Sur le campus d'une école de médecine, les cadavres des étudiants et des professeurs commencent à s'accumuler dangereusement. Un tueur en série semble s'être approprié les lieux pour en faire son terrain de chasse. Cela n'a rien de bien surprenant puisque le fameux tueur n'est autre qu'une étudiante qui prend un certain plaisir à trucider son prochain…
Très surprenant d'aborder SEXY KILLER en gardant à l'esprit LES DISPARUS, précédent film écrit et réalisé par l'Espagnol Paco Cabezas. Car si le métrage est une comédie, elle ne fait que rarement dans la finesse et la subtilité. Autant dire que c'est le jour et la nuit avec LES DISPARUS, métrage prêtant beaucoup moins à la rigolade. Dans le cas de SEXY KILLER, le cinéaste se contente toutefois de signer l'écriture d'un scénario qui sera mis en image par un autre réalisateur, Miguel Martí. La forme du film se fait d'ailleurs vaguement atypique puisque son personnage principal n'hésite jamais à s'adresser directement au spectateur. Cette approche, tout comme pas mal d'idées de mise en scène, semblent en général plus à sa place dans des sketches télévisuels. Cela n'empêche pourtant pas la recette de fonctionner en donnant un aspect très coloré qui se marie à merveille avec le sujet acidulé du film. Tout cela a, dans une certaine mesure, tendance à rapprocher ce SEXY KILLER du britannique SHAUN OF THE DEAD. L'auteur en profite pour ajouter une couche musicale enjouée avec, entre autres, des déclinaisons d'un «hit» pop, Barbie Girl de Aqua, ou encore de saupoudrer son film de références cinématographiques aux films d'horreur. Sur ce dernier point, le SEXY KILLER se plante un peu et ne réussit pas vraiment à intégrer de manière très satisfaisante ces clins d'oeils cinéphiles qui se limitent à une demi-douzaine de films qui n'ont rien d'obscurs. Le film le moins connu qui vient à l'esprit lors de la vision de SEXY KILLER n'est autre que le RE-ANIMATOR de Stuart Gordon, qui n'est pas vraiment un métrage inconnu des amateurs. Et encore, RE-ANIMATOR n'est pas explicitement cité puisqu'on lui emprunte surtout, l'air de rien quelques idées. Jusqu'à une très courte séquence au milieu du générique de fin qui rappelle évidemment l'épilogue du film de Stuart Gordon. Un lien avec le cinéaste américain, on peut aussi en trouver un autre en s'intéressant à l'actrice principale du film. Sur ce coup-là, il s'agit plus que certainement d'une coïncidence mais cette dernière apparaissait justement dans un rôle marquant de l'excellent DAGON, métrage d'ailleurs produit en Espagne.
Si l'on pense à SHAUN OF THE DEAD, l'humour de SEXY KILLER n'est hélas pas du même niveau. Une partie des répliques ou situations lorgnent plutôt vers les AMERICAN PIE et autres comédies trash américaines qui ont suivi. Ca vole donc souvent au ras des pâquerettes et au niveau de la ceinture. Evidemment, en plaçant la barre à cet endroit, pas mal de gags ont bien du mal à décoller et tombent directement à plat. Cela pourrait être un vilain défaut qui enfonce SEXY KILLER mais il s'avère que le rythme du film et l'aspect truculent du métrage emporte assez vite l'adhésion. Cerise sur le gâteau, l'actrice principale, Macarena Gomez, en fait des tonnes au même titre que le reste de la distribution. C'est donc la bonne humeur qui l'emporte dans cette comédie dont la construction se fait aussi anarchique que logique. Le parfait exemple est une séquence se déroulant dans un amphithéâtre durant un cours. La narration fait une digression délirante sur les magazines féminins qui se voit interrompue par le professeur qui interpelle alors l'héroïne afin la ramener à la réalité. Le dialogue qui s'ensuit devient alors une chute carrément absurde à la séquence, ce qui lui donne un côté très inattendu et plutôt savoureux. Malgré ses défauts ou encore la lourdeur de certains gags, SEXY KILLER est donc un petit plaisir fort goûteux qui n'en oublie pas non plus l'aspect horrifique de son sujet. L'occasion d'exposer à l'écran des effets gores bien saignants, que ce soit par les méfaits meurtriers de l'héroïne ou encore par des morts-vivants qui font irruption dans l'histoire à mi-chemin. Avec SEXY KILLER, on ne va pas révolutionner le cinéma mais simplement passer un bon moment de rigolade !
Deux ans après sa sortie en Espagne, SEXY KILLER évite les salles obscures pour se montrer directement en vidéo. Universal propose seulement une édition DVD affichant l'image dans son format cinéma respecté. Le transfert 16/9, au format large, se montre coloré et contrasté, donnant tout le peps nécessaire aux délirantes images qui s'affichent à l'écran. La sonorisation se fait par l'entremise de deux pistes audio. On passera rapidement sur le doublage français qui ne nous apparaît pas très réussi et qui ne parvient pas, comme souvent, à reproduire l'exubérance du phrasé espagnol. La piste originale, avec sous-titrage français, est ainsi bien plus convaincante, naturelle et surtout enjouée. Dans les deux cas, les pistes sont encodées en Dolby Digital 5.1. Les effets sonores ainsi que les passages musicaux y gagnent un certain punch.
En supplément, il faudra se contenter de la bande-annonce et d'une making-of. Ce petit documentaire donne, durant quelques minutes, la parole aux comédiens, au réalisateur ou encore au scénariste. Si l'on survole de manière floue la genèse du film, le propos paraît dans l'ensemble plutôt vide. Ce n'est, bien sûr, pas désagréable à suivre mais il faut bien reconnaître que cela n'est pas des plus informatifs !