Par accident, un virus expérimental de l'armée se répand dans une petite ville américaine. Assez vite, les autorités bouclent un périmètre en déployant des unités militaires de façon à contenir une éventuelle épidémie mais aussi préserver le secret…
Si LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, le premier long métrage de George Romero, était en grande partie un huis clos axé essentiellement autour d'une maison, le cinéaste se montre bien plus ambitieux quelques années plus tard pour THE CRAZIES, titré de manière étrange LA NUIT DES FOUS VIVANTS en France. Adoptant des similitudes avec LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, THE CRAZIES n'a rien à voir avec une histoire de morts aussi vivaces que cannibales. Pourtant, par certains côtés, on peut assez facilement voir THE CRAZIES comme une sorte chaînon manquant, ou bien d'esquisse, de ce qui deviendra ZOMBIES. De la simple maison isolée de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, George Romero passe donc à la vitesse supérieure et décide de s'attaquer à une petite bourgade américaine. Hélas, les moyens mis en œuvre ne permettent pas beaucoup de folie et le métrage se montrera extrêmement sobre. Cela ne s'accorde pas si mal avec une réalisation qui tire parfois vers le docu-fiction mais il faudra bien reconnaître que THE CRAZIES ne se montre pas très spectaculaire. Plus gênant, le film se fait assez souvent redondant même s'il adopte deux points de vues différents sur les événements. D'un côté les militaires et les scientifiques permettent d'appréhender l'épidémie ainsi que les moyens mis en œuvre, souvent saugrenus et aberrants, pour endiguer le fléau. De l'autre, on trouve deux amis et une jeune femme qui deviennent le moteur d'une fuite auquel s'attacheront quelques autres personnages. Deux aspects qui se montrent assez vite bancals et pas toujours passionnants sur lesquels viennent se greffer des séquences pas toujours d'une grande pertinence ainsi que de trop longues plages dialoguées. Ce bilan est tout de même à relativiser puisque THE CRAZIES a maintenant plus de trente cinq ans et fut produit dans un cadre ultra indépendant.
Aujourd'hui, THE CRAZIES a perdu énormément de sa force et dévoile surtout un assemblage très inégal. Il ne faudrait pourtant pas oublier que le film va mettre en place un canevas sur lequel d'autres métrages n'hésiteront pas à broder. On pense par exemple à CONTACT MORTEL d'Hal Barwood ou bien MUTANTS de John Bud Cardos. La menace bactériologique et l'état de siège d'une ville sera aussi au centre d'un film bien plus «prestigieux», ALERTE ! de Wolfgang Petersen. Mais THE CRAZIES a tout de même connu quelques précédents dans le registre de la menace invisible. Il est ainsi intéressant de citer LE MYSTERE ANDROMEDE de Robert Wise. Le film adopte un traitement documentaire et chirurgical d'une menace bactériologique extrêmement dangereuse. Cette approche «ultra réaliste», George Romero">George Romero la reprend dans THE CRAZIES en exposant, par exemple, des protocoles complexes pour gérer une situation de crise. Mais plutôt que d'adopter une vision subjective, le cinéaste prend parti et met en avant une organisation aussi draconienne qu'aberrante. Et ce jusqu'à un final profondément nihiliste !
Blue Underground avait déjà distribué aux Etats-Unis une édition DVD de THE CRAZIES. Nous avions été très agréablement surpris par ce disque que nous avions chroniqué à l'époque de sa sortie. Sept ans plus tard, le même éditeur passe à la vitesse supérieure et propose un Blu-ray. L'image du film de George Romero fait un bond en avant grâce à un transfert 16/9 des plus agréables et finement détaillé. Le grain cinéma s'y fait ainsi des plus naturels. Il faudra tout de même noter que le transfert a été réalisé à partir d'une copie du film qui n'a pas subi de véritable lifting. On décèlera donc à certains endroits quelques défauts de pellicule sans grande importance. Une seule piste sonore est proposée, il s'agit de la version originale anglaise en mono. La piste audio est encodée en DTS HD Master Audio mais il faut bien reconnaître que cela n'était peut être pas nécessaire en raison du mixage assez limité techniquement. Point fort de ce Blu-ray, contrairement au DVD paru chez le même éditeur, ce nouveau disque propose des sous-titrages en anglais, espagnol et… français ! Puisque ce Blu-ray n'est pas non plus zoné, c'est donc un excellent moyen de (re)découvrir ce film de George Romero. Notons quand même quelques petits soucis de traduction dans les sous-titrages français qui laissent à supposer que la personne en charge de traduire le film n'est sans doute pas française.
Pas de sous-titrage, en revanche sur les suppléments. On retrouve ici quasiment tout le contenu de l'édition DVD. On peut donc retrouver le commentaire audio, où George Romero discute du film en compagnie de William Lustig, mais aussi l'interview de la comédienne Lynn Lowry, des bandes-annonces et des spots télé. Seules absences, la galerie de photo ainsi que la biographie de George Romero se sont volatilisées ! Nous n'allons pas revenir ici sur la qualité des suppléments puisque nous en parlons déjà de manière détaillée dans notre chronique de l'édition DVD vers laquelle vous pouvez vous reporter !
