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Critique du film et du DVD Zone 2
MAD MAX 1979

 
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Le futur proche de MAD MAX ne ressemble en rien à des lendemains qui chantent. Les routes sont peuplées de hordes de bikers et de chauffards timbrés. Dès l'une des premières images du film, un panneau indique "Anarchie road" (la route de l'anarchie). Petit à petit, l'ordre disparaît pour laisser place au chaos. Dernier rempart, des flics au volant de voitures gonflées à blocs.

Des flics qui en arrivent à aimer ces courses-poursuites et les montées d'adrénaline qu'elles provoquent. Parmi eux, il y a Max. Jeune flic dont le chef aimerait faire un héros. Oui, un héros, parce que c'est ce dont le monde a besoin. D'un modèle intègre, d'un Monsieur Propre… Alors que Max aurait plutôt envie de décrocher. Lorsque son meilleur pote est transformé en torche humaine, il finit par réaliser que les accidents, ça n'arrive pas qu'aux autres. Qu'ils ne sont pas intouchables. Pire, il comprend qu'à apprécier le fait de balancer hors de la route les contrevenants à deux cent à l'heure, il n'est plus vraiment différent de ceux qu'il pourchasse. Son chef aimerait pourtant qu'il incarne le bras armé et flamboyant de la justice, quitte à le soudoyer avec un véhicule de rêve. Mais finalement, le "héros" bascule pour appliquer une vengeance radicale et sans appel. Moralement, Max ne devrait plus théoriquement être un héros. Il y a dès lors bien peu de différence entre lui et les parents vengeurs de LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE ou même le Paul Kersey de UN JUSTICIER DANS LA VILLE. Ce qui est amusant dans tout cela, c'est que pas mal de défenseurs de MAD MAX ont une vilaine tendance à condamner les deux autres films cités. Est-ce que moralement, Max Rockatansky est meilleur ? Pas vraiment ! Il faut pourtant bien avouer que MAD MAX nous présente son anti-héros sous le meilleur jour qui soit. Même l'affiche du film nous disait à l'époque "Lorsque la violence s'empare du monde, priez pour qu'il soit là…". Au premier degré, cela revient à légitimer la violence contre la violence. Il n'y a que la fin du film pour laisser le spectateur choisir son camp ou éventuellement occulter la question. Max, une fois sa vengeance accomplie, n'a plus rien. Quelle chemin va t'il choisir ? Il semble, en tout cas, déjà tracé, comme le ruban linéaire de la route sur laquelle on l'abandonne à la fin du film. Autant dire que le sujet ne prête pas à la rigolade ! Et pourtant… MAD MAX emballe le spectateur et ne lui laisse pas le temps de réfléchir aux implications…

Le pouvoir d'attraction de MAD MAX opère, en grande partie, dans la forme avec ses bolides en action. Dès l'ouverture du film et sa course-poursuite anthologique, on nous présente les véhicules comme les nouveaux destriers des guerriers modernes. Le face à face entre le Nightrider et Max n'est d'ailleurs pas sans rappeler les joutes médiévales. En fait, MAD MAX serait une tragédie classique si l'on en retirait tous les artifices. L'histoire est simple, racontée des centaines de fois, et la plupart des personnages se classent rapidement dans l'une de ces deux catégories : le bien et le mal. Dès lors, le personnage principal prend des allures de véritable figure héroïque sans même que l'on puisse se poser des questions sur sa moralité ! Car après tout, s'il s'agit d'un héros, la fin le mène peut-être simplement à errer sur les routes en quête de l'éradication des malfaisants. Ou alors il plongera dans la violence pour n'être pas plus que ceux qu'il pourchasse. A vous de vous faire votre opinion !


MAD MAX ne fait pas pour autant office de précurseur. Le culte de la puissante automobile dans le futur, on peut le retrouver dans un autre film… LA COURSE A LA MORT EN L'AN 2000, de Paul Bartel, où les masses s'émerveillent des prouesses de conducteurs meurtriers. Bien plus satirique et décalé, la finalité n'est pas vraiment la même. On pourra aussi noter le KNIGHTRIDERS de George Romero avec ses motards se réclamant de la chevalerie. Pourtant, c'est MAD MAX qui imposera une vision aussi spectaculaire des affrontements routiers. Dans un autre registre, le CRASH de Cronenberg poussera la réflexion de la relation entre l'homme et l'automobile dans la société actuelle. Une relation déjà de mise dans MAD MAX.

