais cependant audible et relativement clair, suffisamment pour profiter correctement de cette petite curiosité.
La section des suppléments propose quant à elle la bande-annonce du film, d'une durée excédant les quatre minutes. S'adjoignent à cela les trois filmographies sélectives des principaux acteurs, à savoir Andy Lau, Jacky Cheung et Aaron Kwok. Du classique donc pour l'éditeur Universe.