Critique du film
et du DVD Zone 1
LA BLUE GIRL LIVE 2 : BIRTH OF THE DEMON CHILD
1996
Miko et Miyu sont sorties victorieuses de leur précédent affrontement contre les Shikimas. Certains exploits sont cependant plus amers que d'autres et c'est avec horreur que Miyu apprend qu'elle porte en elle l'enfant du Démon. La croissance du bambin est rapide et la malheureuse maman succombera au moment même où cette créature malveillante verra le jour. Ce nouveau Shikima nommé Miyabi prendra rapidement l'apparence d'une séduisante et impudique jeune femme, usant de ses charmes pour se constituer une petite armée. Avec elle, Miyabi entend bien anéantir le Clan Miroku et ouvrir un passage reliant notre monde à celui de ces obsédés de Shikimas !
Nous avions déjà évoqué les origines de «La Blue Girl» ainsi que celles du «Shokushu goukan» (le viol tentaculaire !) dans notre chronique de LA BLUE GIRL LIVE 1 : REVENGE OF THE SEX DEMON KING. Cette suite ne surprendra donc personne en reprenant bien évidemment ces différents éléments sans véritable volonté de les renouveler. En réalité, le premier opus s'avérant être un bel échec, il était difficile de croire que nos héroïnes adeptes du «Injutsu» remettraient le couvert aussi vite. C'était cependant sous-estimer le pouvoir du V-Cinema qui veut qu'un succès, même très modeste, se montre assez rapidement rentable en regard de son très faible coût de production. Plutôt qu'une véritable suite, ce nouveau volet sera donc un quasi-remake qui verra le jour en 1996, soit deux ans après le précédent. Cette nouvelle tentative sera par ailleurs tournée en même temps qu'un troisième métrage clôturant une fois pour toutes ce triptyque charnu .
Pour ce LA BLUE GIRL LIVE 2 : BIRTH OF THE DEMON CHILD (ainsi que pour le volet suivant), le réalisateur Kaname Kobayashi passe la main et c'est le tout aussi débutant Kaoru Kuramoto qui la reprend. Bien que l'homme ne soit à l'évidence pas un virtuose de la caméra ou un même un faiseur audacieux, il évite cependant de renouveler les erreurs de son prédécesseur. Oublions tout d'abord l'éclairage bleu qui faisait de LA BLUE GIRL LIVE 1 un métrage nocif à nos rétines. Les teintes sont ici naturelles bien que le film soit plongé dans une obscurité quasi-permanente, dictée par une évidente volonté de masquer des décors industriels vides. Second point positif par rapport au précédent métrage : le ton. D'un grave malvenu et peu crédible, nous passons ici à un second degré plus appréciable. Certains personnages ont du reste ici une vocation ouvertement et purement comique. C'est le cas notamment de la jeune Yaku, petite ninja issue du manga dont l'un des «pouvoirs» est sa capacité à satisfaire et épuiser cinq hommes en même temps !
Par rapport au film précédent, Kaoru Kuramoto prend par ailleurs le parti de multiplier les personnages féminins à l'écran. Miko, toujours incarnée par la bien plate Saya Hidaka, retrouve sans surprise ses (malheureuses) camarades de lycée Misaki et Shizuka. A celles-ci s'ajoutent donc Miyabi, le démon bien roulé, Yaku, la demoiselle tatouée sur les fesses, et Hiro, une autre ninja du clan Miroku. Inutile de préciser que tout le monde passera à la casserole et ce pour le plus grand bonheur des «fans» d'étreintes sauvages ou tentaculaires. Sur ce plan, le réalisateur se veut généreux et même plutôt doué. Bien qu'un aspect répétitif, voire lassant, s'installe assez vite, Kaoru Kuramoto répond aux attentes des amateurs en livrant quelques séquences assez proches de celles du manga d'origine, moiteur et substances corporelles incluses. Nous noterons qu'encore une fois, les monstrueux appendices sont poly-intrusifs mais aussi qu'ils ont maintenant une sympathique petite tête de serpent !
La multiplication des personnages et des «confrontations» dans le métrage a en outre un avantage de taille. Celui de ne laisser qu'une maigre place à l'actrice Saya Hidaka, toujours aussi peu douée, et de minimiser les véritables combats aux chorégraphies risibles. Les différentes performances de nos ninjas seront donc exclusivement sexuelles et permettront, encore une fois, l'utilisation de compétences particulières telles que l'«Acid Blast», capacité (inquiétante) à lancer de l'acide avec son vagin !
Bien qu'il soit lui aussi monstrueusement fauché et mal joué, ce nouvel épisode s'avère sans mal supérieur au précédent. Plus décontracté et bien plus généreux, LA BLUE GIRL LIVE 2 : BIRTH OF THE DEMON CHILD est un métrage honnête se regardant sans ennui. Les amoureux du manga retrouveront davantage leurs marques même si nous sommes encore très loin des altercations en plein air ou dans les bois. Qu'importe car en terme de «Shokushu goukan», nous avons là une oeuvrette très modeste qui remplit malgré tout son contrat. Encore faut-il bien évidemment goûter ce genre d'érotisme décalé et, il est vrai, un peu bizarre !
Comme le premier volet, celui-ci est disponible à l'unité ou en coffret trilogie grâce à l'éditeur américain Kitty Film. Là encore, le format d'image 1.85 est bien respecté mais l'encodage 4/3 fait indiscutablement des siennes. La définition s'avère assez limitée et la compression joue des tours. L'omniprésence de l'obscurité n'arrange rien et les amas de pixels se multiplient malheureusement tout au long du film... Notons au passage que le générique japonais est remplacé en fin de métrage par une version américaine. Reste que l'éditeur a tout de même eu le bon goût de restituer celui de la version originale à la suite, sur un flux séparé. L'intérêt de ces quelques minutes est de proposer, en plus d'un défilement de noms, quelques séquences de type «bêtisier».
Sur le plan sonore, l'éditeur ne nous offre que le choix de la version originale japonaise encodée en stéréo. Claire quoique sans relief, la piste ne souffre pas de défaut notable et se voit épaulée par un sous-titrage en anglais, amovible à l'aide de la télécommande.
L'interactivité du disque est relativement vite traitée puisqu'elle n'existe pas. LA BLUE GIRL LIVE 2 : BIRTH OF THE DEMON CHILD n'a même pas droit à un petit menu ! Reste que nous aurons tout de même cinq bandes-annonces de Hentaïs qui se lanceront à l'insertion du disque. Il s'agit bien évidemment de titres de l'éditeur qui s'adressent là encore à un public averti et un brin amateur...