Une psychologue rejoint une équipe de recherche dirigée par un prestigieux scientifique. Ce dernier va la mettre à l'épreuve en lui demandant d'analyser une expérience composée de quatre cobayes. Quatre personnes qui se prêtent volontiers à un test de manière en empocher un rapide salaire...
Enfermées dans une pièce immaculée dont le mobilier est solidement rivé au sol, quatre personnes vont être confrontées à des situations extrêmes. De prime abord, le sujet de THE KILLING ROOM semble suivre le même cheminement qu'un SAW. Toutefois, le métrage est bien plus difficile à cataloguer puisqu'il ne va pas vraiment utiliser les mêmes ficelles que le film de James Wan et Leigh Whannell. En réalité, THE KILLING ROOM s'écarte du cinéma d'horreur pour emprunter une voie plus orientée vers le thriller dramatique et psychologique, limite documentaire. Le personnage de la jeune psychologue fait d'ailleurs un peu office de candide, substitut du spectateur, elle devient le témoin d'une expérience qui n'a rien de banal. Une manière d'incarner les sentiments que devraient ressentir ceux qui se trouvent devant leur écran en découvrant des tests dépassant largement l'éthique et la morale. A elle de choisir d'agir ou de devenir la complice passive des actes commis impunément sous le couvert du secret défense. Une idée assez intéressante mais qui ne dépasse pas l'intention. Au final, THE KILLING ROOM fait bien peu de révélations et crée surtout une petite frustration au moment du dénouement. Car le métrage n'offre aucun rebondissement tétanisant, pas de révélation ahurissante ou encore d'astucieuse pirouette scénaristique. C'est bien dommage car au fur et à mesure que le film se déroule, on a un peu tendance à fantasmer le final, quitte à soupçonner une machiavélique manipulation. Ce ne sera pas le cas, THE KILLING ROOM se terminant malheureusement en laissant dans un méchant flou le cœur même de son sujet. Si l'on donne des motivations quant à l'expérience, le résultat est donc pour le moins nébuleux !
THE KILLING ROOM se pare de l'alibi de «l'histoire vraie». Ici, il s'agit surtout d'exploiter cet argument pour donner un peu plus de corps au film. Car, à vrai dire, les événements relatés dans THE KILLING ROOM ne se basent pas sur grand chose qui soit vérifiable. De toutes façons, les auteurs n'ont pas l'ambition de suivre la réalité mais plutôt de romancer ce qui pourrait éventuellement faire partie des lourds secrets du gouvernement américain. Nous sommes, à ce niveau là, très éloigné de L'EXPERIENCE qui relatait, à sa manière, une véritable expérience qui s'était déroulée en Allemagne. Toutefois, il apparaît évident que THE KILLING ROOM, par certains côtés, se rapproche du film de Oliver Hirschbiegel. Hélas, il ne réussit pas à exposer dans toute son horreur une expérience qui part en sucette, là où L'EXPERIENCE se montrait particulièrement glaçant dans un registre, certes différent, en exposant les réactions humaines. La faute à un scénario qui semble surtout s'attacher à l'exercice de style plutôt qu'à diffuser une éventuelle réflexion aux spectateurs. On va surtout rapidement s'amuser à parler des cobayes humains qui sont rémunérés ou bien faire des allusions à la paranoïa terroriste en diffusant par exemple une bande sonore en langue arabe. Tout cela tient à vrai dire plus de l'emballage et ne fait qu'effleurer ce qui devrait être le véritable cœur du film, la manipulation mentale. Autant dire que THE KILLING ROOM ne tient pas une seconde face à d'autres films, pourtant bien plus anciens, qui exploitaient jusqu'au bout les mêmes filons à l'instar de UN CRIME DANS LA TETE, que ce soit l'original ou bien le remake.
Alors, bien sûr, THE KILLING ROOM n'est pas mal torché. A la barre, on trouve Jonathan Liebesman qui avait auparavant emballé des films plus démonstratifs comme NUITS DE TERREUR ou MASSACRE A LA TRONCONNEUSE : AU COMMENCEMENT. De plus et c'est certainement l'une des forces de THE KILLING ROOM, la distribution s'avère dans son ensemble plutôt convaincante. Ce n'est pas tant les deux rôles principaux, interprétés par Peter Stormare ou Chloë Sevigny, qui attirent l'intention que les sujets de l'expérience où l'on peut retrouver Clea DuVall, Shea Whigham et Timothy Hutton. Cela assure une bonne partie du spectacle sonorisé par une partition de Brian Tyler, autant dire que l'on trouve du bon monde au générique de THE KILLING ROOM. Pas mal de talents pour un métrage qui loupe au final sa cible en suivant une trame intrigante à laquelle il manque une véritable épaisseur.
Comme un peu partout dans le monde THE KILLING ROOM se voit distribué directement en vidéo chez les revendeurs français. Le DVD édité par Seven Sept retranscrit une image froide et d'excellente qualité. Il en va de même des pistes sonores en Dolby Digital 5.1 pour la version originale sous-titrée et le doublage français. Côté suppléments, ce sera très léger puisque l'éditeur propose seulement des bandes-annonces. Et parmi celle-ci, on trouve d'ailleurs le film annonce de L'EXPERIENCE, le remake américain du film de Oliver Hirschbiegel.