Les volontaires pour la création d'une nouvelle race de soldats
se voient appliquer un traitement radical. Leurs nerfs déconnectés,
ils ne ressentent plus la douleur. Un projet qui inquiète rapidement
les dirigeants. Tous les cobayes seront donc éliminés
en dehors du Black Mask. Celui-ci réussit à s'échapper
dans une évasion coup de poing…
Ne vous faites pas avoir par la couverture du DVD, pas plus que par la photo intérieure de celle-ci où l'on peut découvrir notre héros assis sur un trône… BLACK MASK n'est pas un film chaleureux et ne présente pas non plus un héros flamboyant. Le héros du film tient plus d'un BATMAN que d'un SUPERMAN. Le côté sombre du héros avec l'univers qui l'accompagne. Pourtant, le Black Mask est celui qui est le plus humain alors qu'il aspire justement à se fondre dans le monde qui l'entoure. Son ami, le policier, lui explique d'ailleurs que pour survivre, il faut être fort et ne pas se laisser marcher sur les pieds. Les super vilains de l'histoire redoublent de machiavélisme pour atteindre leur but. D'une "vicelardise" sans nom comme lorsqu'ils connectent une bombe au cœur d'un malfrat. Le reste étant du même acabit. Typiquement le type de situation échappée de la nouvelle vague de comics violents où tout est possible. Pour détruire les combattants, il ne suffit pas d'une pichenette. Ne ressentant pas la douleur, on en arrive souvent à des affrontements gores jouissifs.
Un monde résolument urbain et froid. Des personnages violents tout comme peuvent l'être leurs affrontements. Arrachages de bras garantis ! Au milieu de tout cela, il y a les quelques êtres humains qui vivent leur vie normale. A l'image des bibliothécaires, lieu où se réfugie le héros dont la seule aspiration est de n'être rien de plus qu'un être humain. Ce qui sépare les êtres humains et le Black Mask, c'est la possibilité de ressentir des sensations. Il n'en veut à personne et porte sa croix en silence. Ses anciens compagnons d'armes voient pourtant tout cela différemment. Puisque l'humanité les a créés ainsi, c'est à eux de prendre le pouvoir. On pourrait presque faire un parallèle avec le film sur les X-MEN.
Pas mal de monde s'est retrouvé sous le choc des séquences d'action de MATRIX. Les personnes sevrées au cinéma asiatique l'ont été beaucoup moins. Avec trois ans d'avance, le film de Daniel Lee présentait des caractéristiques, d'un point de vue visuel, très proches de celles de MATRIX. Tellement que cela en devient confondant. La présence de Yuen Wo Ping, en tant que spécialiste des scènes d'action, aux génériques des deux films n'est certainement pas une coïncidence. On pourrait prendre une seule séquence d'action de BLACK MASK pour y retrouver plusieurs images reprises dans MATRIX (le long manteau de Keanu Reeves, les quelques pas sur un mur, le sauvetage dans les airs…). Les images, aussi, tirant souvent sur le vert dont Daniel Lee parle dans le petit documentaire. On les retrouve dans les séquences à l'intérieur de la matrice de MATRIX. Un exemple de plus à inscrire à la longue liste de l'inspiration appuyée du cinéma américain sur le cinéma asiatique (SPEED / POLICE STORY 2 pour prendre un exemple...).
Ce qui frappe par moments, c'est le look du héros qui rappelle furieusement la dégaine de Kato, le chauffeur du Frelon vert, la série télé kitch des années 60. Avec sa casquette vissée sur la tête et son masque, on pourrait presque confondre Jet Li avec Bruce Lee. Cette influence est largement explicitée dans le petit documentaire. Et l'on ne peut s'empêcher de penser au recyclage sans fin. Les Américains inspirent les Chinois qui inspirent les Américains. Qui a commencé ? Qu'importe surtout dans le cas d'un BLACK MASK, film d'action qui en remontre sans problème en matière de mouvements à toute la production Hollywoodienne.
La version présentée sur ce DVD est la version intégrale du film. En effet, faites attention au DVD américain, celui-ci propose une version bidouillée censée satisfaire le public américain. De ce fait, le distributeur a jugé bon de sucrer plusieurs scènes jugées inutiles et de refaire la bande-son avec un doublage anglais, sans compter de nouvelles musiques et de nouveaux effets sonores. Une pratique gênante puisque l'on trouve déjà pas mal de montages "américain" de films asiatiques en circulation. Parfois, ces montages débarquent directement sur les écrans français comme ce fut le cas pour quelques Jackie Chan. Cet aparté, histoire de vous mettre en garde sur le fait que le DVD en provenance des Etats-Unis, s'il est techniquement plus alléchant en raison d'une version Dolby Digital 5.1, ne respecte pas l'œuvre originale.
Le bond en avant, en ce qui concerne la qualité, par rapport au DVD chinois édité chez Mei Ah il y a plusieurs années, est prodigieux. Ce n'était pas vraiment difficile tant le DVD provenant de Chine était affublé d'une image trop sombre et délavée, d'une lourde compression et surtout de sous-titrages brûlés à même l'image en langues chinoise et anglaise. Difficile d'apprécier ce film de cette façon. Le DVD français réhabilite l'image avec de véritables couleurs sans oublier de respecter la photo d'origine du film, assez particulière.