On notera l'utilisation de plans très rapides sur les yeux exorbités des personnes qui vont à une mort certaine (Nightrider et Toecutter). En fait, c'est la même fausse tête qui a été utilisée les deux fois. Quelques années plus tard, George Miller reprendra le même gimmick dans l'un des sketches du film LA QUATRIEME DIMENSION lorsque John Lithgow découvre la créature sur l'aile de l'avion.


Anthologique, la séquence au début du film est toujours aussi spectaculaire même si vision après vision on ne peut s'empêcher de noter le problème de temps et de lieu de la première partie de la poursuite. Pas grave et quelle déception d'apprendre que faute de moyens, pas mal de cascades et poursuites dans le film furent abandonnées. Des problèmes budgétaires qui menèrent le réalisateur à engager son propre van dans l'une des scènes du film. Il s'agit bel et bien de la fourgonnette bleue qui se fait totalement défoncer par l'une des voitures de police. George Miller se rattrapera plus tard sur le tournage de MAD MAX 2 en produisant un véritable western motorisé hallucinant où l'on n'avait jamais vu une telle fureur mécanique !

On trouvera étonnante et malvenue la traduction du "Nightrider" en "Aigle de la route" en français. En prêtant attention à l'attaque de la voiture du jeune couple, on remarquera en effet un plan sur un corbeau. La façon dont la horde attaque la voiture pourrait presque faire penser à une nuée de volatiles. Mais ce qui est vraiment étonnant, c'est le plan d'un aigle plus loin dans le film qui représente cette fois, Max, le héros vengeur.

MAD MAX lors de sa première sortie française fut censuré. Non pas qu'il y ait réellement de séquences choquantes d'un point de vue visuel. Ce serait plutôt, tout comme dans MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, une question d'intensité dans l'action et les situations (l'attaque sauvage sur le jeune couple, la fuite de la famille de Max…). De même, c'est cette histoire de vengeance radicale dans un monde en pleine déliquescence qui avait refroidi les pontes de la censure. Un an plus tard, après le succès de MAD MAX 2, le film put enfin ressortir dans les salles de notre pays dans sa version intégrale. Pas d'inquiétude, c'est bien cette version que l'on retrouve sur ce disque.

Ce DVD de MAD MAX est d'une excellente facture. Les Laserdiscs français et américains étaient loin de délivrer une mauvaise image. Mais pas de surprise, l'image est encore plus jolie. Surtout en raison du fait que le DVD supprime les défauts des images analogiques (contours imprécis ou qui bavent, etc…). Une belle réussite, et on a même la possibilité de choisir entre le doublage français, le doublage américain et la version originale australienne. Cette dernière étant considérée comme un "bonus" si l'on en croit le dos de la boîte. L'occasion nous est donc donné de visionner le film dans sa version originale. Une première en vidéo par ici et un peu partout dans le monde. Ce qui est plutôt un bon point. Il faut rappeler que les américains avaient cru bon de doubler tous les acteurs pour supprimer les expressions et les accents typiquement australiens pour la distribution dans les salles aux USA.

Il ne faudrait pas que la qualité audio/vidéo nous fasse oublier l'impensable. Le DVD ne propose comme seul bonus qu'un chapitrage et un menu interactif. Comment ça ? Tous les DVD, ou presque, proposent cela ? Ah, oui, c'est vrai ! Bon, alors, non, il n'y a absolument aucun bonus. Rien de rien ! Pas de filmographies, même si on ne les apprécie pas plus que ça, pas un semblant de notes de production et pas plus de bande-annonce. Pour le moins surprenant tant MAD MAX, et le film qui a suivi, est devenu culte au fil des ans tout en propulsant un Mel Gibson inconnu au rang de vedette.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
MAD MAX DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h29
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Italian Dolby Digital Mono
Sous-titrage
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