Cooper se fait virer de son boulot mais avant qu'il n'ait pu rentrer chez lui, il s'évanouit. A son réveil, il se rend compte que tous les êtres humains sont dans des cocons alors que des insectes géants semblent avoir envahi la surface de la Terre.
Kyle Rankin ne revendique pas l'influence des grands du cinéma Fantastique mais au contraire se plaît à citer des cinéastes tels que Frank Capra, Federico Fellini ou encore les frères Cohen. Et Kyle Rankin n'a pas attendu pour se mettre à tourner puisqu'il filme ses propres métrages depuis l'adolescence. A l'Université, il a même emballé un film en 16mm qui restera très certainement complètement invisible. Depuis, le cinéaste a tourné des courts-métrages qui lui ont valu d'être remarqué. Grâce à cela, il va intégrer la deuxième saison de la série de télé réalité de Ben Affleck et Matt Damon, PROJECT GREENLIGHT. Il en sortira vainqueur en tant que meilleur réalisateur ce qui lui donnera l'opportunité de tourner un premier long métrage professionnel, la comédie THE BATTLE OF SHAKER HEIGHTS. A partir de là, Kyle Rankin a l'idée d'une histoire où des insectes géants envahissent la terre. Le projet va séduire Icon Productions, la boîte de production de Mel Gibson, qui va financer le film pour un tournage en Bulgarie.
A force d'avaler des mètres de pellicules fauchées dans le domaine des inédits vidéo, INFESTATION fait bougrement plaisir à voir ! Et pour cause puisque le film de Kyle Rankin est une petite réussite particulièrement bien ficelée. Avec des moyens relativement limités, INFESTATION se paie tout de même un monde post-apocalyptique qui tranche avec l'idée que l'on s'en fait habituellement. L'humanité est donc réduite au silence et empaquetée dans des cocons en attendant de finir en nourriture pour des insectes d'origine extraterrestre. Une poignée d'êtres humains va tenter de combattre cette menace avec à leur tête un héros inattendu. Avant l'invasion, Cooper est un type plutôt commun à qui la vie ne sourit pas vraiment. D'ailleurs, il n'a pas lui-même trouvé sa voie ou son équilibre que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Evidemment, notre héros va justement avoir l'occasion de régler plusieurs de ses problèmes via l'apocalypse.
Un peu cliché, il va donc emballer une jolie nana ou bien faire la paix avec son père autoritaire. Mais si ces aspects semblent des plus convenus, le traitement de INFESTATION fonctionne pourtant à merveille. Pour donner corps à ces personnages, on trouve à l'écran une poignée de comédiens qui assurent de bonnes prestations, en tout cas bien dans le ton du film. Chris Marquette est, par exemple, un excellent choix dans son rôle de héros désinvolte alors que Ray Wise nous gratifie une nouvelle fois d'un personnage savoureux. Ce dernier pourrait d'ailleurs se rapprocher, dans l'esprit, du Burt Gummer de TREMORS. Une filiation qui paraît des plus évidentes puisque INFESTATION partage de nombreux points communs avec TREMORS, que ce soit dans le mélange de comédie et d'horreur mais aussi dans la façon de réinventer le film de monstres d'antan. Que ce soit par les dialogues ou les rebondissements, Kyle Rankin réussit à divertir tout du long et sans temps morts. Mieux, la bonne humeur ambiante du métrage permet d'oublier assez vite les défauts liés à un univers post-apocalyptique finalement assez peu spectaculaire à l'écran, faute de moyens. Mais, l'important, c'est avant tout l'aspect très série B ouvertement décontracté. Ce qui donne à INFESTATION un côté plutôt jouissif dans lequel les débordements gores flirtent avec des situations rocambolesques.
Si Kyle Rankin voulait réaliser une comédie par la suite, il s'avère que le cinéaste n'a pas eu l'occasion de le faire pour l'instant. En effet, son dernier projet en date, NUCLEAR FAMILY, met en scène Corin Nemec et, une nouvelle fois, Ray Wise dans un univers post-apocalyptique qui s'annonce bien plus sombre que INFESTATION.
Free Dolphin propose de voir INFESTATION au travers d'une édition DVD ou bien d'un Blu-ray. C'est grâce à ce dernier qu'il nous a été possible de découvrir le film. Et il faut bien reconnaître que le transfert en haute définition offre une image très agréable. D'ailleurs, un petit grain s'invite à l'écran et donne à l'ensemble un côté très cinéma. L'image est très détaillée et les couleurs se montrent parfaitement stables. On sera un peu moins enthousiasmé par les pistes sonores, elles aussi en haute définition. Que vous optiez pour la version originale sous-titrée ou bien le doublage français, vous aurez ainsi droit à des pistes DTS HD Master Audio 5.1. Si le rendu est plutôt solide, on a déjà entendu largement plus impressionnant. Mais, honnêtement, ces pistes remplissent leur office sans faille et c'est sûrement là l'essentiel.
En supplément, on trouve la bande-annonce mais aussi, et surtout, un making-of d'une vingtaine de minutes. De quoi donner rapidement la parole à divers intervenants avec images de tournages et extraits du film pour dynamiser le tout. Fort sympathique, la chose s'avère tout de même un peu frustrante dans le sens où cela paraît finalement assez court et qu'il aurait sûrement été possible de développer de manière plus approfondie sur pas mal des sujets abordés.
