Sarah essaie de reprendre une vie normale après avoir dénoncé son ex-compagnon, Garrick Turrell, à la police . En effet, l'homme avec qui elle vivait n'était autre qu'un terrible tueur en série. Devenu tristement célèbre, Garrick Turrell est placé derrière les barreaux alors que Sarah doit faire face à l'horrible réalité, tout en essayant de résoudre ses problèmes avec l'alcool. Hélas, Garrick Turrell s'évade de prison et a manifestement l'intention d'aller rencontrer son ex-femme.
Adam Wingard s'est illustré en rassemblant Bill Moseley et Tiffany Shepis dans son premier long métrage, HOME SICK. Un film d'horreur tourné pour des clopinettes alors que le réalisateur n'a pas encore vingt ans. Cette expérience ne sortira pas Adam Wingard du cadre d'un cinéma ultra indépendant. Son troisième long métrage, A HORRIBLE WAY TO DIE, reste donc une nouvelle fois dans l'horreur et ce bien que le cinéaste approche le genre d'une manière relativement atypique. Plus que nous balancer une succession de scènes sanglantes, Adam Wingard préfère nous exposer le personnage d'un tueur en série ainsi, et surtout, que celui de son ex-femme. Un parti-pris qui a l'avantage de s'écarter du tout venant des productions horrifiques. Avant tout, A HORRIBLE WAY TO DIE va ainsi suivre l'ex-compagne d'un tueur en série. Une manière d'approfondir le personnage d'une femme qui vit encore avec le souvenir de celui qui a partagé sa vie sans lui montrer sa véritable personnalité. Mêlant à plusieurs endroits le présent et le passé, la narration tente d'expliquer le parcours d'une jeune femme découvrant l'horrible vérité et le traumatisme que cela a pu provoquer. Autant dire que plus que l'histoire du meurtrier, c'est avant tout le portrait d'une femme en pleine reconstruction qui intéresse Adam Wingard durant une bonne partie du métrage. Plusieurs idées sont du reste plutôt bien vues et à même de créer une certaine empathie pour les personnages. Ainsi, la relations sexuelle entre l'héroïne et un homme se termine de façon surprenante, renforçant le «vécu» des protagonistes. A HORRIBLE WAY TO DIE réserve aussi, durant son épilogue, un intéressant revirement de situation accompagné de quelques révélations ou réflexions assez inattendues.
Néanmoins, si les intentions sont louables, le métrage a du mal à convaincre. Le rythme assez lent et la mise en images donnent au métrage un aspect «film d'auteur» qui ne séduit pas vraiment. Par exemple, le cinéaste a une tendance à cadrer de manière très particulière son film. Peut-être un moyen de lui donner un aspect documentaire et donc «véridique», mais il en résulte surtout une impression de découvrir un métrage par instants «amateur» ou, plus gênant, manquant de modestie. Ainsi, à force de chercher la belle image ou un ressenti particulier, le film tend à accumuler les plans flous, les gros plans sur des loupiottes d'une guirlande (pendant une scène d'amour) ou d'agiter simplement la caméra alors qu'il serait plus logique d'adopter une approche classique. Enfin, si le film tente de s'écarter des films habituels de tueur en série, certains passages semblent pourtant s'inspirer d'œuvre existante. La découverte d'un garage par la femme du tueur n'est ainsi pas sans rappeler la visite du garde meuble dans LE SILENCE DES AGNEAUX. Apparemment, il est difficile de faire table rase des oeuvres marquantes du genre.
Malgré ses bonnes idées de départ, au final, A HORRIBLE WAY TO DIE s'étire assez longuement. L'ennui s'installe un peu et la tension n'est jamais au rendez-vous et ce même lors de l'affrontement final. Cette dernière partie du film a, au moins, l'avantage de prendre au dépourvu le spectateur. Evoquant subrepticement les problèmes liés à la sur-médiatisation des tueurs en série, ou en donnant un aspect finalement très humain au monstre du film. Ce dernier est interprété par AJ Bowen que l'on a pu voir auparavant dans des rôles relativement similaires de personnages violents comme dans THE SIGNAL ou bien HOUSE OF THE DEVIL. Il faut bien reconnaître qu'il campe plutôt bien son personnage d'assassin en cavale, se débattant avec ses propres pulsions. La comédienne Amy Seimetz s'en sort elle aussi plutôt bien, dans un registre peu évident. En ce qui concerne Adam Wingard, difficile de trancher, le cinéaste semble avoir son propre univers, et il traitait d'ailleurs déjà des addictions dans son film précédent. POP SKULL évoquait en effet la drogue alors que A HORRIBLE WAY TO DIE parle, entre autres d'alcoolisme. Reste que le traitement est, dans le cas de ce dernier, assez laborieux.