Header Critique : VORACE (RAVENOUS)

Critique du film et du DVD Zone 2
VORACE 1999

RAVENOUS 

VORACE est un film de cannibales. Pourtant, il ne nous emmène pas dans la jungle au sein de peuplades reculées. Ce film n'a pas grand chose à voir non plus avec la série de films italiens (CANNIBAL HOLOCAUST, CANNIBAL FEROX…). Produit par un gros studio, on pourrait dès lors s'attendre à une histoire plus ou moins aseptisée du genre LES SURVIVANTS (ALIVE). Non plus, bien que l'une des idées derrière la genèse de VORACE soit un fait divers du même type que celui de l'histoire vraie dont LES SURVIVANTS s'inspire. En gros, au XIXème siècle des chercheurs d'or bloqués dans la neige sont réduits à se manger entre eux pour survivre. VORACE ne tourne pas au mièvre sur fond de sujet "sulfureux". La bonne nouvelle, c'est que justement, VORACE ne ressemble pas vraiment aux films déjà faits sur le sujet. On pourrait bien sûr citer certaines influences qui peuvent venir à l'esprit tout au long de l'histoire comme DANSE AVEC LES LOUPS, pour le début de l'histoire, mais à vrai dire VORACE est plutôt unique dans son traitement même s'il brasse nombre de thèmes déjà traités plusieurs fois !

La plupart des peuplades cannibales mangent leurs ennemis pour s'approprier leurs forces, leurs âmes. Une croyance que l'on retrouve aussi chez des peuplades indiennes où l'on gagne l'esprit du gibier en dévorant son cœur. Ce qui nous amène à la légende du Wendigo. Une créature qui se nourrit des êtres humains et dont la légende fut déjà adaptée auparavant au cinéma. A partir d'un fait divers et de ce mythe de la culture des indiens d'Amérique, Ted Griffin a élaboré l'astucieux scénario de VORACE.

Dès le début du film, le ton est donné. On va nous parler de notre rapport avec la viande en débutant par un repas saignant et anodin. On pourra d'ailleurs trouver amusant que la réalisatrice et l'acteur principal (Guy Pearce) s'avèrent être végétariens ! Ce qui n'empêche pas le film de faire couler le sang jusqu'à l'outrance. D'ailleurs, dans l'un des commentaires audio, on nous explique fort justement qu'il serait idiot de vouloir rendre esthétique la violence. On ne fera pas dans la dentelle et le film est pour le moins gore ! La réalisatrice ne sera stoppée que par la MPAA qui suggère quelques coupes pour éviter des problèmes de distribution (classification "X" ou "NC17"). Ainsi, on apprend que l'agonie de Boyd (Guy Pearce) était bien plus sanglante à la base tout comme lorsque le même personnage tranche une gorge. Qu'importe, le film reste toujours aussi fort de par son originalité.

Trois réalisateurs se sont succédés sur VORACE. Antonia Bird prend les rennes de l'entreprise en cours de route après quelques jours de tournage. Elle retourne ce qui avait déjà été couché sur la pellicule par le réalisateur précédent. Un grand nombre de choix sont pourtant déjà pris et il lui faudra faire avec. Dans son commentaire audio, on sent bien qu'elle aurait préféré d'autres options ce qui n'aurait certainement pas donné le même résultat final. C'est donc bel et bien le scénario original qui fait de VORACE une si belle réussite. Il faudra d'ailleurs au moins deux visions pour y découvrir toute sa subtilité (le flashback mexicain n'est pas si innocent !). Et après l'avoir vu plusieurs fois, il reste toujours aussi efficace.

Les quelques scènes coupées développent un peu plus les personnages joués par Jeffrey Jones et Neal McDonough en expliquant la raison de leur présence dans le fort. Une autre séquence "clef" éclairci pourquoi Boyd reste finalement auprès de Ives dans le fort. A part cela, les scènes n'apportent rien de bien neuf. Le commentaire audio de la réalisatrice pour ces scènes ne nous donnera pas plus que ce que je viens de dire. Elle se borne en effet a expliquer qu'elle aime tel ou tel scène mais qu'il fallait les couper pour obtenir un film d'environ une centaine de minutes. Ou alors qu'elles brisaient le rythme du film. Pas plus d'informations ne vous seront donnés. En dehors de la séquence avec Neal McDonough sous la tente, il est difficile à présent d'imaginer le film avec ces scènes coupées. Elles casseraient effectivement le rythme du film.

