En Irak, suite à des soucis de communication, l'unité du Capitaine Ted Cogan fait feu sur un van rempli de civils. Blessé peu après, il est rapatrié aux Etats-Unis. Si son retour auprès de sa famille devait lui apporter le réconfort, c'est surtout d'étranges hallucinations dont il va être victime…
Une quarantaine d'années après la publication de Echos, ce bouquin va s'ajouter à la longue liste des travaux du romancier Richard Matheson qui auront été adaptés au cinéma. Artisan Entertainment va ainsi produire STIR OF ECHOES qui deviendra en France HYPNOSE. Un métrage qui, à l'époque de sa sortie, n'obtiendra pas un succès à hauteur de ses grandes qualités. Une injustice qui s'explique sûrement par le fait que SIXIEME SENS est sorti peu auparavant avec un sujet comportant pas mal de similitudes. Avec le temps, HYPNOSE s'est tout de même forgé une petite réputation et c'est ce qui a poussé Lions Gate, ayant racheté Artisan Entertainment entre-temps, à produire une séquelle. Difficile ici d'utiliser le terme de «suite» puisque STIR OF ECHOES 2 ne retient à l'arrivée pas grand chose de l'intrigue originale. Le scénariste Ernie Barbarash a tout de même intégré un personnage assurant très vaguement le lien mais que seuls les connaisseurs pourront déceler. En réalité, le problème s'intensifie en France puisque HYPNOSE 2 porte assez mal son titre, puisqu'il n'y est jamais question d'hypnose !
Ernie Barbarash traîne pas mal de temps au sein de Lions Gate, le cinéaste ayant œuvré en tant que producteur sur des films comme AMERICAN PSYCHO et AMERICAN PSYCHO 2. D'ailleurs, les suites, c'est un peu son rayon puisqu'il avait déjà écrit auparavant les scénarios de CUBE 2 et CUBE ZERO. C'est donc assez naturellement qu'on lui confie l'écriture de HYPNOSE 2. Au passage, il en assumera la réalisation signant ainsi sa deuxième mise en scène après CUBE ZERO. Depuis, Ernie Barbarash s'est affranchi de Lions Gate en allant tourner des films d'action, toujours à destination de la vidéo, pour le compte de Sony Pictures.
Avec HYPNOSE 2, Ernie Barbarash tente d'évoquer des sujets plutôt sérieux dans ce qui n'était, à l'origine, qu'un simple prolongement commercial à destination des chaînes câblées et du marché du DVD. A peine quelques années après la guerre en Irak, il utilise donc cet événement historique de manière à exposer une histoire qui s'avère franchement très noire. Partant d'une bavure militaire où des civils se font massacrer, le scénariste continue en exposant les difficultés rencontrées par les vétérans après leur retour au pays, tout en terminant sur l'évocation de la haine et du racisme suscité par la bêtise humaine. Il faut bien reconnaître qu'on ne s'attend pas vraiment à cela avant d'entamer la vision d'HYPNOSE 2. Soyons honnête, ce n'est pas non plus NE UN 4 JUILLET d'Oliver Stone. Sans compter que malgré toutes les bonnes intentions du monde, le métrage ne fonctionne pas complètement. Il faut ainsi attendre une heure de métrage d'étranges apparitions et autres événements surnaturels pour que l'histoire commence à réellement se dévoiler pour finalement être pliée de manière pour le moins rapide. Un passage charnière de l'histoire se montre même plutôt incongru. Les yeux de notre héros vont être ouverts par une rencontre dans un lieu où semblent se rassembler des personnages surréalistes. Jusque là, HYPNOSE 2 restait ancré dans une certaine réalité et fait donc, à ce moment là, une sortie de route aussi inexpliquée que les événements se déroulant à l'écran. Cette petite portion de l'histoire paraît donc assez superficielle et n'est là que pour assurer le fameux lien, cité auparavant, avec le premier film. Une maladresse qui renforce le mauvais dosage de HYPNOSE 2. Toutefois, reconnaissons que le film se montre particulièrement sombre et ne prête franchement pas à la rigolade. Certes, quelques apparitions ou séquence sensées nous foutre la trouille tombent à plat. Mais le métrage réussit aussi à surprendre particulièrement lors de son dernier tiers. Même l'épilogue, pourtant bateau, termine le film sans nous proposer des lendemains qui chantent.
Pour succéder à Kevin Bacon, dans le premier film, HYPNOSE prend Rob Lowe comme vedette. Durant les années 80, le comédien amorçait un début de carrière prometteur en grande partie en raison de sa belle gueule. OUTSIDERS de Coppola, YOUNGBLOOD ou encore A PROPOS D'HIER SOIR… font partie de ses films les plus connus. Mais depuis BAD INFLUENCE où il cassait complètement et avec brio son image de beau gosse sympa, ses apparitions au cinéma se sont faites surtout au travers de seconds rôles et autres apparitions. Dans HYPNOSE 2, on constate que l'âge n'a pas vraiment entamé son physique avantageux mais ses capacités d'acteurs ne se sont pas non plus développées outre mesure. Une limite qui ne se montre pas vraiment handicapante à la vision du film. Retenons donc surtout l'ambition du scénariste de ne pas se conformer à une suite banale. Si ce nouveau film n'arrive pas à la cheville de l'original, HYPNOSE, il a au moins le mérite de se montrer assez différent et, malgré son aspect bancal, d'affirmer des opinions et points de vue.
Produit pour la vidéo, c'est donc directement en DVD que l'on peut découvrir HYPNOSE 2 en France. Sur le disque, le transfert 16/9 arbore une image sans faille, reproduisant le spectacle sans défaut apparant. L'éditeur, Metropolitan, étant de toutes façons rarement pris en défaut sur la qualité technique de ses disques. Les pistes en Dolby Digital 5.1 permettent de suivre le film en version originale sous-titrée ou bien avec un doublage français. On ne saurait trop vous recommander de suivre la version originale. Toutefois, techniquement, dans les deux cas, on obtient un environnement sonore réussi et bien équilibré.
En complément du film, on peut visionner un making of assez court où le réalisateur et scénariste parle un peu de son film en compagnie des comédiens. Le contenu s'avère franchement léger, comme toute bonne featurette promotionnelle, mais c'est toujours mieux que rien. Le disque contient aussi des scènes coupées dont certaines sont tellement subtiles que même juste après avoir vu le film, on n'a bien du mal à voir la différence avec ce qui se trouve dans le montage final ! Des extraits sont ainsi repris pour ajouter, parfois, seulement une ligne de dialogue ou bien supprimer quelques minutes (comme la fin alternative). Heureusement, au bout d'une poignée de ce type de scène, on tombe enfin sur de l'inédit qui s'avère en réalité très anecdotique. Du coup, il ne reste plus d'autres options que se regarder la bande annonce ainsi que celles d'autres films de l'éditeur !
