Depuis neuf mois, la population est terrorisée par un terrible meurtrier
qui compte déjà à son tableau de chasse sept familles. Innocentes et
sans défense, elles sont sauvagement mutilées pendant leur sommeil.
La star de léquipe de football universitaire, Jonathan Parker (Peter
Berg qui réalisera plus tard une comédie noire remarquable : VERY
BAD THINGS), a une vision. Sa mère adoptive, son frère et sa
sur sont sauvagement mutilés chez eux. Cauchemar ou réalité ?
SHOCKER est profondément ancré dans les années 80 (même sil est sorti en 1989). Le scénario reprend la trame de tout bon boogeyman qui se respecte et la bande originale est résolument orientée teenagers rebels avec du bon vieux hard-rock. Notamment le "No more Mr nice guy" de Alice Cooper repris par Megadeth. Ce bon vieux Alice fait d'ailleurs une apparition "clin d'oeil" à la fin du film...
A lorigine SHOCKER était un produit développé pour la télévision, et je dois bien reconnaître que cest plutôt une bonne chose quil se retrouve sur pellicule. Car que lon aime ou pas les dernières réalisations de Wes Craven (quoique lauteur de ces lignes prend toujours plaisir devant un SCREAM et quelques passages de SCREAM 2) il ne faut pas oublier que SHOCKER date davant lénorme bavure Murphyenne dUN VAMPIRE A BROOKLYN et qu'à cette époque on pouvait encore voir dans les salles obscures un spectacle sanguinolent.
On retrouve des thèmes chers au réalisateur : les rêves/cauchemars qui se mélangent à la réalité (cela ne vous rappelle pas un certain Freddy ?) et la famille confrontée à la perte d'un être cher et avide de vengeance (LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE). On croise aussi au hasard de quelques cameos Heather Langenkamp et Wes Craven lui-même. Bref tout cela sent le réchauffé mais ce nest pas parce que la pizza est froide quil ne faut pas la passer au micro-ondes ! Je suis gastronome mais de temps en temps du bon vieux gore gentillet (le sang coule à flot et ne comptez pas sur moi pour faire un bouche à bouche à un psychopathe) ça fait du bien aux yeux.
La seule "originalité" réside dans le mode de transmission
de lesprit dHorace Pinker. Si le concept rappelle un certain extra-terrestre
qui se cache (HIDDEN
en anglais) dans lestomac de ses hôtes, le boucher de familles a préféré
la voie électrique. Quoi de plus normal pour un réparateur de T.V. adepte
de la magie noire ? Les multiples changements de possédés nous réserveront
une mémorable scène : une gamine crache sur un jogger implorant à laide
et prend les commandes dune tracto-pelle pour poursuivre Jonathan.
Rien que pour cette séquence ce film mérite quon lui prête attention.
Les apparitions d'Alison (Cami Cooper) font également partie des moments les plus réussis du métrage. Craven se passe de la bimbo de service et gagne ainsi en dramatique lorsque Jonathan la retrouve dans la baignoire (le jour de son anniversaire). Elle deviendra son ange-gardien ce qui offrira aux spectateurs des instants rares pour un tel film : une relative douceur au milieu de lhorreur.
Enfin on retiendra laffrontement final tout simplement démentiel où Horace et Jonathan saffrontent en passant de programmes TV en programmes TV. L'occasion pour l'équipe des effets spéciaux de faire une démonstration de leur savoir-faire (encore aujourd'hui ils passent plutôt bien).
Il ne faut pas compter par contre sur les bonus pour nous motiver à lachat : une bande-annonce, des notes de production et les indétrônables biographies des principaux intervenants. Seule la présence de la bande son française réhausse le niveau de cette édition. Limage, quant à elle, souffre de quelques poussières mais rien de vraiment gênant lors de la vision.
En définitive le seul réel bémol que lon pourrait évoquer est son traitement de la peine de mort. Même si le but initial nest pas de relancer ce sensible débat, on peut rester dubitatif devant la logique du héros lors de larrestation de Pinker qui peut se résumer à : "je mérite de le voir mourir". Sachant que la chaise électrique nest pas le moyen le plus élégant pour assouvir cette vengeance, jaurais apprécié ne serait-ce quune réplique pour modérer ce propos. Ceci reste relativement mineur et Pinker reste un des mes boogeymen préféré.