En comparant le disque américain, on devrait normalement donner pour vainqueur le disque français. Quoi de plus normal puisque celui-ci présente un transfert anamorphique (16/9), ce qui n'était pas le cas du disque américain. A vrai dire, ce n'est pas exactement le cas. Les deux images se ressemblent énormément. Mais l'image du disque français semble un peu moins bien définie. Les contours sont plus nets sur le disque américain. Est-ce que la version 16/9 du disque français aurait été bidouillée à partir d'un transfert qui ne l'était pas à la base ? Cela pourrait bien être le cas. Ajoutons à cela quelques petits soucis de compression visible le plus souvent sur le ciel lors des séquences montagneuses. Malgré ces petits défauts, le rendu est acceptable surtout pour ceux qui n'auront jamais eu le disque américain entre les mains.

DVD américain
DVD français

Petit bonheur, la bande sonore du film est un véritable plaisir. Les musiques très particulières de VORACE y sont mises en valeur de belle manière. Avec le scénario, les parties musicales rendent le film totalement unique avec des sonorités que l'on n'aurait pas imaginées dans un tel film.

Pas moins de trois commentaires audio. Etonnant, surtout que l'éditeur les a tous sous-titrés en français. Celui de Robert Carlyle ne débute qu'au quatrième chapitre coïncidant avec sa première apparition. Des trois commentaires, c'est le plus faible. L'acteur étant assez peu loquace, ses interventions sont le plus souvent très courtes. Second commentaire, celui de la réalisatrice et de l'un des deux compositeurs. Bien sûr, le musicien parle beaucoup des morceaux musicaux et de leurs influences. La réalisatrice elle-même s'attarde sur le sujet sans oublier de nous donner quelques informations sur les lieux du tournage et les divers problèmes rencontrés. En fait, tous les deux laissent passer de longs moments sans intervenir. Ce qui nous mène au plus intéressant des commentaires, celui du scénariste et de l'acteur Jeffrey Jones. Les deux hommes sont plus enjoués et cela donne tout de suite un côté quelque peu ludique à cet exercice. De la genèse du scénario en passant par les modifications apportées sur celui-ci en passant par le tournage proprement dit, il n'y aura que très peu de temps morts dans le commentaire. Une aubaine tant les deux autres vous laissent parfois tout seul devant le film.

La galerie de photos est décomposée en trois sections distinctes. Celle consacrée aux photos du film n'apportent rien puisqu'on a l'impression d'obtenir simplement une image du film et rien de plus ! Par contre, la section consacrée aux décors et aux costumes présente des croquis accompagnés de courts textes. Ces derniers n'ont d'ailleurs pas été traduits en français. Il faut dire que les menus et les bonus de ce DVD sont en gros la réplique du DVD américain. Si ce n'est que les Spots TV sont passés à la trappe tout comme un bonus caché. Mais ne nous plaignons pas, nous avons déjà un sous-titrage français sur les commentaires audio et les scènes coupées.

Vous l'aurez déjà compris. On ne saurait trop vous conseiller VORACE. Le disque a bien de minuscules défauts mais c'est le seul à vous proposer un sous-titrage français accompagné d'un doublage dans la même langue. Le meilleur moyen pour que ce film puisse être découvert par le maximum de personnes en France.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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On n'aime pas
Il manque des bonus par rapport à l'édition américaine (mais ils n'ont pas vraiment d'interêt)
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L'édition vidéo
RAVENOUS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h37
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Néerlandais
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de Robert Carlyle Commentaire audio de Antonia Bird et Damon Albarn
    • Commentaire audio de Ted Griffin et Jeffrey Jones
    • Scènes inédites
      (avec ou sans commentaire de la réalisatrice)
    • Bande-annonce
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      • Les costumes
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