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Critique du film et du DVD Zone 2
LA HORDE 2009

 

Meurtri par la mort de l'un des siens, un petit groupe de flics fait une descente, armes au point, dans un HLM squatté par des trafiquants. Une fois sur place, l'expédition punitive tourne mal et les policiers-justiciers sont violemment arraisonnés. La situation est donc grave mais elle devient rapidement désespérée, lorsque les morts se mettent à revenir à la vie. Particulièrement véloces, les zombies se multiplient alors et attaquent les vivants. Désormais prisonniers de leur "tour de verre", flics et truands doivent s'unir pour tenter de survivre…

En bons chauvins, voilà quelques années que nos producteurs et réalisateurs tentent de faire vivre une industrie cinématographique française dite «de genre». A quoi bon cette volonté puisqu'avant de créer une «French Touch» ou d'avancer des ambitions hexagonales, peut-être faudrait-il tout simplement aligner quelques bons films… LA HORDE fait sans surprise partie de cette vague de métrages vendus sur sa nationalité et son «propos social». Le communiqué de presse abonde du reste dans ce sens et l'on ne peut que s'en étonner à la vision du métrage. Car si Yannick Dahan et Benjamin Rocher ont effectivement (partiellement) mis en boite ce premier film en banlieue parisienne (Clichy-sous-Bois), faisant au passage appel à de nombreux figurants locaux, la portée socio-politique de l'œuvre reste ténue, voire filiforme…

En réalité, il semble assez évident que l'«argument commercial» n'est pas le bon et qu'il n'est à aucun moment en phase avec l'état d'esprit décontracté des réalisateurs. LA HORDE n'a aucunement la prétention de faire réfléchir ou même de se montrer intelligent. Et c'est d'ailleurs peut être là que se situe la grosse différence entre ce film et ses prédécesseurs parmi lesquels MARTYRS ou VINYAN. Avec leur film, Yannick Dahan et Benjamin Rocher n'ont d'autres volontés que de divertir et de se montrer généreux. Une ambition certes simple et «limitée» mais qui n'a pourtant rien de honteuse, comme en témoigne le résultat. En effet et dès les premières minutes, LA HORDE nous fait voyager dans le temps et nous ramène deux ou trois décennies en arrière. La mémoire d'un cinéma estampillé «Cannon», ou tout simplement décomplexé et ludique, refait surface, avec tout le charme et la vigueur que cela implique.

Le postulat est donc simple et sous couvert d'une vengeance, des personnages caricaturaux et antagoniques se voient obligés de s'unir pour espérer survivre. Voilà qui n'est pas sans évoquer le cinéma de John Carpenter et notamment ses ASSAUT ou GHOST OF MARS. L'unité de lieu ainsi la menace impalpable et inquantifiable abondent du reste dans ce sens, de même que le traitement des personnages dont aucun n'est ni totalement «bon», ni réellement «mauvais». Loin de tout manichéisme, LA HORDE est avant tout humain et rageur. La peur, la colère et une farouche volonté de survie sont donc les moteurs de cette intrigue minimaliste dont l'issue ne peut, quoiqu'il arrive, être autre qu'une belle hécatombe. Et sur ce plan, l'amateur sera servi puisque d'une incroyable vague de violence naîtra l'une des plus belles montagnes de cadavres qu'on nous ait offert depuis longtemps ! Les amateurs de jeux vidéo verront dans LA HORDE le pendant cinématographique à Dead Rising dans lequel les armes sont légions et parfois même farfelues. Grenade, fusils d'assauts, armes blanches et même réfrigérateur auront ainsi pour vocation de stopper l'inexorable progression des morts-vivants !

Pour maintenir le spectateur accroché durant un peu plus de 90 minutes, le carnage se devait d'être aussi réussi techniquement qu'il l'est sur le plan du rythme. Aucune mauvaise surprise ici puisque LA HORDE se dote d'effets gores nombreux et très efficaces. Même le sang numérique, faisant bien souvent défaut aux productions américaines, trouve ici sa place pour un résultat des plus agréables. Aucun doute, nous avons à faire ici à du travail soigné. Même constat du côté du casting, constitué de «gueules» du cinéma français parmi lesquelles nous citerons Jean-Pierre Martins, Joe Prestia et même un Yves Pignot à contre emploi. De sincères félicitations s'imposent par ailleurs vis-à-vis des interprétations que livrent Claude Perron en femme forte et surtout Eriq Ebouaney en alter-ego des Napoleon Wilson ou Desolation Williams de Carpenter.

