Alors que les morts reviennent à la vie, sur une petite île au large des côtes américaines, deux familles s'affrontent à propos de la conduite à tenir envers ce phénomène. Bien vite, les Muldoon prennent le dessus et une partie des O'Flynn est bannie. Quelques temps plus tard, une petite troupe de soldats essaie de trouver un refuge jusqu'à ce qu'ils entendent parler d'une île dont la tranquillité pourrait leur assurer un peu de repos.
La première trilogie de George Romero, composée de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS, ZOMBIE et LE JOUR DES MORTS-VIVANTS, s'imposait comme une œuvre incontournable du cinéma d'horreur. Au XXIème siècle, le cinéaste américain semblait suivre les modes du moment. Avec le fort sympathique LAND OF THE DEAD, il suivait les meutes de morts-vivants qui revenaient en force sur les écrans alors que DIARY OF THE DEAD lui donnait l'occasion de se frotter à la narration en caméra subjective. Avec un sixième film dédié à l'invasion des morts-vivants, George Romero se remet en selle une nouvelle fois dans le genre mais prend un risque pour le moins étonnant. Car SURVIVAL OF THE DEAD prend un parti pris très osé, celui d'offrir un divertissement qui s'inscrit dans la continuité de son œuvre tout en revenant aux sources d'un cinéma révolu. N'ayant, à vrai dire, plus rien à prouver, le réalisateur septuagénaire donne l'impression de s'être avant tout amusé en réalisant un Western. Cela s'avère d'ailleurs un choix plutôt intéressant puisque ZOMBIE, entre autres, avaient déjà des accointances avec ce genre cinématographique purement américain. L'humanité se meurt et l'effondrement d'un pan de la société provoque le retour aux valeurs défendues par les pionniers du nouveau monde. Mais, à vrai dire, on peut surtout se demander si pour George Romero, ce choix du Western ne serait pas dicté par plusieurs constats. S'il suit des règles et des codes bien établis, à l'instar des Westerns, le film de morts-vivants est devenu un décor à partir duquel les scénaristes sont à même d'imaginer des films d'action, des comédies, des drames ou bien encore de traiter quasiment tous les thèmes possibles. Mais en prenant un genre cinématographique dont l'âge d'or est enterré depuis très longtemps déjà, le cinéaste a peut être aussi l'envie de nous dire qu'il serait temps de faire attention à cette prolifération des morts-vivants sur nos écrans. Surtout que la plupart des films du genre se bornent à utiliser les mêmes recettes quitte à lasser les spectateurs. La séquence finale du film, assez amusante, pourra dès lors être interprétée autrement qu'au premier degré.
Au Western, SURVIVAL OF THE DEAD va donc emprunter la plupart des grands thèmes. Affrontement entre familles rivales, querelle de territoire, attaque de diligence, etc… George Romero connaît même ses classiques puisqu'il va parsemer son métrage de références aux Westerns. Par exemple, il est impossible de ne pas reconnaître une séquence marquante du film LES SEPT MERCENAIRES de John Sturges. Un véritable hommage que Romero assaisonne à sa façon et en mêlant, peut être pas toujours de manière très cohérente, ses morts-vivants. Evidemment, les réfractaires aux Westerns hollywoodiens, à l'image de LES GRANDS ESPACES de William Wyler, risquent de se sentir un peu étranger à l'histoire que le cinéaste nous raconte dans son SURVIVAL OF THE DEAD. Pourtant, George Romero n'en oublie pas pour autant de rattacher son film à ses précédents métrages. Le passage en caméra subjective fait un lien carrément direct avec DIARY OF THE DEAD, les expériences sur cadavres ambulants renvoient aux essais de domestications du JOUR DES MORTS-VIVANTS ou, encore, les morts-vivants aquatiques rappellent un court passage de LAND OF THE DEAD. Enfin, le cinéaste insère quelques idées inattendues à l'instar des photos post-mortem de défunts qui imagent l'attachement des vivants envers ceux qui les ont précédés. Un thème assez fort qui sous-tend une grande partie de l'intrigue du film et qui était déjà présent, au détour d'une ligne de dialogue, dans ZOMBIE. Du coup, les deux chefs de famille qui s'affrontent dans l'histoire ont chacun des visions différentes dans leur manière d'appréhender la mort des êtres chers.
Mais pour ce SURVIVAL OF THE DEAD, George Romero semble avant tout se lâcher un peu en livrant un spectacle aux ambitions revues à la baisse, le budget n'étant pas pour autant suffisant. Plus décontracté, voire même usant d'un gros second degré, SURVIVAL OF THE DEAD est un amusant spectacle distrayant qui ne porte pas à conséquence. Une récréation de George Romero qui risque d'être assez mal perçue par ceux qui attendraient un choc cinématographique du même niveau que ceux de ZOMBIE ou de LA NUIT DES MORTS-VIVANTS à leur époque !