Bien évidemment, l'absence (très visible) de véritable trame scénaristique et les vains sacrifices de deux personnages pourront éventuellement se poser comme des obstacles aux yeux de certains spectateurs. Mais à bien y réfléchir, depuis combien de temps n'avions nous pas eu droit à un «bon gros Bis» aussi décomplexé et bien foutu que celui-ci en France ? Le souvenir du juste correct FRONTIERE(S) refera peut-être surface mais c'est davantage au très recommandable TOTAL WESTERN que fait penser LA HORDE. Soit dix ans qu'un métrage made-in-France ne nous avait pas écarquillé les yeux et fait vibrer les oreilles à grands coups de pétoires et de dialogues (ponctuellement) savoureux. Aussi ne boudons pas notre plaisir, laissons libre court à notre côté «déviant» et goûtons à ce premier long réjouissant qui, nous l'espérons, ouvrira la porte à d'autres métrages sauvages que celui-ci.

Même s'il n'est pas un modèle de réussite en salles, LA HORDE devrait connaître, espérons le, une belle carrière en DVD et Blu-Ray. Pour l'occasion, une édition collector avec pack de bière et désodorisant au musc naturel semblait s'imposer mais l'éditeur TF1 aura finalement opté pour davantage de sobriété. Nous aurons donc droit au film dans un boîtier classique, ainsi qu'à une maigre poignée de suppléments…

Attaquons-nous tout d'abord à l'image qui respecte bien évidemment le ratio d'origine 2.35 et se voit portée par un encodage 16/9ème plutôt convaincant. La définition est bonne et malgré l'abondance de plans sombres, la compression reste quasi-invisible. Les contrastes sont eux aussi satisfaisants, appuyés par des noirs profonds au rendu impeccable. Nos oreilles ne seront pas en reste puisque la piste originale française se déclinera en stéréo, en Dolby Digital 5.1. ou en DTS. Sans surprise, le bonheur va alors crescendo avec une très belle dynamique pour les deux dernières. Malgré l'omniprésence d'armes à feu, les voix se détachent bien et les dialogues restent audibles sur toute la durée du métrage.

Bien que la «tchatche» soit indiscutablement l'un des traits caractérisant Yannick Dahan, nous n'aurons pas le loisir d'en profiter réellement. En effet, nous ne trouverons pas de commentaire audio sur cette galette mais un simple making-of n'atteignant pas les vingt minutes. Acteurs, réalisateurs et producteur prennent ici la parole pour faire part de leur enthousiasme. Le propos n'est guère passionnant et se sont essentiellement les (trop courtes) images dévoilant l'envers du décor qui retiendront l'attention.

A côté de cela, nous trouverons des fonds d'écran dans la partie DVD-Rom et un clip rapide dévoilant le travail réalisé sur les effets numériques. Bien que bref et dénué de commentaire, ce petit document permet de prendre pleinement conscience du nombre impressionnant de trucages rendus transparents de par leur qualité… Une scène coupée nous est par ailleurs proposée. Dépassant les deux minutes, celle-ci nous montre le passage à tabac d'une petite fripouille par les flics vengeurs. Bien qu'efficace et bien jouée, cette séquence allait sans doute un peu trop loin dans sa représentation d'une police «pourrie» et violente. Intégrer ce passage dans le montage final aurait sans doute nui au métrage en le rapprochant d'une banale et stupide production Besson

Terminons enfin par une pièce de choix puisqu'il s'agit du court-métrage RIVOALLAN qui, s'il est lui aussi très léger sur le plan scénaristique, s'avère bien foutu et très professionnel. Il est à noter que ce court nous est annoncé comme une préquelle au film, ce qu'il n'est pas vraiment puisque l'acteur / kickboxeur Joe Prestia joue ici un flic et non un truand. Reste que si les acteurs ne sont pas les mêmes, certains personnages sont bien présents et créent effectivement un lien entre le court et le long.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
48 ans
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241 critiques Film & Vidéo
5 critiques Livres
On aime
Un film généreux et rythmé
Des personnages hauts en couleur
Des trucages très réussis
L’énergie du cinéma des années 80
On n'aime pas
C’est léger scénaristiquement
Quelques dialogues moins percutants que d’autres
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L'édition vidéo
LA HORDE DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h31
Image
2.35 (16/9)
Audio
Francais DTS 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
    • Making-of (19mn28)
    • Court-métrage : Rivoallan (8mn58)
    • Effets spéciaux (2mn17)
    • Scene coupée (2mn20)
    • DVD-Rom : 8 fonds d'écran
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